Gilles Vermot Desroches (Schneider Electric) : « Il faut que les jeunes trouvent leurs voies »
95 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans qualifications. Or, pour jouer pleinement leur rôle citoyen, ils doivent être soutenus dans leur accès à la formation et au marché de l’emploi – comme l’explique Gilles Vermot Desroches, Senior vice-président Citoyenneté et relations institutionnelles de Schneider Electric.
Quels sont les enjeux en matière d’accès à l’emploi et à la formation ?
On voit un nombre de jeunes de plus en plus important sans emploi et sans qualification. Pour certains dont le niveau de formation est suffisant, cela veut dire précarité et difficulté à s’assumer, à trouver sa place.
Cette incertitude du quotidien apporte un défaut de confiance dans la société. Il faut qu’ils trouvent leurs voies et qu'ils contribuent aux solutions face aux enjeux cruciaux qui sont devant nous. En outre, deux tiers des métiers de demain n’existent pas encore. Il faut donc accorder une vraie attention aux compétences transverses, à l’agilité, à la digitalisation pour cultiver la capacité d’adaptation.
Quelles sont les actions de Schneider Electric en tant qu’entreprise ?
Notre engagement envers les jeunes est historique. Il date de la création de notre école de formation aux métiers de l’énergie au siècle dernier à Grenoble, qui est toujours en activité. Nous avons des objectifs très précis d'ici à 2025 : doubler le nombre d’opportunités pour les apprentis, stagiaires et jeunes diplômés, former un million de jeunes défavorisés aux métiers de l’énergie et accélérer le mentorat en visant 50 000 jours de volontariat chez nos collaborateurs. Nous suivons tous ces indicateurs dans un tableau de bord nommé Schneider Sustainability Impact.
Quels sont les programmes mis en place par la Fondation et la Corporate Citizenship de Schneider ?
Les jeunes ont besoin de réponses à leurs inquiétudes, mais ils détiennent aussi des solutions. Notre rôle est de les accompagner pour qu’ils trouvent leur place dans la société et qu’ils soient acteurs du changement. Pour les jeunes NEET (Not in Education, Employment or Training), sans emploi ni formation, nous avons contribué à la création de la structure 100 chances - 100 emplois dont l’action est très territorialisée. Elle met autour de la table les entreprises locales partenaires, les jeunes des quartiers prioritaires politiques de la ville et les acteurs sociaux. C’est un programme présent dans plus de 40 territoires, accompagnant des milliers de jeunes. Nous sommes également très présents à l’international sur ces questions, puisque nous avons plus de 300 partenariats dans le monde dans près de 80 pays pour former les jeunes aux métiers de l’énergie.
Comment fonctionnez-vous avec l’écosystème des acteurs de l’emploi et de la formation ?
Nous développons des programmes avec des structures comme Enactus, où il est question de formation, mais aussi de citoyenneté. Nous voulons montrer aux jeunes des lycées professionnels que l’engagement est important parce qu’ils doivent rester connectés à la société et qu’ils en retireront de nombreuses compétences. Nous sommes également en lien avec l’Éducation nationale sur le développement de la formation professionnelle, puisque certains de nos ingénieurs sont détachés dans l’enseignement pour promouvoir nos métiers. Je porte également notre engagement au sein de collectifs d’entreprises pour les mobiliser et construire des actions concrètes.
Pourquoi avoir choisi de soutenir le Top 50 de l’entrepreneuriat à impact ?
Nous sommes toujours à la recherche d’échanges et d’enseignements à retirer des initiatives innovantes de terrain. Nous sommes à l’écoute des entrepreneurs sociaux qui nous conduisent à réfléchir à nos pratiques, au plus proche des besoins et des attentes des bénéficiaires.