Qui sont les nouveaux Fellows Ashoka ?

La branche française de l’ONG Ashoka vient de dévoiler les trois nouveaux entrepreneurs sociaux dits « Fellows Ashoka ». Ils rejoignent le réseau mondial d’entrepreneurs sociaux qui compte aujourd’hui plus de 3 500 entrepreneurs.

3 entrepreneurs sociaux nommés

• Abdelaali El Badaoui, président-fondateur de Banlieues Santé

Abdelaali El Badaoui est le président-fondateur de Banlieues Santé, une association qui œuvre pour garantir l’accès à la santé dans les banlieues et les zones rurales. Consultations ophtalmiques mobiles, opérations de sensibilisation pour favoriser l’accès à la santé au cœur des quartiers, bus socioesthétique, lieux de vie tels que le Café des femmes… autant de projets pour lutter contre les inégalités sociales de santé. En effet, en France, il y a 13 ans d’espérance de vie d’écart entre les plus aisés et les plus modestes. Face à ce constat, l’infirmier de profession avait dévoilé à Carenews son ambition de collecter un milliard d’euros grâce au fonds de dotation France du Cœur.

• Laurent Richard, directeur-fondateur de Forbidden Stories

Journaliste de profession, Laurent Richard a fondé Forbidden Stories après les attentats de Charlie Hebdo, convaincu que les journalistes et leur travail devaient être protégés. Forbidden Stories est une association qui a vocation « à poursuite les enquêtes de reporters assassinés, menacés ou emprisonnés » grâce à un consortium de médias locaux et internationaux. Depuis sa création, plus de 150 journalistes et 60 médias ont participé aux enquêtes. Autre axe de l’association : la création, en 2017, d’un réseau permettant aux journalistes se sentant menacés de mettre à l’abri leurs informations sensibles. 

• Laetitia Vasseur, directrice-cofondatrice de HOP - Halte à l’obsolescence programmée

Ancienne collaboratrice parlementaire, Laetitia Vasseur est l’une des cofondatrices de HOP, Halte à l’obsolescence programmée. L’objectif de l’association ? Démontrer qu’on peut aller « vers une société des produits durables ». Pour ce faire, l’association mène une action de plaidoyer auprès des décideurs politiques, des entreprises, des réparateurs ou encore des vendeurs pour mettre en place des normes et des lois en termes de conception de produits durables et réparables. L’association fédère aujourd’hui plus de 60 000 personnes engagées dans l’allongement de la durée de vie des produits.

3 questions à Elsa Grangier, DG d’Ashoka France

• Qu’est-ce qu’un Fellow Ashoka ? 

Il s’agit d’un innovateur social, quelqu'un qui trouve une solution à un problème de société tel que l'accès à l'éducation, au logement, à une alimentation durable, la protection de l'environnement… Ce sont donc des acteurs de changement, souvent appelés des entrepreneurs sociaux, qui vont trouver une solution pour résoudre ce problème. 

• Comment sélectionnez-vous ces entrepreneurs sociaux ?

Le processus d'identification et de recrutement de la promotion des Fellows Ashoka est extrêmement exigeant. Il y a plusieurs étapes et parfois, pour certains, cela peut prendre jusqu'à deux ans et demi d'étude de dossiers, comme pour Abdelaali El Badaoui. 

On passe par différentes étapes pour valider que l'innovation sociale est vraiment systémique, c'est-à-dire qu'elle va encapaciter des personnes qui subissent le problème, qu'elle fédère un écosystème pour faire en sorte que le collaboratif soit au cœur des pratiques. L’idée est de provoquer un changement de paradigme grâce à ces innovateurs sociaux. 

• Existe-t-il des thématiques qui vous tiennent particulièrement à cœur ?

Il est vrai qu'il y a toujours des thématiques que l’on regarde de très près chez Ashoka. L'environnement, notamment, est une thématique de prédilection pour nous, mais aussi les quartiers populaires. Et puis je ne vous cache pas qu'on a un penchant assez fort pour faire en sorte de restaurer la démocratie. En l'occurrence, cette année, ce sera pour la préservation de la liberté de la presse et du travail de journalistes avec Forbidden Stories.

Lisa Domergue