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Par Carenews INFO - Publié le 27 juin 2024 - 12:00 - Mise à jour le 27 juin 2024 - 12:00 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Reconnaître le sport comme un vecteur d’inclusion sociale et de construction personnelle

La soirée-débat Jouons collectif organisée par Carenews lundi 24 juin a réuni différents acteurs utilisant l’activité sportive comme moyen d’inclusion sociale et professionnelle. Selon eux, le sport permet le développement de compétences transversales de manière collective comme individuelle, mais peine à être pleinement reconnu dans son rôle social.

Cinq intervenants réunis autour de la table ronde « Le sport, créateur d’inclusion et de lien social ». Crédits : V. Ferlicoq/FNCE
Cinq intervenants réunis autour de la table ronde « Le sport, créateur d’inclusion et de lien social ». Crédits : V. Ferlicoq/FNCE

 

Au-delà de l’activité physique, le sport est un vecteur de rencontres qui permet à ceux qui le pratiquent de se construire et de s’inclure dans la société. Cette conviction est défendue par de nombreux acteurs en France qui se sont donné pour mission de réunir sport et action sociale.  

Parmi eux, cinq intervenants réunis autour de la table ronde « Le sport, créateur d’inclusion et de lien social » animée par Carenews lors de la soirée Jouons collectif organisée lundi 24 juin. 

 

Sortir des silos 

 

« Nous avons la conviction que le sport change des vies et nous voulions que nos Jeux olympiques et paralympiques (JOP) soient un démonstrateur de ce pouvoir du sport », pose d’emblée Marie Barsacq, directrice Impact et héritage de Paris 2024. Dans l’optique de laisser un héritage positif, l’organisation des JOP a créé un fonds de dotation destiné à financer des projets d’inclusion sociale par le sport. En tout, ce sont 47 millions d’euros qui ont été levés et distribués aux différents projets sélectionnés par Impact 2024.  

Dans les porteurs de projet financés par Impact 2024, on retrouve notamment l’association Kabubu qui vise à favoriser l’inclusion sociale et professionnelle par le sport des personnes exilées, ou encore les Dojos solidaires, une fédération qui créée des lieux de pratiques de judo associés à des lieux de vie associative où sont proposés à la fois de l’accompagnement scolaire et des activités culturelles et sportives. 

« Nous avons tendance à mettre les choses dans des silos. En réalité, le sport permet de développer des savoir-être et des compétences non techniques », explique Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail et président de la communauté Les entreprises s’engagent. Ce réseau réunit 85 000 entreprises, aussi bien publiques que privées, qui souhaitent s’engager en faveur de l’inclusion et « d’un monde plus durable ». 

 

Jobs dating sportifs et clubs engagés 

 

Pour Thibaut Guilluy, malgré le développement humain qu’il permet, « le sport n’est malheureusement pas pensé comme au cœur des politiques sociales et d’emploi de notre pays ». 

Pour lui redonner de la place, France Travail a mis en place en 2019 le dispositif Du stade vers l’emploi, des « job datings » autour du sport, dans lesquels recruteurs et demandeurs d’emploi se rencontrent anonymement autour d’une activité sportive, avant de lever l’anonymat l’après-midi.  

Les ministères des Sports et du Travail ont également mis en place le réseau des « Clubs sportifs engagés », des structures sportives qui s’engagent pour l’insertion professionnelle en relayant les dispositifs publics d’aide à l’emploi, comme le mentorat ou les réseaux en ligne créés par le gouvernement, ou en menant des actions par eux-mêmes pour favoriser l’emploi. 

Parmi les actions proposées aux clubs sportifs, se retrouvent celles d’organiser des forums des métiers liés au sport, des job datings, ou encore d’accueillir des bénéficiaires du RSA autour d’activités liées au sport. 

Les Clubs sportifs engagés ont notamment fait l’objet d’un appel à projets, ouvert jusqu’au 28 juin 2024, organisés par  la Fédération nationale des Caisses d’épargne, explique son directeur général Pierre Macé, en partenariat avec Les entreprises s’engagent. Toute autre association développant un projet d’inclusion par le sport à destination des jeunes y est également éligible. L’entreprise, partenaire de Paris 2024, soutient par ailleurs 78 athlètes, essentiellement dans des sports urbains.

 

Un moyen de développement personnel et collectif 

 

« Le sport réunit une multitude de valeurs communes à tout le monde » et qui se retrouvent en entreprise, comme le respect des règles, et les notions de collectif et de performance, ajoute Cédric Laroyenne, délégué général d’Epsa Foundation, qui a décidé de faire du sport sa « grande cause » pour trois ans

Il permet également de réunir des personnes de tous horizons, comme peut le faire une entreprise, complète-t-il, considérant que le sport comme vecteur d’insertion est « une évidence, si ce n’est une obligation ». 

En plus de l’aspect social et inclusif, le sport est également évoqué comme un moyen d’épanouissement personnel à disposition de celui qui le pratique. « Le sport a été une manière pour moi de me regarder en face, de savoir qui j’étais et où je voulais aller », confie en ce sens Sarah Ourahmoune.  

La championne du monde et vice-championne olympique de boxe mais aussi ancienne éducatrice spécialisée a cofondé Boxer Inside, une association qui ouvre la boxe à tous types de profils, quels que soient leur âge ou leur condition physique, pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs. 

Il y a trois ans, Boxer Inside a créée « l’Academy », un programme éducatif qui vise à favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes en les aidant à développer par le sport des compétences transversales et en leur proposant différentes formations et ateliers, notamment aux premiers secours, à l’éloquence, ou aux métiers du sport. 

« Le plus important est que nous accompagnons les personnes à conscientiser les compétences qu’elles ont acquises », témoigne Sarah Ourahmoune. 

Malgré la multiplication d’initiatives favorisée par l’organisation des JOP, pour les acteurs présents dans la salle, les bienfaits du sport comme moyen d’inclusion sociale doivent encore être davantage reconnus dans la société. 

« Il s’agit désormais d’arriver à faire travailler les associations entre elles et de donner une direction commune », considère Cédric Laroyenne. « Il est temps que le sport soit mieux considéré et arrive à lever des financements auprès des acteurs publics », ajoute quant à elle Marie Barsacq. 

 


À lire également : 9 associations qui font du sport un levier d’inclusion 


 

Élisabeth Crépin-Leblond

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