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Par Carenews INFO - Publié le 14 avril 2023 - 11:00 - Mise à jour le 14 avril 2023 - 11:00
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Une baisse alarmante des dons aux organismes caritatifs envisagée pour 2023

Depuis quatre ans, le baromètre de la solidarité réalisé par Ipsos pour les Apprentis d’Auteuil analyse la générosité financière des Français. Cette année, il dresse un constat préoccupant.

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

La Fondation Apprentis d’Auteuil publiait le 13 avril son quatrième baromètre de la solidarité des Français réalisé par Ipsos. Depuis 2020, il mesure leur générosité financière face aux crises successives : pandémie, invasion de l’Ukraine, inflation ou séismes en Turquie et en Syrie.

 

Augmentation des des dons en 2022

 

Le baromètre publié cette année renvoie l’image de citoyens généreux. Un Français sur deux a effectué un don en 2022. La part de donateurs dans la population générale varie peu depuis 2019, mais elle est passée de 48 % en 2021 à 50 % l’année dernière, dans un contexte pourtant déjà marqué par l’inflation. Pour Stéphane Dauge, directeur de la communication et de la levée de fonds pour les Apprentis d’Auteuil, cette augmentation témoigne de la « volonté d’engagement » et du « sens de la solidarité » des Français. 

 

Le montant moyen des dons, quant à lui, a augmenté de 21,5 % en 2022 par rapport à 2021. Une générosité « portée par la réponse des Français aux appels aux dons en faveur des réfugiés ukrainiens », selon Stéphane Dauge. Ils « sont au rendez-vous quand il y a une crise », observe-t-il. 33 % d’entre eux déclarent en effet qu’ils soutiendront ou ont déjà soutenu financièrement les victimes des séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie. 

 

À noter : les moins de 35 ans donnent un peu plus que la moyenne. 55 % d’entre eux déclarent l’avoir fait l’année dernière. Les Français dont le revenu net annuel est inférieur à 15 000 euros expriment aussi leur générosité sur le plan financier : 42 % d’entre eux ont réalisé au moins un don l’année dernière. 

 

87 % des personnes interrogées se disent inquiètes au sujet de l’avenir des personnes les plus précaires. Une préoccupation qui s’exprime dans la deuxième cause que les Français prévoient de soutenir en 2023 :  l’aide aux personnes démunies, derrière la santé et la recherche médicale. 

 

Les dons pâtiront de l’inflation en 2023

 

Les dons déjà effectués en mars et les intentions exprimées par les répondants pour le reste de l’année permettent d’effectuer des projections pour 2023. Elles sont plutôt pessimistes. Le nombre de donateurs ne devrait pas beaucoup évoluer, mais 39 % de ceux qui ont donné en 2022 prévoient de donner un montant inférieur ou de ne plus donner. Une proportion beaucoup plus élevée que celle observée les années précédentes : en 2022, 25 % des donateurs de 2021 envisageaient de réduire le montant de leurs dons.

 

Stéphane Dauge observe aussi « un effet de ciseau inédit » et « alarmant ». 22 % des donateurs prévoient de donner plus : c’est la première fois qu’ils sont moins nombreux que ceux qui souhaitent donner moins. Les associations et fondations en pâtiront , alors qu’elles « voient leurs charges de fonctionnement augmenter » sous l’effet de l’inflation. Une partie d’entre elles, comme Les Apprentis d’Auteuil, a aussi connu un affaiblissement des dons en 2022 lié à la réorientation de la générosité vers les victimes de la guerre en Ukraine. Les plus touchés seront surtout les bénéficiaires de l'action des associations concernées par cette situation, alors qu’ils sont eux-mêmes fortement touchés par la hausse des prix.  

Les projections s’expliquent par le contexte économique. 57 % des répondants  de l’échantillon expliquent qu’ils donneront moins en raison de la diminution de leur pouvoir d’achat et 41 % par peur de ne pas pouvoir faire face à l’augmentation des prix. 

 

Les hauts revenus contribuent toujours fortement

 

Selon Stéphane Dauge, les chiffres montrent une « conscience » des personnes à très hauts revenus « de leur capacité et de leur responsabilité de venir en aide aux plus fragiles et plus vulnérables d’entre nous. » En effet, 80 % de ceux dont le foyer gagne plus de 120 000 euros net par an envisagent de donner en 2023 ou l’ont déjà fait. 78 % d’entre eux ont fait au moins un don en 2022, d’une valeur moyenne de 2 372 euros. 

 

Dans cette population, qui représente moins de 2 % des foyers fiscaux en France, moins d’un donateur sur sept projette de réduire ses dons en 2023. 49 % des personnes interrogées prévoient de donner davantage. 

 

Cette propension à donner s’explique notamment par les dispositifs fiscaux qui permettent des réductions d’impôts en échange des dons, donations et legs. 82 % des personnes à haut revenus se disent bien informées des modalités de réduction d’impôt sur le revenu au titre des dons effectués à des organismes caritatifs. 

 

La rédaction 

 

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