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Par Carenews INFO - Publié le 7 décembre 2023 - 18:45 - Mise à jour le 8 décembre 2023 - 11:54 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Voilier-cargo : les coopératives se jettent à l’eau

Windcoop ou Hisséo, deux coopératives se sont données pour objectif de décarboner le transport maritime de marchandises grâce à l’utilisation de voiliers-cargos.

Les voiliers de Windcoop prévus pour 2026. Crédit : Windcoop.
Les voiliers de Windcoop prévus pour 2026. Crédit : Windcoop.

 

Le projet de Windcoop peut sembler original. Proposer du transport maritime via des porte-conteneurs à voile. Créée en 2022, la coopérative s’apprête à construire son navire. Le bateau est équipé de deux imposantes voiles, d’une surface de 2 350 m2 en tout et il peut transporter jusqu’à 100 conteneurs. L’entreprise vise une mise à l’eau en 2026 pour réaliser des voyages entre Marseille et Madagascar en prenant plus de temps qu’un trajet classique.

Le bateau est équipé d’un moteur thermique, mais l’objectif est de naviguer 90 % du temps à la voile. Sur ces trajets vers Madagascar, à cause du vent défavorable, les voiles ne seront utilisées que pour 60 % du trajet.

« Il y a un vrai enjeu autour de la décarbonation du transport maritime. Il y a plusieurs façons de le faire. Nous avons décidé d’utiliser au maximum les voiles et de ralentir la vitesse des trajets », explique Alice de Cointet, directrice opérationnelle. 

 

Le modèle de la Scic pour décarboner le transport maritime

Pour proposer cette solution, Windcoop a opté pour un modèle particulier : celui de la société coopérative d’intérêt collectif (Scic).  Basée sur le modèle « 1 personne = 1 voix », elle a pour particularité d'être construite sur le multisociétariat. Des collèges sont formés pour chaque catégorie de sociétaires.

« Le secteur maritime est très peu transparent, personne ne sait ce qu’il se passe sur l’eau. Avec ce statut coopératif, l’idée est de rendre ce secteur transparent en engageant les sociétaires, en prenant en compte toutes les parties prenantes », justifie Alice de Cointet.

 


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Windcoop souhaite également montrer qu’un modèle coopératif peut réussir dans un secteur où les besoins en capitaux sont très importants. L’entreprise qui compte cinq salariés s’est donnée jusqu’à février pour terminer sa levée de fonds. « Nous avons déjà six millions d’euros, il nous manque un million et demi pour finaliser et financer le premier navire », explique Alice de Cointet. Pour l’instant, 1 200 sociétaires ont décidé de participer au projet en achetant des parts sociales. 

L’entreprise souhaite également mettre en place une politique sociale ambitieuse : « Le secteur maritime est connu pour le dumping social. Nous nous engageons de notre côté à bien payer nos marins, et à les payer quand ils sont en mer et sur terre », développe Alice de Cointet.

 

3 % des émissions dans le monde

Aujourd’hui, le transport maritime est responsable de 3 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Une réglementation va presser le secteur à se décarboner avec des objectifs de réduction ambitieux pour le secteur. La voile apparaît comme une des solutions les plus abouties en la matière. 

Les projets se multiplient autour des cargos à voiles. Selon une étude de l’association spécialisée Wind Ship, jusqu’à 40 000 navires pourraient être équipés d’une propulsion par le vent d’ici à 2050. Parmi les figures de proue de cette tendance, il y a Towt qui a prévu de lancer ses voiliers-cargos en ce mois de décembre ou encore Grain de Sail, entreprise située à Morlaix. 

 

Hisséo, le dernier né des cargos-voiliers

L’un des derniers nés en la matière a également opté pour la société coopérative d’intérêt collectif. Il s'agit de Hisséo. L’objectif est de réaliser des trajets de voiliers cargos en Méditerranée : « Beaucoup d’acteurs émergent sur la côte atlantique. Mais nous avons identifié qu’il n’y avait pas grand-chose du côté de la Méditerranée, alors que le trafic est très important. », contextualise Pierre Grateau, l’un des fondateurs.

Pour quelle raison ont-ils opté pour le statut coopératif ? « Il est adapté aux enjeux de la transition. Dans les entreprises classiques, il est possible d’être tenté par les profits personnels. Avec le statut coopératif, cela permet d’être plus focalisé sur la mission. L'autre intérêt de la Scic est d'associer l'ensemble des parties prenantes à la gouvernance », considère le cofondateur.


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Hisséo espère recevoir entre cinq et six millions d’euros en partie grâce à une levée de fonds qui sera lancée au printemps. L’objectif est de mettre les premiers bateaux à l’eau à la fin de l’année 2025 notamment pour prendre les directions de l’Espagne, l’Italie ou la Corse.

L’entreprise souhaite posséder cinq bateaux à l’horizon 2030. Windcoop de son côté a pour ambition d’ouvrir d’autres lignes vers l’Amérique centrale ou l’Afrique de l’ouest. Elle est à la recherche de structures porteuses, important des produits de ces zones géographiques, pour pouvoir les lancer.

 

Théo Nepipvoda

 

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