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Par Carenews PRO - Publié le 6 décembre 2022 - 11:00 - Mise à jour le 7 décembre 2022 - 16:29 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Decathlon, Fnac Darty : ces entreprises créent leur propre formation à la réparation

Fnac Darty et Decathlon ont lancé leur propre centre de formation d’apprentis (CFA) pour former des réparateurs. L’objectif : répondre à une demande croissante, encouragée par la prise de conscience écologique.

Les Tech académies pour former à la réparation. Crédit : Fnac Darty.
Les Tech académies pour former à la réparation. Crédit : Fnac Darty.

 

Face à l’engouement pour la réparation, les entreprises doivent s’adapter. Huit Français sur dix chercheraient à faire réparer leurs produits en cas de panne ou dysfonctionnement selon un sondage pour Samsung Electronics France de 2021. Une tendance appuyée par le gouvernement puisque le « bonus réparation », prévu par la loi économie circulaire de 2020, va entrer en vigueur le 15 décembre. Il permettra de faire bénéficier d’aides allant jusqu’à 45 euros pour faire réparer ses produits. 

 

 

Adapter son modèle économique 

Que la motivation soit écologique ou économique, cette tendance oblige les entreprises à adapter leur modèle pour laisser une place plus importante à cette pratique. Corollaire de cette évolution : le nécessaire recrutement de personnes formées pour faire face à la hausse de la demande. En la matière, ne serait-on pas mieux servi que par soi-même ? Certaines entreprises ont décidé de créer leur propre formation pour accélérer leur transformation.

Le distributeur Fnac Darty a lancé dès 2019, un peu partout sur le territoire, des Tech académies, en collaboration avec des partenaires Ducretet et l’Afpa, spécialistes de la formation. L’objectif : remplacer des techniciens réparateurs, arrivés chez Darty en 1973 avec le développement du service après-vente, désormais en âge de partir à la retraite. Mais il ne s’agit pas de la seule raison. « On a lancé Darty Max récemment, un abonnement à la réparation », rappelle Fabrice Attelann, responsable des formations Opérations. Fin 2021, 500 000 foyers étaient abonnés au service à 9,99 euros par mois. « Sachant que l’on a chacun, en moyenne, sept produits électroménagers chez soi, cela fait 3,5 millions de produits sur lesquels on est susceptible d’intervenir », estime-t-il.

 

600 élèves depuis 2019 chez Fnac Darty

La demande est donc tendanciellement croissante et a obligé à trouver de la main d'œuvre. Depuis 2019, ces Tech académies ont donc accueilli près de 600 élèves, et cela sur tout le territoire. La formation propose une alternance entre des semaines de formation et d’autres au sein de l’entreprise Fnac Darty. Près de 300 élèves ont pour l’instant obtenu un CDI à l’issue de leur année d’études gratuite.

Finalement, pour aller encore plus loin, l’entreprise a lancé son propre centre de formation d’apprentis (CFA), en octobre, pour s’assurer davantage d’autonomie. Une première classe a ouvert à Ennery, près de Metz. D’autres suivront sur tout le territoire.

Pourquoi monter son propre CFA ? Tout d’abord, cela permet de créer son propre diplôme, adapté à la réalité économique du groupe, intégrant par exemple les nouveaux usages tels que la trottinette. Autre avantage : cela donne la capacité d’ouvrir des classes plus facilement pour répondre à des besoins ponctuels. « Cela nous permettra d'améliorer et d’adapter la jauge si on a besoin. Notre maillage fait qu’en trois mois, on est capable de monter une classe », explique Fabrice Attelann. 

 

 

Existe-t-il suffisamment de réparateurs de cycles ?

Autre tendance poussée par la prise de conscience écologique : le développement de l’usage de la bicyclette… et donc de la réparation de cycles. L’enseigne de sports et loisirs Decathlon a observé le développement rapide de la demande : « Nous avons été confrontés aux changements de mobilité des français avec une plus grande utilisation du vélo, ainsi qu’au développement de la réparation plutôt que de l'achat neuf »; relate Hélène Lacroix, responsable du centre de formation Décathlon. « Cela a conduit à un besoin de recrutement important sur le métier de technicien, pour réparer nos produits sportifs tels que les vélos. »

L’enseigne a donc aujourd’hui besoin de 500 techniciens en plus d’ici 2026 pour ses magasins. 

 

15 centres de formation Decathlon 

Accompagné par l’Afpa, Decathlon a ouvert en septembre des centres de formation d’apprentis (CFA) dédiés à la réparation des cycles. Actuellement, 15 sont répartis sur tout le territoire, et accueillent 136 étudiants. À l’issue de l’année d’alternance, les élèves pourront rejoindre un des magasins du groupe.

Mais pourquoi ne pas compter sur des formations externes ? Des parcours commencent à ouvrir, comme à l’Institut National du Cycle et du Motocycle, installé au Bourget (Seine-Saint-Denis). « Nous voulons vraiment qu’ils soient formés à nos process, nos produits et nos prestations, pour qu’ils soient opérationnels chez Decathlon », justifie Hélène Lacroix. Pour l’instant, les profils qualifiés sur le sujet de la réparation se font rares. Autant donc s'assurer qu’ils rejoignent sa propre enseigne en les formant directement, et ainsi en les prenant à la racine. 

Fabrice Attelann, de son côté, juge que les formations proposées ne sont pas adaptées : « il n’y a plus beaucoup de techniciens sur le marché de l’emploi et l’éducation nationale n’en produit plus. Les diplômes proposés sont très généralistes et très orientés réseaux, électronique ». 

 

Théo Nepipvoda

 

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