6 conseils pour lancer sa politique RSE
Manque de temps, d’argent ou de ressources humaines… comment les entreprises peuvent-elles lancer leur politique RSE face à ces contraintes ? Six conseils avec Farid Baddache, co-auteur de l’ouvrage Les fiches outils de la RSE.
Comment lancer sa politique RSE avec peu de moyens ? 82 % des entreprises estiment qu’elles manquent de ressources pour s’engager. Le défi peut paraître immense tant la responsabilité sociale et environnementale des entreprises comporte de piliers. Pourtant, l’urgence climatique et sociale, des impératifs légaux et des demandes exprimées par les parties prenantes des entreprises rendent l’action indispensable à toutes les échelles. Farid Baddache, co-auteur de l’ouvrage Les fiches outils de la RSE (Eyrolles, 2015), délivre ses conseils.
- Faire le point sur son action
« Pour commencer », Farid Baddache conseille d’effectuer le questionnaire de la plateforme Impact. L’objectif ? Identifier les problématiques sur lesquelles il est intéressant de « travailler et progresser » pour l’entreprise. Énergie, biodiversité, égalité femmes-hommes, handicap… ce formulaire « super simple » touche « une petite liste de thématiques sur lesquelles une PME peut se poser des questions ».
- Déterminer l’intérêt économique à s’engager
Pour savoir où commencer, il faut « partir de ses problèmes ». Au sujet des « marges », du « climat social » ou de la « sous-traitance », qu’est-ce qui peut être amélioré ? Les mesures RSE constituent des moyens de résoudre des difficultés existantes et des « leviers de compétitivité ». Farid Baddache utilise l’exemple d’une entreprise avec un taux de turnover élevé : un meilleur partage de la valeur pourrait le diminuer. D’autres motivations économiques poussent à déployer des actions : « des questions réglementaires, des demandes de clients, des certifications et des labels, des coûts de matières premières » qui augmentent par exemple.
- Mobiliser ses équipes
Il faut ensuite « faire le lien » entre les bénéfices économiques et les valeurs que porte l’entreprise. « Pourquoi ? Parce que c’est ce qui va embarquer les équipes ». Le contenu de la feuille de route RSE doit être « partagé » par l’ensemble des collaborateur.rice.s. D’ailleurs, il n’est pas forcément nécessaire d’engager une personne dédiée à la question. Chacun peut « prendre en charge le sujet qui [le] concerne ». Par exemple, la question du turnover ou celle du partage de la valeur peuvent être traitées par les personnes en charge des ressources humaines.
- Former ses collaborateur.rice.s et leur donner les moyens d’agir
Il faut que « chacun, sur le sujet qu’il est censé porter (...), bénéficie de ressources d’accès à l’information, à de l’expertise ad hoc ». Une partie des actions RSE peut être « technique », à l’instar de la réalisation d’un bilan carbone. Par ailleurs, il est nécessaire de « donner [aux équipes] les outils pour pouvoir répondre facilement à la nouvelle trajectoire » : modification des feuilles de poste ou dotation « en moyens et équipements » par exemple.
- Établir des objectifs adaptés à « la réalité de l’enjeu »
« N’importe quelle entreprise » a la « responsabilité » de calibrer sa feuille de route « sur des objectifs (...) à la hauteur de l’ambition (...) nécessaire dans les changements dont le monde a besoin aujourd’hui ». « La base de la crédibilité » d’une feuille de route RSE, c’est de la faire reposer sur des cibles à la pertinence scientifiquement démontrée. Par exemple, la réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise doit correspondre aux accords internationaux de limitation du changement climatique. Les mesures de partage de la valeur doivent garantir aux salarié.e.s des ressources supérieures aux coûts de la vie sur leur territoire.
- Fournir des indicateurs d’impact à ses équipes
Des objectifs ambitieux mettent l’entreprise « sous-tension ». Ils créent des contraintes. Il faut donc à nouveau s’assurer de la mobilisation des équipes. Pour ce faire, une entreprise doit définir des « indicateurs d’impact » et montrer « concrètement » à ses collaborateur.rice.s que les actions engagées fonctionnent. Ainsi, ils disposeront de la preuve que « la manière dont ils changent leurs habitudes, leurs comportements (...) a un impact sur la trajectoire qui est recherchée ».
La rédaction