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Par Carenews PRO - Publié le 29 septembre 2021 - 12:00 - Mise à jour le 30 septembre 2021 - 11:52 - Ecrit par : Lisa Domergue
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3 questions sur l’insertion professionnelle à Pierre Coppey, président d’Aurore

Aurore est une association qui œuvre pour la réinsertion professionnelle de personnes en situation d’exclusion. Carenews a rencontré son président, Pierre Coppey.

Pierre Coppey est président de l'association Aurore. Source : Raphaël Dautigny.
Pierre Coppey est président de l'association Aurore. Source : Raphaël Dautigny.

 

Fondée en 1871, Aurore est une association qui accompagne des personnes en situations d’exclusion ou de précarité dans un parcours de réinsertion sociale et professionnelle. L’association propose de l’hébergement et de l’aide médicale. Elle propose également de l’insertion par l'activité économique. L’objectif est le retour vers l’emploi grâce à des structures de formation, des chantiers d’insertion ou encore des espaces dynamiques d’insertion. Avec Pierre Coppey, président d’Aurore, nous nous sommes penchés sur ce volet professionnel de l’association.

 

  • Quels sont les principaux freins à l’insertion professionnelle du côté des entreprises et des bénéficiaires des dispositifs ?

En France, il existe un sujet autour de l’accès à l’emploi des jeunes et de la formation professionnelle. Nous avons un nombre de jeunes qui n’accèdent pas au marché du travail qui n’est pas supportable. Ça l’est d’autant moins que nous sentons des tensions sur le marché du travail et des difficultés pour les entreprises à recruter. 

Sur l’analyse des causes, il y a mille choses à dire sur les dysfonctionnements de l’éducation nationale, des filières, des CFA ou l’inadaptation des offres à la demande. Mais au fond, ce n'est pas la réponse. La réponse consiste à prendre acte du fait que l’entreprise est insuffisamment inclusive et que les dispositifs mobilisent insuffisamment les entreprises sur le recrutement, la formation et l’accès à l’emploi. Parce que c’est le problème des CFA, le problème de l’éducation nationale, le problème des associations mais c’est insuffisamment le problème des entreprises. 

Les entreprises ne sont pas forcément équipées pour accueillir de nouveaux publics car elles ont des soucis de productivité et d’efficacité qui semblent éloignées de ces préoccupations. Le sujet est d’arriver à mettre dans les préoccupations des entreprises, ces questions de formation, de recrutement et d’insertion. 

 

  • Quelle est la philosophie des programmes d’insertion proposés par Aurore ?

Aurore gère de nombreux dispositifs tels que des espaces dynamiques d’insertion. Il y a par exemple un dispositif qui s’appelle Edi l’Odyssée. On l’exerce à la fois en région parisienne, grâce au financement de la région Ile-de-France ou à Troyes grâce au financement du département de l’Aube. Ces dispositifs consistent à rattraper par les cheveux les décrocheurs. 

Lorsqu’on regarde des populations d’élèves décrocheurs au collège ou au début du lycée, on observe qu’ils décrochent sur des sujets anodins qui prennent des proportions et qui les excluent du système. Le fait de faire du travail social de suivi d’encadrement fonctionne et Aurore a d’assez bons résultats grâce au lien avec les entreprises et les centres de formation pour rattraper des décrocheurs. Je crois beaucoup à ces dispositifs. 

Tous ces dispositifs, d’accès à l’emploi, de mentoring, de suivi ou d’aide à la recherche d’emploi existent et fonctionnent. Après, il faut que nous arrivions à faire vivre tout ça avec un changement d’échelle appuyé sur la mobilisation des entreprises.

 

  • Aurore ne s’intéresse pas uniquement à l’emploi mais à tout le parcours de réinsertion. À quel moment du parcours d’intégration les programmes d’insertion professionnelle d’Aurore interviennent ?

Aurore prend en charge des migrants, des sortants de prisons, toutes sortes de populations en exclusion sur des problématiques d’hébergement. Nous prenons également en charge des personnes qui ont des difficultés psychiatriques ou des addictions. À chaque catégorie de population correspond son parcours avec ses propres contraintes. Un migrant qui n’a pas de papiers ne peut pas commencer à travailler. C’est une des bagarres que nous n’avons pas encore gagnée que de permettre l’accès à l’emploi des demandeurs d’asile et des personnes en situation d’attente de régularisation. 

Avec les sortants de prison, nous arrivons à travailler en amont de la libération sur la préparation de leurs projets professionnels. Il est clair qu’à partir du moment où vous avez sorti quelqu’un de la rue et que vous l’avez mis dans une situation d’hébergement, en satisfaisant les besoins d’avoir un toit et à manger, vous rendez possible son accès à l’emploi. 

L’intérêt d’avoir une association de grande taille c’est que les dispositifs s’articulent les uns avec les autres et permettent de proposer des parcours d’insertion qui intègrent à la fois le soin, l’hébergement et l’insertion.

 

Lisa Domergue et Théo Nepipvoda

 

 

 

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