Service civique, Gaîté lyrique, Mouvement associatif, Emmaüs Connect… les brèves ESS de la semaine
Les missions de service civique reprennent, les salariés de la Gaîté lyrique quittent l’établissement, Catherine Vautrin présente sa feuille de route pour la protection de l’enfance, le Mouvement associatif lance une enquête sur la santé financière des associations, Emmaüs Connect lance une campagne de dons… Découvrez l’actualité ESS de la semaine.

-
Les missions de Service Civique reprennent
Les missions de services civique dont les contrats avaient été gelés par le gouvernement dans l’attente d’un budget pour 2025 ont repris lundi 24 février, a annoncé le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Il est à nouveau possible pour les organismes agréés de saisir les contrats de service civique sur la plateforme de gestion dédiée, intitulée Elisa, ce qui permet aux jeunes en attente d’intégrer leurs missions. « L’objectif de 150 000 volontaires engagés en service civique en 2025 est confirmé, en cohérence avec les résultats atteints en 2023 et 2024 », indique le ministère.
« C’est une bonne nouvelle pour tous les jeunes et pour tous les acteurs du service civique, de l’engagement et de la jeunesse qui se sont mobilisés massivement dès l’annonce du gel des missions début février », a réagi sur LinkedIn l’association Unis-Cité, qui accompagne environ 10 000 jeunes par an dans le dispositif. « Mais cette politique essentielle pour nos jeunes ne peut pas être menacée à chaque crise […] L’État doit garantir son engagement pour le service civique. Il ne s’agit pas d’un coût mais d’un investissement pour demain ! », fait-elle valoir.
Le Mouvement associatif estime également à 20 millions d’euros la baisse des financements consacrés au service civique. Selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, qui s’est exprimée sur France Inter, le budget est prévu à hauteur de 580 millions d’euros pour 2025.
-
Les salariés de la Gaîté lyrique quittent l’établissement, exerçant leur droit de retrait
L’ensemble des salariés de la Gaîté lyrique, un établissement culturel parisien occupé depuis le mois de décembre par plus de 400 sans abri, dont une grande partie de mineurs isolés, ont décidé d’exercer leur droit de retrait. Ce dernier consiste pour un salarié à pouvoir quitter son poste de travail ou refuser de s’y installer s’il estime que la situation présente un danger grave et imminent pour sa santé ou sa sécurité.
La soixantaine de salariés qui exerçaient jusqu’à présent des rondes 24 heures sur 24 quittent donc les lieux vendredi 28 février et demandent à la mairie de Paris de « prendre en charge le gardiennage et d’assurer la sécurité du site à partir de samedi ».
Un communiqué publié par la direction de l’établissement mercredi 26 février explique la décision des salariés en dénonçant une « situation humaine indigne » face à laquelle la Gaîté lyrique « appelle en vain ». « La situation dans l’établissement est explosive, avec une promiscuité intenable, et les violences liées à cette promiscuité sont croissantes en gravité et en fréquence. Plusieurs alertes incendies ont eu lieu ces derniers jours. Le dernier accident grave étant le départ de feu dans les espaces occupés le 21 février dernier, ayant nécessité l’intervention des pompiers de Paris et de la police nationale », détaille-le communiqué.
Sans solution apportée par l’État ou la mairie de Paris, autre qu’une évacuation policière, la direction de l’établissement a précisé « qu’elle n’abandonne pas la Gaîté lyrique » et continue de demander aux pouvoirs publics une solution de relogement pour les occupants. Dans un communiqué publié mercredi 26 février, l’établissement a appelé à une mobilisation des acteurs culturels, des représentants de l’économie sociale et solidaire, de la société civile et des pouvoirs publics pour « préserver la Gaîté lyrique et sauver un lieu ouvert, fécond et solidaire, pour participer à la Fabrique de l’époque ».
Plus de 300 acteurs culturels, politiques et de la société civile ont également exprimés leur soutien dans un tribune publiée jeudi 27 février dans Télérama, et appelé les pouvoirs publics à sauver l’établissement « en trouvant une solution urgente de relogement pour les 400 jeunes qui l’occupent ».
-
Catherine Vautrin dévoile sa feuille de route pour la protection de l’enfance
La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a présenté le 19 février, devant la commission d’enquête sur la protection de l’enfance, son plan d’action pour répondre à la crise que traverse le secteur.
