Pauline Grumel, fondatrice et directrice d’Unisoap : entreprendre en faveur des plus précaires
Dans le dixième épisode de cette saison de Changer La Norme, Pauline Grumel raconte sa vision de l’entrepreneuriat social. Créativité, solitude, recherche de fonds… La fondatrice et directrice d’Unisoap revient sur les trois organisations qu’elle a créées, les défis auxquels elle a fait face, et les objectifs sociaux, solidaires et écologiques qu’elle souhaite remplir.
Le déclic de Pauline Grumel a lieu dans un « petit hôtel du Sud de la France ». Elle a alors cessé de diriger son agence de marketing alternatif, en quête de sens dans son activité. Elle demande au directeur de l'hôtel ce qu’il advient des pains de savons entamés une fois que les clients sont partis : il lui répond qu’il les jette. Une aberration, alors que trois millions de personnes n’ont pas accès à des produits d'hygiène de base en France. Avec Unisoap, elle propose une solution à ce paradoxe.
Les défis de l’entrepreneuriat
En 2017, Pauline Grumel effectue donc quelques recherches : en France, il n’y a pas de structures qui recyclent des savons. « On arrive sur un terrain vierge, on a tout à faire », raconte-t-elle. Une situation qui la rend « heureuse » et fière. L’entrepreneuriat « m’anime », ajoute la directrice d'Unisoap.
Elle se lance, expérimente avec un ingénieur pour trouver des moyens de nettoyer et transformer les savons en se conformant aux normes cosmétiques. Il faut aussi « convaincre les hôtels » de donner des savons et d’effectuer des dons, qui financent en grande partie l’association.
Perspectives de développement
En 2021, grâce à la couverture médiatique de son activité, elle a reçu des appels de « personnes du monde entier », qui aimeraient reproduire sa solution. Une gageure. Le modèle d’association non lucrative, selon le statut de la loi 1901 d’Unisoap est « difficilement transférable à d’autres pays ».
Aujourd’hui, Pauline Grumel lance donc une nouvelle entreprise, développant des solutions innovantes et zérodéchet à destination des hôtels. Une partie des bénéfices financerait l’activité d’Unisoap, qui repose sur des dons et du mécénat. La solution serait reproductible à l’étranger. « Je n’ai aucun problème à gagner de l’argent et à l’utiliser pour faire le bien » affirme l’entrepreneuse.
Missions sociale, solidaire et écologique
Unisoap lutte contre le gaspillage : l’association estime que 51 millions de tonnes de savons sont jetés chaque année par les hôtels. Elle favorise l’accès de personnes en situation de précarité aux produits d’hygiène, puisqu’elle distribue l’ensemble des savons recyclés à des organisations caritatives. Un soutien important : les dons de produits d’hygiène à ces associations sont moins nombreux que les dons alimentaires.
L’association remplit une autre mission sociale : les employé·e·s qui transforment les savons, en situation de handicap, travaillent dans un Établissement et service d’aide par le travail (ESAT). Ce triple impact lui permet de « donner encore plus de valeur à son travail ».
Comment Unisoap va-t-elle transformer l’activité un peu « longue et fastidieuse » de recyclage grâce à une innovation technique ? En quoi sa nouvelle entreprise propose-t-elle une solution écologique et solidaire ? Sur quels dispositifs Pauline Grumel s’est-elle appuyée pour entreprendre ? Quels sont les freins principaux auxquels sont confrontés les entrepreneur·se·s ? Pauline Grumel répond à toutes ces questions dans cet épisode de Changer La Norme. Elle raconte son parcours (3‘28), le développement d’Unisoap (6’52), son nouveau projet Innov for good (15’54) puis détaille sa vision de l’entrepreneuriat et du secteur (20’24).
