Actionnariat solidaire : comment bien mener sa levée de fonds ?

L’actionnariat solidaire est, selon le guide publié par FAIR, « la possibilité donnée aux entreprises de l’ESS d’ouvrir leur capital aux citoyens (sous forme de parts sociales, actions, titres participatifs, etc.) afin que ceux-ci puissent agir directement, via leur épargne ». Cette démarche permet à un citoyen de s’engager selon ses possibilités dans la transition sociale ou solidaire. Dans son guide pratique qu’il vient de publier en collaboration avec la Fondation Macif et avec le soutien de la Fondation Crédit Coopératif, FAIR propose notamment quatre conseils pour mener à bien son opération d’actionnariat salarial.

Comprendre la réglementation

« Ouvrir son capital au grand public nécessite au préalable de connaître et comprendre la réglementation », explique le guide pratique rédigé par FAIR. Il existe en effet des obligations qui incombent aux émetteurs. Le guide rappelle qu’il est nécessaire de publier des informations sur le contenu et les modalités de l’opération. La règle est claire : il faut réaliser un prospectus pour une Offre au public de titres financiers (OPTF) de plus de huit millions d’euros. Il s’agit d’un document complet précisant les modalités de l’action. Il doit être approuvé par l’AMF et doit faire l’objet d’un rapport de revue par le commissaire au compte.

Le guide conseille, d’un point de vue juridique, de bien anticiper cette levée de fonds notamment en prévoyant un calendrier adéquat. Il recommande de bien s’entourer en mobilisant notamment une équipe de pilotage en interne, un avocat pour le prospectus ou encore un fiscaliste.

Préparer avec minutie sa levée de fonds

Passé l’aspect juridique, il est nécessaire de bien préparer la partie opérationnelle de la levée de fonds. Pour ce faire, le guide préconise de bien anticiper toutes les questions d’évolution de la gouvernance ou encore la mise en place d’outils de suivi. Autre conseil de FAIR : « évaluer l’opportunité de disposer de nombreux investisseurs ou donateurs ». En d’autres termes, bien jauger le nombre de potentiels investisseurs.

Le guide entent également dresser le portrait de l’investisseur citoyen, élément à prendre en compte pour mener à bien son opération. Le guide rappelle : « Bien qu’il existe une multitude de motivations pour investir dans une entreprise, il ressort des études des entreprises solidaires que leur vision/ mission et leur impact restent toutefois les premières motivations des épargnants.»

Ne pas négliger la partie communication

Une bonne campagne de communication est souvent un gage de réussite de la levée de fonds. « La campagne de communication est un moment clé de la collecte de fonds qui, si elle est bien préparée, tant dans la modélisation que dans l'outillage, permettra d’atteindre les objectifs de collecte prévus », indique le guide. FAIR rappelle la règle d’or qui vaut pour toute campagne de communication « 1 émetteur envoie 1 message via 1 support à 1 récepteur ». 

Le guide explique également que la communication auprès du grand public doit être traitée avec attention puisqu’elle est fortement réglementée. Le non-respect de certaines règles peut entraîner simplement l’annulation de la collecte. Enfin, le document estime qu’il est nécessaire de bien réfléchir à ses outils numériques pour communiquer, que ce soit des plateformes pour gérer les souscriptions ou des logiciels. FAIR en plébiscite deux : CoopHub qui permet la souscription en ligne et Salesforce qui facilite la gestion de la relation client.  

Animer et impliquer son réseau citoyen

Enfin, le document de FAIR explique qu’il est nécessaire d’animer correctement son réseau. « Pour fidéliser un membre actif, il doit toujours passer un bon moment en s’engageant », tranche le guide. Ensuite, il pointe du doigt l’intérêt de l’autonomisation progressive de la communauté en créant des couches d’accompagnement et en outillant les membres pour leur permettre de transmettre et diffuser l’information.

Découvrez le guide dans son ensemble ici.

La rédaction