Le nombre d’enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) est « passé de 16,6 pour mille en 1998 à 22,9 pour mille en 2022 », avec une hausse de la part des « tout-petits » et « l’arrivée de nombreux mineurs non accompagnés », a souligné la ministre. Aujourd’hui, près de 397 000 mesures de placement sont suivies par l’ASE, rapporte-t-elle.
La ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a également évoqué les « nombreuses défaillances » qui frappent l’aide sociale à l’enfance, ainsi qu’une « mise en œuvre beaucoup trop hétérogène » et « des disparités territoriales non négligeables, des conditions de prise en charge pas adaptées ».
Parmi les mesures envisagées, Catherine Vautrin a notamment évoqué la publication des cinq décrets manquants pour permettre « une mise en œuvre complète et effective de la loi Taquet », portant sur l'impossibilité de délivrer un nouvel agrément à un assistant familial ou maternel en cas de retrait d'un agrément précédent, sur la protection maternelle et infantile et sur les systèmes d’information. Elle a également proposé un « plan pluriannuel à cinq ans à partir de 2026 » concernant les établissements d’accueil collectif, confrontés à un manque de personnel, et un meilleur contrôle des établissements accueillant des enfants placés. Elle a également évoqué le lancement d’un appel à projets pour expérimenter dans cinq départements l’instauration d’une évaluation psychologique systématique au moment de l’entrée dans le dispositif de l’ASE.
Catherine Vautrin était la dernière personne interrogée par la commission d’enquête qui a réalisé en tout une soixantaine d’auditions, dont celles des anciens membres du gouvernement Charlotte Caubel, Sarah El Haïry et Adrien Taquet. Le rapport de la commission est prévu pour fin avril.
-
Le Mouvement associatif lance une « enquête flash » sur la santé financière des associations
Le Mouvement associatif lance une « enquête flash nationale » à destination des associations française, afin de « dresser un état des lieux précis de la situation financière et économique des associations ».
Celle-ci est ouverte du 19 février au 12 mars sur le site du Mouvement associatif et requiert cinq à dix minutes de temps de réponse. Elle s’adresse à toutes les associations, employeuses et non-employeuses. « Chaque contribution renforcera notre capacité à défendre le secteur associatif face aux coupes budgétaires en cours », met en avant le Mouvement associatif.
« Depuis deux ans, les associations alertent sur une dégradation continue de leurs finances. Les perspectives restent préoccupantes, comme l’ont montré le rapport du CESE "Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique" et le baromètre Hexopée », ajoute-t-il.
L’enquête mise en place veut aujourd’hui « aller plus loin » et « documenter ces difficultés pour mieux défendre l’action associative ». Parmi les premiers freins identifiés par le Mouvement associatif se trouvent entre autres le décalage des votes des budget de l’État et des collectivités, mettant sous tension la trésorerie des associations, les coupes budgétaires sectorielles et la baisse des dotations aux collectivités territoriales.
À lire également : Les associations alertent sur leur situation budgétaire
-
Emmaüs Connect lance une grande campagne de dons
Emmaüs Connect, une association du mouvement Emmaüs qui agit pour permettre aux personnes en situation de précarité sociale et numérique d’accéder aux outils en ligne, lance une grande campagne de dons auprès des entreprises et des particuliers.
« 39 % des entreprises garderaient en stock des équipements numériques inutilisés quand 11 % de la population, soit 8 millions de personnes, n’ont pas de matériel adapté pour se connecter à internet », met en avant Maud Sarda, co-fondatrice et directrice générale de la plateforme en ligne Label Emmaüs. « Quand on sait qu’il faut 800 kilos de matières premières pour fabriquer un ordinateur de 2 kilos, la seconde main prend encore plus de sens dans la filière économique », ajoute-t-elle.
La campagne, réalisée en collaboration avec l’éco-organisme Ecologic, permet de donner du matériel numérique que l’on soit une entreprise ou un particulier, d’organiser une collecte dans son entreprise ou une action de sensibilisation. Les objets numériques collectés sont ensuite recyclés ou remis en état puis réemployés à destination des publics d’Emmaüs Connect. Les données sont effacées « de manière sécurisée et certifiée », ajoute l’association.
Élisabeth Crépin-Leblond