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Par Carenews INFO - Publié le 16 septembre 2024 - 12:46 - Mise à jour le 16 septembre 2024 - 18:09 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Séisme, une association pour la redirection écologique du monde professionnel et étudiant

L’association Séisme, fondée par Arthur Gosset et Hélène Cloitre, vise à permettre aux étudiants et aux professionnels de s’engager concrètement dans l’exercice de leur métier. Un forum est notamment organisé à Rennes en septembre.

Une table ronde organisée lors du forum Séisme, en 2023. Crédits : Séisme.
Une table ronde organisée lors du forum Séisme, en 2023. Crédits : Séisme.

 

 

« Nous sommes vraiment optimistes au sein de Séisme, convaincus que si on est de plus en plus nombreux à nous investir et à nous engager, on peut faire bouger les lignes », affirme Arthur Gosset, convaincu.  « On se prend la crise écologique de pleine face. De nombreuses structures n’en n’ont pas conscience, il faut les aider à ouvrir les yeux et les accompagner vers un modèle plus vertueux. »

À 27 ans, Arthur Gosset est le cofondateur de Séisme, une association implantée à Rennes qui cherche depuis deux ans à « bousculer le monde du travail face à l’urgence écologique et sociale ». Les 25 et 26 septembre, elle organisera dans la métropole d'Ille-et-Vilaine un forum éponyme, destiné à permettre aux étudiants et aux professionnels de comprendre comment ils peuvent s’engager dans leur métier. 

 

L’engagement  « hors de portée »

 

L’engagement d’Arthur Gosset a pris forme au cours de ses études d’ingénieur environnemental à l’école Centrale Nantes. « Je me rendais compte avec mes camarades de promotion qu’on était pas mal à se questionner sur notre parcours professionnel et l’engagement de notre école, du contenu des formations, qui n’étaient pas à la hauteur des enjeux », raconte-t-il. Il a alors l’idée d’un film documentaire, Ruptures, dans lequel il suit six jeunes diplômés ressentant ce « décalage » et choisissant un parcours plus en phase avec leurs convictions écologiques et sociales que celui auquel la plupart de leurs homologues se destinent. 

Lui et sa co-productrice Hélène Cloitre reçoivent de nombreuses sollicitations pour des projections, dans des établissements d’enseignement supérieur, des associations, des collectivités et même des entreprises. « On ne s’y attendait pas ! », confie Arthur Gosset. Ils partent en tournée. « Nous avons rencontré environ 35 000 étudiants. Mais ils nous disaient que l'engagement leur paraissait souvent hors de portée. Concrètement, comment s’engager ? Vers quelle structure se tourner sur leur territoire ? De là est née la volonté de créer l’association », explique-t-il.

 

Des tribunaux pour la redirection écologique

 

En 2024, Séisme organise donc la deuxième édition du forum. Il s’adresse aux étudiants et aux professionnels du grand Ouest. « Il n'y a pas grand chose en dehors de Paris et encore moins pour les étudiants », souligne Arthur Gosset. Au programme : des tables rondes sur la transformation de différents secteurs d’activités, comme la RSE, le droit et la communication, mais aussi l’agriculture, la pêche, ou les énergies. Les étudiants pourront aussi écouter les témoignages de professionnels ayant choisi des métiers engagés. 

Cette année, l’association proposera aussi pour la première fois des « tribunaux pour la redirection écologique ». Deux grandes entreprises, Groupama et Enedis, présenteront à 400 étudiants leur feuille de route de transformation écologique pour les dix ans qui viennent. Une experte effectuera des recommandations, les étudiants pourront faire leur retour. C’est un moyen de « créer un lien entre les professionnels et les étudiants, appuie Arthur Gosset, ce qui n’est pas forcément simple », ces derniers étant très attentifs aux risques de greenwashing

 

Si demain on veut transformer l’économie, les étudiants seuls ne feront rien, il faut créer des ponts avec le monde professionnel et créer des ponts au sein du monde professionnel. »

Arthur Gosset, co-fondateur de Séisme

 

Une journée et une soirée sont aussi destinées aux professionnels, avec des contenus destinés à la transformation écologique des organisations. « Si demain on veut transformer l’économie, les étudiants seuls ne feront rien, il faut créer des ponts avec le monde professionnel et créer des ponts au sein du monde professionnel », soutient Arthur Gosset. 

En tout, Séisme attend jusqu’à 6 000 visiteurs cette année. 4 000 ont répondu présent l’année dernière. Dans une quinzaine d’établissements d’enseignement supérieur, les cours sont banalisés afin que les étudiants puissent se rendre au forum. 

 


 À lire aussi : Olivier Perrin : « Aller vers un métier de la transition écologique et solidaire ne signifie pas forcément se reconvertir » 


 

Engagements RSE 

 

Comme dans un forum classique, de nombreuses structures du territoire viendront présenter leur coopérative, association ou entreprise engagée dans le « village des solutions », à un tarif adapté au budget des structures, allant de 200 euros pour une association à  2000 pour une entreprise. Les exposants sont choisis par un comité de validation indépendant de l’association, dont les membres viennent de l’Université de Rennes, Rennes Métropoles, de grandes entreprises ou encore du monde associatif. Une manière de limiter les risques de greenwashing ou de socialwashing

« Nous essayons d’aller au fond des choses, on veut un événement qui soit à notre image », déclare Arthur Gosset. Ainsi, Séisme agit pour réduire l’empreinte de son événement en partenariat avec des structures locales, qui ne payent pas leur stand au village des exposants. Les participants utiliseront de la vaisselle réutilisable fournies par deux d'entre elles, ils sont invités à venir en train. Le mobilier est loué et en partie déplacé à vélo par une autre organisation du territoire. 

 

Un autre documentaire en préparation

 

L’association ne manque pas de projets. Un autre forum, Magn’Etudes, s’adresse aux lycéens pour présenter les cursus et formations intégrant les enjeux écologiques et sociaux : il se déroulera le 28 septembre. Un projet de jeu de sensibilisation visant à présenter les métiers à impact aux lycéens devrait se concrétiser cet automne.

Et un deuxième documentaire est en route. Il portera sur la transformation écologiques des professions et des organisations, à l’image de celle Mustela (Laboratoires Expanscience), une société ayant renoncé à 20 % de son chiffre d’affaires en arrêtant la production de lingettes pour bébé, ou celle la station de ski de Métabief dans le Jura qui prépare son modèle économique à l’arrêt du ski. « Quand Ruptures est sorti, on avait un peu de colère ou de perte de confiance envers les entreprises. En creusant, on se rend compte que certaines sont mauvaises, mais que d’autres ont compris les enjeux et sont dans une logique de transformation profonde », avance Arthur Gosset. La sortie est prévue l’année prochaine. 

Célia Szymczak 

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