Aller au contenu principal
Par Pro Bono Lab - Publié le 2 décembre 2022 - 09:48 - Mise à jour le 2 décembre 2022 - 09:48
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Le mécénat de compétences, un dispositif en baisse d’après le dernier baromètre ADMICAL 

Jeudi 24 novembre dernier, Admical a restitué le dernier baromètre du mécénat d’entreprise en France au Philantro-Lab. Les craintes concernant l’impact de la crise sanitaire ne semblent pas fondées : en 2021, 3,6 milliards d’euros ont été alloués au mécénat contre 3,5 milliards en 2019. Développer le mécénat de compétences fait partie des priorités des deux années à venir pour 25 % des entreprises interrogées, un chiffre qui vient replacer le mécénat de compétences au centre du pouvoir d’action des entreprises.

Le mécénat de compétences, un dispositif en baisse d’après le dernier baromètre ADMICAL  - Crédit photo : DR
Le mécénat de compétences, un dispositif en baisse d’après le dernier baromètre ADMICAL  - Crédit photo : DR

Le mécénat de compétences, un format plébiscité ?  

On pourrait penser que le mécénat de compétences a le vent en poupe, ou tout du moins, qu’il attire l’attention et l’intérêt des mécènes. Le principe est simple :  l’entreprise propose à ses collaborateurs ou collaboratrices de s'engager pour une association ou un projet d'intérêt général sur leur temps de travail, gratuitement. Ces collaborateurs et collaboratrices travaillent pour l'association pendant une durée déterminée mais restent payé·es par leur entreprise. Ils peuvent mobiliser dans leurs missions leurs compétences professionnelles ou non. Ce dispositif juridique permet aux entreprises qui s’engagent dans le mécénat de compétences de bénéficier d’une déduction fiscale.  

Le baromètre fait pourtant un constat surprenant :  le mécénat de compétences est en recul. 15 % des entreprises mécènes font du mécénat de compétences contre 21 % en 2019. Cette tendance à la baisse semble toutefois se concentrer sur les entreprises de plus petite taille : ETI et PME en région. En province, les chiffres sont en recul de 15 points, mais ils progressent de 10 points en Île-de-France (33 % en 2021 contre 23 % en 2019) : on assisterait donc plutôt à un phénomène de concentration du mécénat de compétences en Île-de-France.  

Bonne nouvelle, les entreprises qui pratiquent le mécénat de compétences sont de plus en plus matures sur le sujet ! Plus de la moitié des entreprises déclarant faire du mécénat de compétences le pratiquent depuis plus de 5 ans (55 %) contre 29 % en 2019. Seules 5 % d’entre elles se seraient lancées en 2020, un taux assez faible qui s’explique sans doute par le contexte de crise sanitaire.   

Mécénat de compétences : Modalités et motivations 

Le mécénat de compétences, pourquoi et pour qui ?  

L’étude permet de saisir les raisons principales qui poussent les entreprises à faire du mécénat de compétences. C’est en premier lieu, l’implantation territoriale, et le renforcement de liens avec les acteurs du territoire qui arrivent en tête des réponses (43 %). Cette notion territoriale s’est particulièrement accentuée par rapport à 2019 où elle ne constituait que 27 % des réponses. 

L’implication des collaborateurs·trices dans les actions de mécénat de l’entreprise (42 %) est aussi un enjeu.     

La quasi-totalité des entreprises accorde moins de 5 jours par an à leurs collaborateurs (96 % en 2021 contre 85 % 2019) confirmant la tendance à mettre en place des dispositifs de mécénat de compétences de quelques jours pour tous·tes les collaborateurs et collaboratrices. Une évolution par rapport aux dispositifs, certes de plus long terme, mais qui n’étaient accessibles qu’à une certaine typologie et à un nombre restreint de collaborateurs (fin de carrière, milieu de carrière, hauts potentiels…). Le format « Journée de solidarité » est le plus fréquent. Il s’agit bien souvent d’un format réplicable qui répond à des besoins récurrents, et peut mobiliser plus de collaborateurs à la fois.  Les missions de mécénat de compétences mobilisant les compétences professionnelles des collaborateurs paraissent, pour leur part, moins plébiscitées qu’en 2019 (41 % en 2021 contre 56 % en 2019).

