Six initiatives qui militent pour une IA responsable

Le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris du 10 au 11 février 2025 a braqué les projecteurs sur les enjeux éthiques du développement de l’intelligence artificielle (IA).  

Lors de l’évènement, soixante-et-un pays, dont la France, la Chine et l’Inde, sans les États-Unis ni le Royaume-Uni, se sont accordés pour développer une intelligence artificielle « ouverte », « inclusive » et « éthique ». Ils ont aussi cité parmi leurs priorités celle de « rendre l’intelligence artificielle durable pour les populations et la planète ».  

Dans la société civile, des initiatives agissent d’ores et déjà pour le déploiement d’un espace numérique en faveur du bien commun. Tour d’horizon. 

Data for good, une association qui met la technologie au service de l’intérêt général 

L’association Data for good rassemble une communauté d’experts bénévoles de la science des données et de l’intelligence artificielle qui mettent leurs compétences à disposition d’associations, de citoyens, d’institutions publiques et d’entreprise solidaire ou à impact social et environnemental, afin de développer des outils et des méthodes au service de l’intérêt général.  

L’association, qui définit ses membres comme « des artisans de l’open source », réalise également des formations de citoyens et de bénévoles dans le domaine de la science des données. Elle met enfin en place une réflexion globale autour de l’impact et des risques de l’intelligence artificielle lors des conférences qu’elle organise. Data for good a par exemple lancé en 2018 une charte éthique à destination des data scientists et des spécialistes de la donnée. 

Le Social good accelerator (SOGA), un réseau pour le développement de l’ESS numérique en Europe 

Le Social good accelerator est une tête de réseau d’associations franco-européennes dont le but est de développer l’économie sociale et solidaire (ESS) numérique en France et en Europe. Pour ce faire, il rapproche les acteurs de l’ESS des acteurs de la tech afin de renforcer leurs compétences dans le domaine. 

Des formations sont proposées aux acteurs de l’ESS autour de l’intelligence artificielle, par exemple pour mieux gérer leur organisation, pour automatiser certaines tâches, améliorer la prise décision, renforcer la gestion des données ou encore prendre des décisions éclairées sur l’usage de l’IA. Le programme « compétence numérique » vise à atteindre les objectifs de l’Union européenne de la décennie numérique de 2030.  

L’Observatoire mondial de l’IA, un outil lancé par l’ENS pour évaluer les impacts environnementaux de l’intelligence artificielle 

L’École normale supérieure (ENS) a annoncé quelques jours avant le sommet de Paris, le lancement d’un Observatoire mondial de l’intelligence artificielle, soutenu par Capgemini, la Fondation de l’ENS et l’Institut IA et société.  

Cet observatoire vise à analyser les impacts environnementaux de l’intelligence artificielle, à toutes les étapes de son cycle de vie afin de délivrer des informations publiques et transparentes sur la consommation énergétique et l’exploitation des matières premières induits par l’usage de l’IA. Il a également pour ambition d’établir une méthodologie solide et partagée pour promouvoir des pratiques durables d’utilisation de l’IA.  

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Positive AI, une association et un label pour un usage responsable de l’IA par les entreprises 

L’association Positive AI a été lancée en 2022 par BCG X, L’Oréal, Malakoff Humanis et Orange pour préparer les entreprises à se conformer aux exigences de la loi européenne sur l’intelligence artificielle. Elle s’est donné pour but de fournir les outils nécessaires aux entreprises pour mettre en œuvre une IA responsable, et de faciliter les échanges et les partages de bonnes pratiques entre acteurs économiques. Elle vise également à sensibiliser sur les enjeux et les risques liés à l’intelligence artificielle.  

Son ambition est de réunir différents acteurs publics et privés afin de créer une communauté sur les sujets relatifs à l’IA éthique et « de rendre opérationnelle les principales caractéristiques d’une IA responsable ». Elle propose des formations sur le droit et l’éthique et délivre le label « Positive AI » pour favoriser l’engagement des entreprises en matière d’IA éthique et responsable. 

FramamIA, un site de l’association d’éducation populaire Framasoft consacré à l’IA 

FramamIA est un site dédié à la compréhension de l’intelligence artificielle, développé par l’association d’éducation populaire Framasoft dédiée au numérique. Le but du site est de partager des clés de compréhension sur ce qu’est l’intelligence artificielle aujourd’hui, sur les enjeux de société posés par ce domaine du numérique et sur les questions à se poser pour savoi r si un outil est digne de confiance.  

Le site propose divers contenus pédagogiques sur l’intelligence artificielle, ainsi qu’un prototype d’outil IA intitulé « Lokas ». Cet outil, qui permet d’enregistrer une réunion afin d’obtenir un transcript, a été élaboré afin « de voir quelle forme prendrait un outil fait par une association sans but lucratif et aux moyens limités, souhaitant être utile au bien commun, en transparence et en limitant l’impact ». 

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Latitudes, une communauté d’acteurs et actrices de la tech engagés 

Latitude est une communauté réunissant différents acteurs et actrices de la tech afin de développer une approche à la fois responsable et engagée du numérique. Le réseau milite ainsi pour que les outils numériques soient prioritairement orientés vers la réponse aux 17 objectifs de développement durable référencés par l’ONU, et que les externalités sociales et environnementales des technologies soient maitrisées, tout en exerçant les métiers du numérique avec éthique. 

La structure propose des programmes de formation à destination d’entreprises, d’école, d’université, et de structures de l’ESS, ainsi que des évènements. Elle forme des bénévoles à l’animation d’ateliers sur les enjeux du numérique. Parmi eux, « Bataille de l’IA » explore les enjeux sociaux et environnementaux de l’IA générative à travers un jeu de cartes participatives, tandis que « Future of IA » se penche sur les métiers et les grands enjeux liés à l’IA.  

Élisabeth Crépin-Leblond