Comment intégrer l’engagement dans votre quotidien au travail ?
L’engagement et la quête de sens sont au cœur des révolutions qui secouent le monde du travail depuis quelques années. Alors, comment travailler différemment aujourd’hui en conciliant ces nouvelles attentes avec vos objectifs de poste ?
Le mécénat de compétences, qui permet aux entreprises de faire don du temps de travail de leurs salariés à des associations est une pratique qui gagne en popularité. Pourtant, il est en recul : 15 % des entreprises mécènes font du mécénat de compétences contre 21 % en 2019, d'après la 10ᵉ édition du Baromètre du mécénat d’entreprise 2022 publié par l'Admical. À noter que l’entreprise mécène peut bénéficier d’une réduction fiscale égale à 60 % du coût réel du temps de travail donné à l’association, dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires hors taxes.
« Le plus souvent, les collaborateurs sont mobilisés entre deux et cinq jours, mais cet engagement est rarement tenu dans son intégralité », constate pourtant l'association. Pour les employés en quête d’engagement, il n’est pas toujours aisé de trouver la bonne période pour en profiter, entre les obligations de son poste et la gestion d’équipe. Pour remédier à cette problématique, l’entreprise sociale Vendredi a trouvé une solution pour les salariés des sociétés de conseil et de service.
L'intermission solidaire
Grâce à l’intermission solidaire, les consultants de Vendredi peuvent mettre leurs compétences au service de l’intérêt général durant le temps qu’ils ont disponible entre deux missions. Le potentiel de mobilisation est prometteur : en moyenne, les entreprises de conseil et Entreprises de Services du Numérique (ESN) auraient entre 5 % et 20 % d’intercontrat. Proposer des missions solidaires pendant ces temps creux permet de lutter contre la démotivation chez les consultants et les pertes sèches pour l’entreprise. Ainsi, plus de 2 000 consultants se sont déjà engagés auprès de 500 associations à travers ce dispositif.
Devenir volontaire pour sa direction de l’engagement ou sa fondation d’entreprise
Une des grandes transformations du travail en cours concerne la mutation profonde de la manière dont les entreprises créent de la valeur et de la richesse. À la recherche seule du profit, on oppose aujourd’hui une quête d’économie verte, régénératrice et soucieuse de limiter ses impacts négatifs sur les personnes et la planète. De nouveaux métiers émergent donc pour gérer ses nouveaux objectifs stratégiques comme celui de responsable de l’engagement sociétal ou directeur RSE ou responsable de déploiement de la société à mission. Toutefois, vous n’êtes pas obligés de vous reconvertir pour contribuer à ces efforts de transformation. De nombreuses entreprises proposent de mobiliser leurs salariés dans le déploiement de ces engagements.
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Les entreprises ont tout à gagner à impliquer de manière plus significative leurs collaborateurs dans la mise en place de leur stratégie RSE et leurs actions en faveur de l’égalité sociale. En effet, selon le Baromètre de la RSE 2022, 59 % des entreprises estiment que très peu de leurs salariés sont impliqués dans leur démarche RSE, ce qui n’est pas une surprise, car 60 % des salariés ne savent pas qui est responsable de la RSE au sein de leur entreprise. Une plus grande ouverture entre ce département, garant des engagements de plus en plus cruciaux pour la rétention de la masse salariale, et les collaborateurs est donc plus que bénéfique pour rendre concret le discours de l’entreprise.
Ainsi, proposez-vous comme acteur et ambassadeur de l’engagement de votre entreprise : vous pourrez avoir un rôle dans des initiatives comme le choix des associations soutenues, ou encore la mise en place de dispositifs facilitant la mobilisation comme les journées solidaires, l’animation de fresques du climat ou les congés de respiration, comme le propose le groupe Orange.
Devenir intrapreneur
Au-delà de participer à la mise en œuvre des engagements sociétaux, il est également possible de participer à la transformation de son entreprise en créant des projets innovants qui permettent d’expérimenter un nouveau produit ou domaine d’activité. Cette solution, l’intrapreneuriat, permet aux collaborateurs d’explorer de nouveaux terrains de jeu. Ce dispositif peut être à l’origine de nouveaux produits « classiques » - c’est ainsi qu’est né le bouton « J’aime » de Facebook - mais il peut aussi donner naissance à des projets plus engagés. On parle alors d’intrapreneuriat social. Par exemple, au sein de Leroy Merlin, c’est ainsi qu’est né un projet permettant aux personnes en situation de précarité de s’équiper et sécuriser leurs logements à moindre coûts grâce aux surstocks de l’entreprise. Une initiative créée en partenariat avec Emmaüs Défi et l'Agence du don en nature.
Comment cela fonctionne-t-il ? Les collaborateurs bénéficient des ressources de la société, qui se positionne comme un incubateur de nouvelles idées qu’elle pourra généraliser si leurs phases de développement et de test s’avèrent réussies. Les intrapreneurs peuvent démarrer cette nouvelle phase professionnelle en parallèle de leur activité classique. Si les expérimentations sont fructueuses, le rôle peut se pérenniser et devenir leur occupation principale. Grâce à l’intrapreneuriat, les collaborateurs peuvent renouveler leur motivation pour leur métier et permettre à leur entreprise d’innover dans leur manière de mener leur business.