Un comedy club autour de la décroissance : quand la planète nous plie en deux
Réunir des comiques et des universitaires pour un événement autour de l’écologie. C’est le pari du Café décroissance comedy club qui est revenu le 29 février pour une deuxième édition.
« C’est compliqué d’inventer des blagues quand son métier est hydrologue », débute Emma Haziza sous le regard amusé des spectateurs. Pourtant, la docteure de l'École des Mines de Paris s’est prêtée au jeu du Café décroissance comedy club, avec pour mission de faire rire en parlant de la planète. « Je ne vois pas comment vous faire rire car c’est la merde », continue-t-elle, avant notamment d’expliquer que nous connaissons le 26ᵉ mois consécutif d’anomalie de température.
Le jeudi 29 février avait lieu la deuxième édition de ce comedy club pour le moins original. Devant une cinquantaine de curieux, un spectacle de stand-up réunissant comiques et spécialistes pour faire rire autour de l’écologie. Mission périlleuse.
Des comiques professionnels présents
20h15, dans d’agréables bureaux parisiens transformés en salle de spectacle pour l’occasion, le micro fait face face au public. Quelques tapis vintage colorés et une importante collection de plantes vertes en arrière-plan donnent le ton.
« Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je suis en train de détruire le capitalisme », ironise en introduction Matthieu Brillard, présentateur du show, avant d'enchaîner quelques blagues. Pour lui prêter main forte, deux comiques professionnels étaient de la partie : Certe Mathurin et Alfred H. Ce dernier est notamment revenu sur la volonté du président de la République, Emmanuel Macron, que chaque élève de 6ᵉ plante un arbre. « La meilleure blague de l’année », selon le comique. « Depuis quand on fait confiance aux sixième B pour sauver la planète ? ».
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Un remède à l’éco-anxiété
Derrière ce spectacle, capté pour être diffusé en ligne, la webtélé TV4Planet qui propose, outre ce comedy club, diverses émissions autour de l’écologie. Mais également Matters, un startup studio qui accompagne des projets à impact et qui a accueilli l’événement dans ses locaux. « Notre but est d’utiliser le divertissement pour sensibiliser à l’écologie », explique Baptiste Fradin, general manager de Matters. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à miser sur l’humour pour sensibiliser, puisque le greenwashing comedy club organise depuis deux ans à Paris des spectacles autour de l’écologie et de la justice sociale.
« Utiliser le divertissement pour sensibiliser à l’écologie. »
Baptiste Fradin, general manager de Matters.
« Une approche scientifique de l’écologie touche des personnes déjà intéressées et qui ont les connaissances nécessaires pour se concentrer sur ce qui est dit. En revanche, l'humour permet de toucher davantage de personnes et de les sensibiliser de manière détournée », continue Baptiste Fradin. Il estime également que l’humour est un bon remède à l’éco-anxiété, sorte d’angoisse liée aux dégradations environnementales.
Pour cette deuxième édition, les personnes présentes dans le public étaient pour beaucoup familières de la thématique, une grande partie travaillant dans le domaine de l’écologie. Cependant, la diffusion via la webtélé permet de toucher un public plus large, peut-être moins averti.
Un burger quiz écolo
L’hydrologue Emma Haziza croit également dans les vertus de l’humour : « Pour y arriver, il faut beaucoup de joie. À nous d’être heureux, c’est comme ça que l’on gagnera », a-t-elle scandé lors de son passage, qui fut plus éloquent que comique. Elle en a profité notamment pour rappeler son opposition à la construction des méga bassines pour irriguer les productions agricoles.
« À nous d’être heureux, c’est comme ça que l’on gagnera. »
Emma Haziza, hydrologue
Pour terminer la soirée, un jeu nommé « Les jeux sont tout vert ! » a été organisé, sorte de burger quiz de l’écologie. La journaliste Stacy Algrain et l’influenceuse Girl_go_green sont venues prêter main forte aux comiques pour répondre à des questions autour de l’écologie, pas toujours sérieuses. Pour preuve, il fallait par exemple reconnaître un son qui était celui d’un distributeur vrac de coquillettes. Une production artisanale qui mérite encore d’être rodée, mais qui fait toujours la part belle à l’humour.
Les organisateurs espèrent organiser une troisième édition avant l’été.
Théo Nepipvoda
