Phiture : le fonds à but non lucratif inédit de Raise Sherpas
Raise Sherpas vient de lancer un fonds nommé Phiture dont le concept est inédit. Les retours sur investissement permettront de financer des structures non-profit.
Raise Sherpas, le fonds de dotation du groupe RAISE, innove et souhaite proposer une nouvelle façon de faire de la philanthropie. Il vient de lancer un fonds d’investissement tech à but 100 % non lucratif. Le principe : l’ensemble des gains générés par les investissements dans des entreprises de la tech, y compris la mise de départ, seront utilisés pour du non-profit.
Timer for the Planet, Singa et Bayes Impact
La moitié des gains générés deviendra des dons pour des projets oeuvrant pour le bien commun. Trois structures ont été sélectionnées autour des thématiques de l’environnement, l’entrepreneuriat pour des publics sensibles et l’emploi : Time for the Planet, Singa et Bayes Impact. Pourquoi ces structures ? « Elles ont l’innovation au service de leurs bénéficiaires dans leur ADN », justifie Anne-Sophie Gervais, codirectrice du fonds de dotation Raise Sherpas. L’autre moitié des gains générés remontera dans le fonds de dotation Raise Sherpas et permettra d’effectuer des prêts à taux zéro à destination de structures à impact.
Pour l’instant, plus d’une dizaine d’investisseurs alimentent le fonds Phiture. « Ce sont des donateurs qui croient au potentiel de l’entreprise pour servir l'intérêt général », analyse Anne-Sophie Gervais. Elle estime que ces philanthropes d’un nouveau genre sont attirés par la possibilité de maximiser leurs dons grâce aux logiques de marché : « Le fait de faire partie d’une innovation philanthropique leur plaît », ajoute-t-elle. Parmi les investisseurs, on retrouve Jean-Charles Samuelian d’Alan, Guillaume Paoli d’Aramis Auto ou encore Clément Buyse & Jonathan Benhamou de People Doc.
Des tickets de 100 000 à 150 000 euros
Le fonds va investir des tickets de 100 à 150 000 euros dans le capital de startups de la tech. L’objectif est de réaliser des investissements dans 50 structures à fort potentiel. Pour l’instant, six ont été effectués dont deux connus dans les startups Moka.care et Strapi. Le fonds mise sur des petits investissements minoritaires dans de nombreuses structures : « En rentrant au capital de 50 startups, à différents stades, nous limitons le risque en diversifiant nos investissements », explique Anne-Sophie Gervais. La codirectrice estime que le doublement des gains investis permettra de prouver le modèle.
Réconcilier startups et philanthropie
Avec ce projet, Raise Sherpas entend rapprocher les startups du monde de la philanthropie. En acceptant de se faire financer par ce fonds, les pépites de la tech placent leur réussite au service de bonnes causes.
Nous voulons montrer que les startups peuvent être vectrices de philanthropie. Ce n’est pas uniquement les grandes entreprises, en créant des fondations, qui participent au bien commun », exprime Anne-Sophie Gervais.
La codirectrice espère désormais que cette innovation inspire d’autres acteurs de la finance : « si demain Phiture est copié, et que d’autres font la même chose et utilisent les mécanismes du capital risque au profit de l'intérêt général, on aura gagné notre pari ».
Théo Nepipvoda