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Par Carenews INFO - Publié le 18 décembre 2023 - 10:00 - Mise à jour le 19 décembre 2023 - 15:59 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Les maladies chroniques, un facteur important de discrimination au travail selon la Défenseure des droits

La Défenseure des droits a publié le 14 décembre son baromètre sur la perception des discriminations dans l’emploi, qui porte cette année sur les maladies chroniques.

La Défenseure des droits publie un rapport sur les discriminations dans l'emploi. Crédits : iStock.
La Défenseure des droits publie un rapport sur les discriminations dans l'emploi. Crédits : iStock.

 

La fréquence des situations de discrimination ou de harcèlement discriminatoire vécues par les personnes atteintes de maladie chronique est deux fois plus importante que dans le reste de la population. C’est l’une des conclusions de la 16ᵉ édition du baromètre sur la perception des discriminations dans l'emploi, réalisé par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail et publié le 14 décembre. 

Celui-ci dresse un panorama des discriminations dans l’emploi privé et public, et s’attache chaque année à étudier un cas particulier de discrimination. Dans cette édition, les auteurs s’intéressent donc aux discriminations vécues par les personnes atteintes de maladies chroniques. Il s’agit d’un sujet important : la part de la population active atteinte devrait passer à 25 % en 2025, selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Elle s’élevait à 15 % en 2019. 

Une maladie chronique est une affection de longue durée, « souvent associée à une invalidité ou à la menace de complications graves, qui évolue lentement et nécessite une prise en charge pendant plusieurs années », d’après le rapport. C’est par exemple le cas des diabètes, des cancers, du VIH ou encore de l’endométriose. 


À lire aussi : L'Observatoire des inégalités présente son rapport sur les discriminations en France 


 

Taux de chômage deux fois supérieur au reste de la population 

« Les représentations sociales négatives liées à la maladie […], l’invisibilité de symptômes et la peur d’être exposé aux discriminations alimentent un déni collectif sur un sujet pourtant majeur », déplorent les auteurs en introduction. 

« La maladie chronique se traduit souvent par une mise en retrait ou une exclusion du marchéédu travail et par des parcours marqués par des aménagements, des réorientations et/ou des ruptures professionnelles », indiquent aussi les auteurs. Ils rappellent que le taux de chômage est deux fois supérieur pour les personnes avec des troubles de santé ou en situation de handicap par rapport au reste de la population active

Pourtant, un quart des actifs déclarant une maladie chronique estime que le fait de pouvoir se maintenir en emploi est « un facteur d’amélioration de la santé ». 

 

Des discriminations plus importantes lorsque la maladie est visible

Sur le plan des discriminations, 55 % des personnes malades déclarent avoir vécu une situation de harcèlement moral dans leur emploi, contre 35 % du reste de la population. 30 % des personnes atteintes ont été confrontées à des propos stigmatisants lors d’entretiens de recrutement, contre 13 % du reste de la population active. 

Lorsque les personnes sont atteintes d’une maladie chronique visible, les discriminations apparaissent trois plus élevées. Les personnes « qui connaissent des limitations dans leurs activités habituelles du fait de la maladie ont quatre fois plus de chance d’être discriminées que celles qui n’en ont pas », précisent aussi les auteurs du baromètre. 

 

Une prise en charge limitée par les employeurs

Une loi de 2005 reconnaît ces maladies comme des handicaps : à ce titre, les employeurs doivent prendre des mesures appropriées pour permettre aux travailleurs d’accéder à l’emploi ou de conserver un emploi correspondant à leur qualification. « Les mesures appropriées ne se limitent pas aux seuls aménagements ergonomiques du poste de travail, mais concernent tout type d’aménagement de nature à permettre au travailleur handicapé d’être à égalité avec les autres », précisent les auteurs du rapport. Et pourtant, 29 % des employés atteints de maladie chronique ne bénéficient pas des aménagements de poste dont ils ont besoin. Les employeurs ne suivent pas les préconisations de la médecine du travail pour les salariés atteints de maladie chronique dans près d’un tiers des cas. 

La moitié des malades ont informé leur employeur ou supérieur hiérarchique de leur état de santé. Parmi eux, 40 % ne l’ont pas fait par peur des répercussions négatives, comme des sanctions ou la crainte de redistribution des tâches. Un tiers ne parlent pas de leur problème de santé lors d’entretien d’embauche par peur de ne pas être recrutés. À noter : les personnes âgées de 50 à 64 ans, perçues comme blanches, de profession intermédiaire, en CDI ou fonctionnaire, ou avec plus de 15 ans d’ancienneté « sont plus susceptibles de porter leurs problèmes de santé à la connaissance de leur supérieur hiérarchique ». 

 

Célia Szymczak 

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