Licornes à impact : vers une nouvelle forme de valorisation ?

Jusqu’à présent, le terme licorne désignait les startups de moins de dix ans dont la valorisation financière dépassait le milliard de dollars. Et si cela était révolu ? Impact France et BCG ont publié le 14 mars le deuxième volet de l’étude « Les startups à impact seront-elles les licornes de demain ? ». Elle propose un nouveau critère de valorisation des licornes à impact, qui ne serait plus uniquement financier. 

L’étude suggère d’utiliser une autre métrique, celle des coûts évités pour la société. C'est-à-dire le montant que la société économise grâce à l’activité de l’entreprise. L’étude estime que ce critère permet de prendre en compte la performance globale de l’entreprise et d’aller plus loin que la simple valorisation financière.

50 millions d’euros évités pour être licorne à impact

L’étude fixe la somme de 50 millions d’euros de coûts évités à la société pour parvenir au statut de licorne à impact. Tout est calculé de manière monétaire. Par exemple, les émissions de C02 évitées sont traduites en coût monétaire évité pour la société grâce au prix de la tonne carbone.

Pour Quentin Decouvelaere, directeur associé chez BCG et co-auteur de l’étude : 

L’indicateur des coûts évités amorce un changement de paradigme en ce qui concerne la valorisation financière des startups à impact. Il nous permet de quantifier concrètement la valeur ajoutée de ces entreprises pour la société, en les évaluant sur le cœur de leur raison d’être : l’impact environnemental et social. »

each One, Drive tout nu étudiées

Ensuite, l’étude s’arrête sur onze startups réparties en trois catégories : impact social par l’insertion, impact environnemental avec la réduction de l’empreinte carbone et impact sanitaire. On retrouve des structures telles que each One pour l’insertion des nouveaux arrivants en France, ou bien le Drive tout nu, un drive zéro déchet pour faire ses courses. 

Pour l’instant, aucune des onze structures ne pourrait accéder au statut de licorne à impact. Cependant les entreprises du panel permettent d’éviter des coûts à la société équivalents à 30 % de leur chiffre d’affaires, soit 3,5 millions d’euros de coûts évités pour un chiffre d’affaires moyen de 12 millions d’euros.

Par exemple, each One propose des parcours de formation et d'accompagnement à l'emploi dédiés aux personnes réfugiées. En permettant l’insertion de 427 personnes, ce sont 5 millions d’euros qui ont été évités. Comment ? Grâce à des coûts évités en termes de protection sociale.

Quelles sont les mesures proposées par Impact France ?

Le Mouvement Impact France, réunissant les dirigeants de l’impact, propose plusieurs mesures pour accélérer et parvenir à dix licornes à impact en 2030 : 

• Mise en place d’un programme « Next Impact » par la French Tech.
• Fléchage ciblé vers les startups à impact d’une partie des fonds de France 2030
• Instauration d’un statut de « Jeune Entreprise à Impact » permettant l’octroi d’un crédit d’impôt sur leurs cotisations sociales adossé au montant annuel des coûts évités permis par leur activité.

Pour Caroline Neyron, directrice générale du Mouvement Impact et co-auteure de l’étude : 

À l’image de ce qui a été déployé pour la French Tech, il est temps que nous donnions à ces acteurs engagés la capacité de passer à l’échelle et d’atteindre rapidement l’hypercroissance pour décupler leur impact écologique et social pour la société ! »

Théo Nepipvoda