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Par Carenews INFO - Publié le 24 août 2023 - 14:51 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:03 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Coût de la vie étudiante : les solutions durables pour y faire face

Le coût de la vie étudiante augmente significativement sous l’effet de l’inflation. Des solutions associatives, à impact et politiques existent pour répondre à cette problématique.

Les dispositifs de seconde main se multiplient. Crédits : iStock.
Les dispositifs de seconde main se multiplient. Crédits : iStock.

 

Les chiffres de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) ont fait grand bruit dans la presse il y a quelques jours : sous l’effet de l’inflation, le coût de la rentrée étudiante 2023 s’élève en moyenne à 3 024 euros cette année, pour un étudiant non boursier, n’habitant plus au domicile familial et en licence à l’université. Le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47 % en 2022 par rapport à l’année passée, ajoute l’UNEF, l’autre principal syndicat étudiant. 

Pour financer loyer, alimentation, loisirs, transports, abonnement téléphonique ou encore frais d'inscription, 40 % des étudiants exercent une activité rémunérée en parallèle de leurs études, hors stages et alternance, selon l’Observatoire national de la vie étudiante. Cela peut avoir des effets délétères sur leur santé mentale ou physique, comme sur leur réussite académique. 48 % de ceux qui travaillent pendant l’année universitaire observent de telles conséquences sur leur situation. 

 

Solutions associatives et à impact

Mais alors, comment faire face au coût de la vie étudiante ? Dans le secteur de l’alimentation, certaines solutions sont bien connues. Et essentielles. 

L’application Too Good To Go propose aux utilisateurs d’acheter des produits alimentaires invendus, à un tarif divisé par trois par rapport au prix initial. Avec une limite majeure : elle ne permet pas aux étudiants de choisir les produits selon leurs préférences et restrictions alimentaires, ni selon leurs besoins nutritionnels. Autre solution : les épiceries solidaires. Elles proposent des tarifs réduits sous conditions de critères sociaux. C’est le cas des 39 AGORAé, portées par la FAGE partout en France. Les étudiants dont les situation de précarité sont les plus graves peuvent avoir recours à des dispositifs d’aide alimentaire, comme ceux proposés par Les Restos du Cœur, le Secours Populaire, ou encore à l’association Linkee.

La FAGE explique à ce titre que les frais d’alimentation ont augmenté de 15,34 % par rapport à l’année dernière.

 

La seconde main pour acheter moins cher 

Face à la hausse de la précarité des jeunes en 2021, liée à la pandémie de Covid-19, l’association Emmaüs Défi a décidé de créer le projet « Emmaüs Campus ». Dans deux boutiques parisiennes ouvertes à tous, les moins de trente ans peuvent bénéficier d’une réduction de 50 % sur des articles issus de dons : des vêtements, accessoires, livres, de la vaisselle, du petit électroménager. Le nombre d’étudiants qui se rendent dans les boutiques est en « hausse constante », souligne Amélie Desprez, responsable communication pour Emmaüs Défi. L’utilité de ce projet d’économie circulaire est indéniable, d’autant que les salariés des boutiques sont en insertion professionnelle. Une troisième boutique ouvrira en septembre. Mais il rencontre une limite importante : Emmaüs Défi observe une baisse de la qualité des dons, liée à l’inflation et à la montée des plateformes de revente en ligne. « Maintenant, on ne peut plus réemployer que 40 % de ce que l’on obtient », souligne Amélie Desprez. 

Le réseau Campus Market, quant à lui, se rend directement dans les universités pour proposer des produits de seconde main aux étudiants. Selon Paul Célérier, coordinateur de l’association, sans voiture, les étudiants ne peuvent pas forcément se rendre dans les ressourceries. De plus, ils sont souvent installés dans des villes pour des durées limitées. Ils ne peuvent donc pas se débarrasser facilement d’objets dont ils n’ont plus besoin. Les dons qu’ils peuvent faire sont donc souvent de bonne qualité. Ainsi, les 21 associations étudiantes qui composent le réseau organisent sur tout le territoire des vides-dressing, des trocs, ou des ventes en partenariat avec des ressourceries locales. 

À Lille, Campus Market organise « La Grande Vente de la Rentrée » en septembre pour les étudiants. Avec Vitamine T, groupe d’insertion, l’association a collecté pendant dix semaines de la vaisselle et des meubles chez les étudiants qui n’en avaient plus besoin, pour que d’autres puissent les réutiliser. Les Vélos de l’espoir proposeront des vélos d’occasion. Il y aura aussi plusieurs friperies locales. L’événement, organisé depuis cinq ans, a accueilli 2 500 étudiants lors des deux dernières éditions.

Paul Célérier estime que « ce sont d’abord des raisons financières qui motivent les achats dans la majorité des cas. Pour une part importante des étudiants, l’achat d’occasion n’est pas forcément lié aux enjeux climatiques, c’est surtout une bonne affaire. » Pour préserver l’environnement et répondre à cette question, Campus Market milite pour la mise en place de locaux dans toutes les universités, afin de permettre des échanges d’objets d’occasion réguliers. 

 

Des solutions palliatives

Si ces initiatives ont un intérêt indiscutable, elles ne suffisent pas pour répondre aux difficultés rencontrées par les étudiants. À ce titre, la FAGE évoque notamment une « urgence (...) à l’intégration de nouveaux bénéficiaires dans le système de bourse », la généralisation des repas à un euro dans les sites de restauration étudiante, ou encore « la construction massive de nouveaux logements à destination des étudiants. » 

Autre proposition : mettre en place une allocation d’études universelle, accordée à l’ensemble des étudiants. Une demande portée par plusieurs acteurs, comme l’UNEF ou des députés du groupe NUPES dans une proposition de loi d’octobre 2022. Des voix provenant du monde académique se sont aussi prononcées en faveur de cette mesure, comme le sociologue Camille Peugny, dans cette tribune publiée par Le Monde en janvier dernier.

 

Célia Szymczak 

 

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