Sociétés à mission : sont-elles attractives pour les investisseurs à impact ?

Les investisseurs à impact ont-ils tout intérêt à se tourner vers les sociétés à mission ? C’est sur ce sujet que s’est penché un groupe de travail dans un rapport nommé « LA SOCIÉTÉ À MISSION. Quelles opportunités pour les investisseurs à impact ? ». Il s’intéresse « aux différents usages que les acteurs de la chaîne de l’investissement à impact pouvaient faire de la qualité juridique ».

Cette étude est portée par le FIR, en partenariat avec la Chaire Théorie de l’Entreprise de l’École des Mines et la Communauté des entreprises à mission.

Les sociétés à mission demeurent une niche

Le rapport précise rapidement que les sociétés à mission restent une niche dans les fonds à impact. Elles sont pour l’instant peu nombreuses de par leur existence récente, en 2019 avec la loi PACTE et la création de la qualité de société  à mission. Les sociétés de gestion interrogées ont un avis positif sur ces sociétés. Pour Sycomore, « de par leur gouvernance, l’apport de la mission en termes de visibilité stratégique et de license to operate, les sociétés à mission ont souvent un meilleur score d’impact selon la matrice maison ». 

Citizen Capital souhaite développer son rôle de « prescripteur d’une mission » pour les sociétés dans lesquelles elle souhaite investir. L’objectif : grâce à la qualité,  intégrer une dimension de gouvernance dans la thèse d’investissement. Pour Laurence Méhaignerie, cofondatrice de Citizen Capital, « le travail sur la mission se convertit aussi de plus en plus souvent en plus-value au moment de la sortie d’investissement ». 

Quels sont les potentiels de la société à mission ?

Trois potentiels de la qualité société à mission sont identifiés dans le rapport. Premièrement, « le fait qu’une société soit société à mission, avec une gouvernance contrôlée de ses objectifs d’impact, peut fiabiliser l’impact en réduisant le différentiel entre l’impact projeté et l’impact réalisé. La mission peut d’autant plus fiabiliser l’impact qu’il s’agit de piloter sa trajectoire. » Les modifications concernant la gouvernance apportent une fiabilité supplémentaire concernant l’impact pour plusieurs raisons.

Deuxièmement, l’entreprise doit rendre l’information accessible et crédible. Par ce processus, elle doit davantage contrôler sa trajectoire. Enfin, elle s’engage sur un temps long.

Le rapport s’intéresse également aux sociétés d’investissements qui décident elles-mêmes d’obtenir la qualité de société à mission. Selon le rapport, cette obtention par les sociétés d’investissement, et donc ce changement dans la gouvernance,  apporte une « assurance d’impact » aux tiers. Cela donne une assurance sur l’intentionnalité de l’investisseur et également sur la qualité d’un processus d’investissement remanié. L’adoption de la mission peut être perçue comme un engagement sur le processus d’impact.

Enfin, le rapport explique que la qualité de société à mission transforme les relations dans l’écosystème de l’investissement.

La rédaction