Comment interpréter cette tendance ? 

  • Les formats « Journées de solidarité » sont souvent facilement réplicables, ils répondent à des besoins souvent récurrents et peuvent mobiliser des groupes importants de collaborateurs. Les entreprises ayant tendance à vouloir engager de plus en plus de collaborateurs, c’est un format attractif. 
  • À l’inverse, les missions de mécénat de compétences mobilisant les compétences professionnelles des collaborateurs répondent à des besoins plus ponctuels et nécessitent des compétences spécifiques, que tous les collaborateurs n’ont pas nécessairement : elles sont plus complexes à organiser.

Enfin, seules 36 % des entreprises déclarent que leurs collaborateurs utilisent totalement le nombre de jours qui leur est offert : des retours que nous avons sur le terrain, deux des freins principaux sont la méconnaissance du dispositif au sein des entreprises et le manque de sensibilisation et d’adhésion du management intermédiaire, des fois frileux à l’idée de laisser partir leurs équipes sur des missions. 

Le mécénat de compétences, un levier du mécénat à actionner   

Développer le mécénat de compétences fait donc partie des priorités des deux années à venir pour 25 % des entreprises mécènes interrogées. Pour passer à la mise en œuvre, ces dernières ont évoqué comme critères motivant l’augmentation des moyens humains et financiers en premier lieu (23 % en 2019 contre 37 % en 2021), mais aussi l’augmentation des demandes de la part des collaborateurs. Une chose est sûre : le dernier baromètre du mécénat d’entreprise en France a mis en évidence la volonté des entreprises de développer le mécénat de compétences. Des compétences dont les associations ont grandement besoin !  

Jeudi 24 novembre dernier, Admical a restitué le dernier baromètre du mécénat d’entreprise en France au Philantro-Lab. Les craintes concernant l’impact de la crise sanitaire ne semblent pas fondées : en 2021, 3,6 milliards d’euros ont été alloués au mécénat contre 3,5 milliards en 2019. Au-delà du mécénat financier, le baromètre a mis en évidence l’émergence et l’importance croissante du mécénat de compétences. Décryptage. 

Mécénat et état des lieux

C’est un bilan général positif pour le secteur qui s’attendait à des baisses significatives des dons d’entreprises en raison de la crise sanitaire. Un tiers des entreprises mécènes répondantes déclarent toutefois que la crise sanitaire a impacté leur politique de mécénat : 16 % ont dû diminuer leur mécénat, mais pour 8 % d’entre elles, la crise du Covid-19 a eu un impact positif ou amplifié ses actions. Avec une nuance à bien prendre en compte : les petites et moyennes entreprises (PME) ont été contraintes de réduire le mécénat quand les grandes entreprises ont à l’inverse pu amplifier ou réorienter leurs choix et leurs domaines d’intervention en s’adaptant au contexte. 

Les données de l’étude portent sur 980 entreprises de 10 à 49 salariés, 284 entreprises de 50 à 249 salariés et 136 entreprises de 250 salariés et plus. Elle a mis en évidence des évolutions majeures : 

  • L’alignement entre mécénat, valeurs de l’entreprise, et stratégie RSE : L’incarnation des valeurs de l’entreprise est la première motivation de la démarche de mécénat pour 49 % entreprises répondantes et pour 60 % des grandes entreprises.  
  • Une pratique du mécénat en évolution : Si le mécénat financier reste le plus prisé (9 entreprises sur 10), 25 % des entreprises optent pour le mécénat en nature, et 15 % pour le mécénat de compétences. Développer le mécénat de compétences fait partie des priorités des deux années à venir pour 25% des entreprises interrogées, un chiffre qui vient replacer le mécénat de compétences au centre du pouvoir d’action des entreprises. 

 

Découvrez le baromètre du mécénat d'entreprise par l'Admical

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer