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Par Carenews PRO - Publié le 28 février 2024 - 08:00 - Mise à jour le 28 février 2024 - 11:18 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Coupes budgétaires : pourquoi les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont-ils remontés ?

Annoncée le 18 février par le ministère de l’économie, la coupe budgétaire de 10 milliards d’euros pourrait porter un coup aux structures de l’économie sociale et solidaire.

Bercy a annoncé un coupe de 10 milliards d'euros le 18 février. Crédit : Olivier DJIANN
Bercy a annoncé un coupe de 10 milliards d'euros le 18 février. Crédit : Olivier DJIANN

 

Le sentiment d’être la dernière roue du carrosse. En réponse à la baisse des prévisions de croissance pour 2024, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé le 18 février des coupes dans le budget 2024 pour réaliser 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Un décret détaillant cette révision budgétaire a été signé par Matignon dans la foulée, le 21 février. Cette révision concerne notamment les associations.

 

Près de 15 % de baisse pour les associations et la jeunesse

 

« Les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement vont toucher brutalement et drastiquement le non lucratif », s’inquiète dans un post LinkedIn le Mouvement associatif, représentant national des associations françaises. Le budget consacré à la jeunesse et à la vie associative est amputé de 129 millions d’euros ce qui correspond à  « une réduction conséquente de 14.37 % alors que l'économie globale de 10 milliards d'euros correspond à une baisse d'à peine 2,2% du budget de l’État », calcule le Mouvement associatif.


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Les crédits alloués à la jeunesse et la vie associative dans le budget 2024 s’élevaient originellement à 901 millions d’euros et étaient en augmentation de 8 % par rapport à 2023. Une façon de compenser les difficultés liées à l’inflation connues par ces structures. Cette augmentation, saluée à l’époque par le Mouvement associatif, est donc désormais de l’histoire ancienne.

 

Quelles sont les autres baisses de budgets ?

 

Le Mouvement associatif estime que d'autres baisses sectorielles pourraient pénaliser les associations. La baisse de 2,2 milliards d’euros pour le budget « écologie, développement et mobilités durables », celle de 1,1 milliard d’euros pour le travail et l’emploi, celle de 742 millions d’euros pour l’aide publique au développement. La baisse de 307 millions d’euros du budget pour la solidarité, l’insertion et l’égalité des chances aura également des conséquences, tout comme celle de 736 millions pour la cohésion des territoires. 

D’autres baisses de budgets concernant les associations sont à noter : il s’agit de celles concernant la culture, l’immigration, l’asile et l’intégration, le sport ou encore la sécurité routière. Le Mouvement associatif publiera bientôt un travail d’analyse de ces coupes budgétaires.

 

« Des annonces en totale contradiction »

 

Au-delà des associations, ces baisses de budget vont toucher beaucoup d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, notamment ceux qui évoluent dans le domaine de la solidarité. L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) s’en inquiète.

 Ces annonces viennent en totale contradiction avec les besoins exprimés par les différents employeurs membres de l’Udes pour assurer sereinement leurs métiers (...) Nous alertons également sur une accélération de la baisse des financements, alors que nous attendions un investissement du gouvernement dans les politiques publiques d’insertion et sociales et plus largement dans la reconnaissance du rôle de l’économie sociale », alerte Hugues Vidor, président de l’Udes.

Selon des chiffres de Bercy pas encore publiés, le soutien total de l’État à l’économie sociale et solidaire s’élève à 13 milliards d’euros. Les acteurs de cette économie estiment nécessaire de stabiliser les moyens financiers accordés, voire de les accroître.

Pour le cabinet d'Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme qui a l'ESS dans son portefeuille, « La philosophie de ces économies est de dire que tout le monde doit faire un effort ». Cependant, « l'esprit est d'aller chercher dans les réserves de précaution pour que cela ait le moins d'impact possible sur l'emploi et sur les acteurs de terrain. ». Une analyse de l'impact de ces coupes budgétaires sur l'économie sociale et solidaire sera menée.

 

 

Théo Nepipvoda

 

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