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Par Carenews INFO - Publié le 4 avril 2023 - 10:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 15:15 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Les Français ont de fortes attentes d’aide sociale, mais un faible « consentement à la solidarité »

Un sondage réalisé par l’Ifop et relayé par la Fondation Jean Jaurès donne des clés de compréhension sur l’attitude des Français vis-à-vis de l’action sociale. Détails.

Les personnes âgées font partie des cibles prioritaires de l'action sociale évoquées par les répondant·e·s. Crédits : iStock.
Les personnes âgées font partie des cibles prioritaires de l'action sociale évoquées par les répondant·e·s. Crédits : iStock.

 

L’Ifop a réalisé un sondage pour l’Union nationale des centres communaux d’action sociale, publié en février dernier. L’objectif ? Connaître le regard des Français·e·s sur l’action sociale. 

Pour la Fondation Jean Jaurès dans une note publiée le 27 mars, le chercheur spécialiste de l’économie sociale et solidaire Timothée Duverger revient sur les enseignements de l’étude. Il note des « attentes fortes » de la part des Français·e·s vis-à-vis de l’action sociale, mais un faible « consentement à la solidarité ». 

 

Une aide sociale insatisfaisante

62 % des répondant·e·s estiment que l’aide sociale n’est pas satisfaisante. Ils reprochent cette insatisfaction au secteur public. En effet, ils·elles considèrent à 73 % que ce secteur est mieux placé que le secteur privé pour assurer la mise en œuvre d’une action sociale efficace. Timothée Duverger rappelle d’ailleurs que les départements sont « chefs de file » de l’aide sociale, et que celle-ci représente 10 % des dépenses de protection sociale. 

Les personnes gagnant un revenu supérieur à 2 500 euros par mois se déclarent plus satisfaites que la moyenne de l’aide sociale : c’est le cas de 53 % des personnes interrogé·e·s dans cette tranche de revenu. À l’inverse, 30 % des personnes appartenant aux catégories les plus pauvres se déclarent satisfaites de l’aide sociale. En règle générale, plus le revenu baisse, plus l’insatisfaction augmente. 

 

Un paradoxe saisissant

Malgré cette insatisfaction « remarquable », selon les termes de Timothée Duverger, 69 % des répondant·e·s refuseraient de s’acquitter de plus d’impôts afin de développer l’aide sociale. 

Un refus partagé par l’ensemble des sensibilités politiques, dans des proportions différentes.  47 % des personnes qui s’estiment proches de La France Insoumise et 50 % des électeur·rice·s d’Europe Écologie Les Verts consentiraient à payer plus d’impôts. Ce n’est le cas que de 40 % des personnes qui s'affirment proches du Parti Socialiste, soit moins que les soutiens de Renaissance (42 %). Sans surprise, Les Républicains et le Rassemblement National sont défavorables à 75 % et 80 % à une augmentation des impôts payés.

 

Quels domaines d’action et quelles cibles ? 

87 % des répondant·e·s citent la santé comme domaine d’action prioritaire, avant l’alimentation et l’éducation (74 %). Alors que l’énergie est le quatrième sujet prioritaire, Thimotée Duverger considère que ces résultats témoignent « de la préoccupation croissante autour des conséquences de la transition écologique sur les questions sociales ».

Par ailleurs, il additionne les publics jeunes cités par les répondant·e·s (enfance, étudiants, jeunes actifs et lycées) et conclut qu’ils « cumulent 35 % des citations » dans les publics à qui l’aide sociale doit « s’adresser en priorité ». Un élément significatif, « alors que leur taux de pauvreté monétaire est très supérieur à la moyenne nationale. »  

Il identifie un « autre paradoxe » : « les personnes âgées obtiennent 33 % des citations, alors que la dépendance est l’un des domaines d’action sociale qui apparaît le moins prioritaire, avec seulement 44 % de réponses ». 

 

 

La rédaction 

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