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Par Carenews INFO - Publié le 23 mai 2023 - 12:00 - Mise à jour le 23 mai 2023 - 12:00
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Qui sont les proches aidants à domicile les plus impactés ?

La DREES a publié le 17 mai une typologie des proches aidants de personnes vivant à domicile. Elle doit fournir des clés pour de futures études. Infographie.

Crédits : Carenews.
Crédits : Carenews.

 

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié le 17 mai un dossier intitulé « Les proches aidants : une population hétérogène. » Il est destiné à dresser une typologie des proches aidants. Ce travail s’inscrit dans le lancement, cette année, de la nouvelle stratégie nationale pluriannuelle pour les aidants. 

Ces personnes apportent « régulièrement une aide à un proche en raison de son état de santé, de son âge ou d’une situation de handicap. » Elles « aident, de façon régulière, un ou plusieurs de leurs proches à leur domicile, pour raison de santé ou de handicap, dans les actes essentiels de la vie quotidienne (toilette, habillage...), les tâches quotidiennes (courses, ménage...) ou les soins (visite chez le médecin, prise de médicaments...) »

Mieux connaître et soutenir les aidants semble essentiel : leur nombre est amené à croître en raison du vieillissement de la population. Dans ce dossier, la situation de 7,6 millions de proches aidants est étudiée. 

Les données datent de l’enquête Handicap-Santé réalisée par la DREES et l’INSEE en 2008. L’idée est de fournir une « typologie structurelle des proches aidants de personnes vivant à leur domicile », qui pourra servir de « grille d’analyse (...) pour des études à venir à partir d’autres sources statistiques. » Les auteurs identifient d’abord dix groupes selon plusieurs critères : « le profil des aidants et des aidés, les liens qui les unissent, le besoin d’aide des aidés et le degré d’implication des aidants. » Ces dix groupes sont ensuite regroupés dans trois catégories selon la charge qu’ils ressentent, des plus au moins impactés par l’aide apportée. 

 

Typologie des proches aidants à domicile
Crédits : Carenews. 

 

Les proches aidants les plus impactés

Leur lien avec la personne aidée est le plus fort, par rapport aux autres catégories : les aidants sont souvent des conjoints, parents ou enfants. L’aide apportée est également plus importante, parce que la personne aidée connaît plus de limitations. Ces aidants représentent 24 % de la population étudiée. 

Cette catégorie peut être subdivisée en quatre groupes. D’abord, 482 000 aidants apportent 34 heures d’aide ou plus par semaine. 78 % d’entre eux vivent avec la personne aidée, et 67 % sont des femmes. 63 % sont les seuls aidants. Conséquence de cette charge, ils sont seulement 28 % à travailler. 

Le deuxième groupe de cette catégorie apporte 20 à 34 heures d’aide par semaine. Ils présentent des caractéristiques similaires au premier groupe : ils apportent un nombre d’aides conséquent, ce sont en majorité des conjoints ou enfants, qui cohabitent à 65 % avec la personne aidée et sont unique aidant à 72 %. 

Le troisième groupe est plus spécifique. Il comprend les parents qui aident un enfant âgé de moins de 20 ans. Là encore, la population est très féminine puisque 80 % des aidants de ce groupe sont des femmes. 77 % sont des aidants uniques. Le taux d’emploi est plutôt élevé, en particulier pour les hommes :  83 % des pères en couples travaillent à temps plein pour 23 % des mères. 

Dernière catégorie de ce premier groupe : des aidants uniques qui aident en majorité des personnes âgées de plus de 60 ans. En majorité, ils n’habitent pas au domicile de la personne aidée. Il s’agit à 59 % des enfants de la personne aidée. 

 

Aidants moyennement impactés 

D’autres aidants sont moyennement impactés : il s’agit de plus de 2 millions d'aidants uniques, mais qui accompagnent des personnes rencontrant « peu de limitations dans leur vie quotidienne ».

Ce sont en majorité les conjoints ou les parents d’adultes qui fournissent une aide « moyennement intense » à leur proche. Ce groupe est composé à 55 % d’hommes. 

 

Les aidants les moins impactés

Une dernière catégorie regroupe les enfants, les frères et sœurs, ou d’autres personnes de la famille et de l’entourage, qui apportent « une aide relativement moins importante. » Elle représente près de la moitié des aidants : 3,6 millions de personnes. La plupart ne cohabitent pas avec la personne aidée. 

Premier groupe :  70 % de sœurs et 30 % de frères fournissent une aide peu intense à des personnes qui connaissent peu de limitations. Les enfants des personnes aidées composent le deuxième groupe en majorité. Ils apportent une aide moyennement intense. Ils accompagnent des personnes âgées de plus de 60 ans à 81 %. 68 % d’entre eux travaillent. 

Le groupe suivant réunit les étudiants et apprentis, en majorité fils et filles de la personne aidée. Là encore, l’aide est inférieure à six heures par semaine à 60 %. Ils « interviennent en particulier dans l’accompagnement pour les loisirs (promenades, cinéma, sport, etc.), l’aide à la prise de décisions mais aussi dans l’accompagnement en consultation médicale. » Ce groupe est constitué à 63 % d’aidantes. 

La typologie comprend deux derniers groupes. D’une part, les « autres membres de la famille » ne cohabitent pas avec la personne aidée et fournissent une aide peu intense. De l’autre, les « membres de l’entourage » cohabitent très peu avec la personne aidée et fournissent une aide peu intense. Ce sont le plus souvent des femmes (61 %), dont 46 % sont retraitées/

 

Charge ressentie

En s’appuyant sur les données de l’étude de 2008, mais aussi sur des analyses ultérieures portant exclusivement sur les aidants de personnes âgées, les auteurs analysent les facteurs influant sur la charge ressentie par les aidants. 55 % des aidants déclarent ressentir au moins une charge négative. 

Logiquement, plus un aidant accorde de son temps et fournit un nombre d’aides important, plus la charge ressentie augmente. Elle dépend aussi du lien de proximité : plus l'aidant est proche de l’aidé, plus la charge ressentie est importante.

De plus, ce sont les femmes qui ressentent une plus forte charge. Le fait d’apporter une aide financière, de devoir prendre les décisions seul ou d’être la personne de confiance accroît encore cette charge. Les aidants étudiants ou en emploi connaissent aussi une charge plus importante.

Fait intéressant : la présence d’un aidant professionnel augmente la charge ressentie par les aidants, ce que les auteurs analysent comme une conséquence de la nécessité d’organiser son intervention. Par contre, si l’aidant à la possibilité de se faire remplacer, elle diminue. 

 

La rédaction 

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