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Par Carenews INFO - Publié le 20 septembre 2023 - 10:20 - Mise à jour le 15 mars 2024 - 11:15
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PORTRAIT : Mathieu Maucort, le jeune délégué interministériel qui savait parler aux jeunes

Dans ses bureaux situés à deux pas de Matignon, le délégué interministériel à la Jeunesse a accepté de répondre aux questions de Carenews, sur son parcours ainsi que sur les priorités de ses actions à venir.

Mathieu Maucort fait le lien entre les différents ministères sur la thématique de la Jeunesse. Crédit : Leticia Farine
Mathieu Maucort fait le lien entre les différents ministères sur la thématique de la Jeunesse. Crédit : Leticia Farine

 

Pour un homme politique, Mathieu Maucort a l’air jeune et décontracté. Qu’il reçoive dans son cabinet rue Varenne à Paris ou qu’il s’exprime publiquement lors d’un événement, il a le tutoiement facile ainsi qu’un côté chaleureux, qui lui vaut la confiance et l’écoute de son auditoire. 

Sur son téléphone, il écrit du slam à propos d’une époque révolue, celle où les personnalités politiques de tous bords faisaient front ensemble face à la montée des extrêmes. Quand on lui parle de la jeune génération, il salue volontiers le travail de la militante écologiste Camille Étienne et se dit d’accord avec une majorité des constats du livre « Sois jeune et tais-toi », de la journaliste économique Salomé Saqué. Il est également très proche de certains acteurs de l’engagement comme Moussa Camara, le fondateur de l’association Les Déterminés, dont il n’hésite pas à faire la promotion sur son compte Linkedin.    

Attaché aux sujets liés à la ruralité, Mathieu Maucort a grandi une partie de son enfance à Plassac, une commune de moins de 1 000 habitants en Gironde, au nord de Bordeaux. Il a ensuite passé ses années collège en banlieue parisienne, à Lésigny en Seine-et-Marne avant d’intégrer un lycée à Tours en Indre-et-Loire ; sa famille suivant les mutations professionnelles de son père, salarié chez EDF. 

 

Un attachement aux QPPV

 

Pourquoi les problématiques liées à la jeunesse l’intéressent-elles particulièrement ? « J’ai vu des copains de classe qui n’étaient pas forcément bons académiquement mais qui avaient des talents plus manuels (…) et qui n’étaient pas assez valorisés », explique-t-il avant de reconnaître que, pour sa part, il avait « eu de la chance ». « J’ai été aidé par des gens qui m’ont ouvert des portes », souligne-t-il en saluant le rôle d’enseignants qui lui ont servi de mentors. 

Autre point marquant : son attachement aux quartiers populaires. « Je passe beaucoup de temps dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPPV), où je retrouve au quadruple les problématiques que j’avais vues quand j’étais plus jeune, comme celle des discriminations à l’embauche (…) Je suis également extrêmement souvent dans les quartiers nord de Marseille, parce que je m’y sens bien, ça ne s’explique pas vraiment », confie Mathieu Maucort avant d’ajouter : « les jeunes qui sont en difficultés sont ceux que j’ai envie d’aider ». 

« Je me retrouve dans mes fonctions actuelles avec beaucoup d’acteurs avec lesquels j’échangeais déjà, à côté de mes fonctions précédentes, ces dernières années  (…) ça me facilite beaucoup la tâche », déclare-t-il sans toutefois donner une liste de noms, pour éviter, dit-il, d’« instrumentaliser » ces derniers.   

 

un expert en STRATÉGIE DE COMMUNICATION

 

On en oublierait presque que le nouveau délégué interministériel à la Jeunesse est un fidèle macroniste. Diplômé de Sciences Po et d’HEC, il a commencé sa carrière au cabinet de conseil McKinsey où il a passé près de quatre années entre 2013 et 2016, durant lesquelles il aurait notamment participé à la première campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, selon les informations de la cellule investigation de nos confrères de Radio France. En janvier 2017, il rejoint officiellement les rangs du parti En Marche (aujourd’hui Renaissance), en tant que « responsable argumentaire et ripostes ». 

Cinq mois plus tard, dès l’élection du président Macron, il est nommé directeur de cabinet adjoint du secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi. Une fonction qu’il occupera pendant un an et demi avant de rejoindre le secteur privé, en proposant à son compte, du conseil et de l’accompagnement de projets. Il réapparaît sur la scène politique à l’automne 2020 et devient directeur de cabinet de Thibaut Guilluy, Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises. Il participe notamment à la mise en place du dispositif 1jeune1solution.

 

Son périmètre d’activité 

 

Depuis janvier 2023, il est à la tête de la délégation interministérielle à la Jeunesse. Un poste qui lui a été confié en premier lieu, pour mener à bien le Conseil national de la refondation (CNR) consacré à la jeunesse. Une concertation participative de près de sept mois, qui a permis à la Première ministre d’annoncer le 21 juin dernier une série de nouvelles mesures.

À l’instar d’un « secrétaire général » ou d’un « Haut-commissaire », Mathieu Maucort fait, sous la houlette de Matignon, le lien entre les différents ministères sur le sujet de la jeunesse. Il tient toutefois à souligner qu’il n’a pas de rôle décisionnaire, au contraire d’Elisabeth Borne ou d’autres ministres. Son rôle à lui c’est de « relayer les propositions de la société civile et s’assurer de la cohérence globale entre les différentes institutions », ce qui lui assure une plus grande « liberté de parole » qu’il dit adorer et un rôle clef sur le terrain. 

Les trois grands axes de travail qui sont les siens : l’égalité des chances et l’insertion professionnelle, le bien-être des jeunes ainsi que la citoyenneté de ces derniers. Très actif ces dernières semaines, sur le sujet du harcèlement scolaire, il travaille de concert avec le ministre de l’Éducation Gabriel Attal et la Première ministre Elisabeth Borne. Ces derniers présenteront un plan d’actions concrètes dédié à la thématique dans les prochains jours.

 

Pas de nouvelles mesures pour lutter contre la précarité étudiante 

 

Interrogé sur les priorités du gouvernement en cette rentrée universitaire, Mathieu Maucort s’est contenté de répéter avec application la plupart des annonces déjà faites en juin dernier par Elisabeth Borne, lors de la restitution des Rencontres jeunesse de Matignon

Au sujet de la précarité étudiante, le délégué interministériel déclare vouloir attendre quelques mois pour « observer attentivement » si les nouvelles mesures comme celle de la revalorisation des bourses et celle de l’augmentation du nombre de bénéficiaires du repas à un euro dans les Crous, permettent de faire baisser la tendance. Des déclarations insuffisantes pour les chefs d’établissements. Dans une tribune au Monde ce mardi 19 septembre, 14 présidents d’universités réclament la mise en place d’une allocation d’études pour tous les étudiants. Selon eux, « ni les bourses sur critères sociaux (…)  ni les aides exceptionnelles débloquées fin 2022 par le gouvernement pour soutenir les associations qui agissent en faveur des étudiants les plus précaires ne suffisent à juguler la pauvreté étudiante ou à permettre un accès du plus grand nombre à l’enseignement supérieur ». 

 

Leticia Farine 

 

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