Les séniors, ces étoiles scintillantes du ciel associatif !
Dirigez votre regard vers le haut pour vous émerveiller devant ces talents qui gravitent autour de nous : nos séniors, sans qui les associations cesseraient probablement de tourner.
Quand on pense au troisième âge, on pense avant tout à la vieillesse. Cette période, qui nous semble lointaine, voire d’un autre monde, peut parfois nous faire peur. Elle peut pourtant être d’une incroyable richesse tant que la santé reste de notre côté. Car le troisième âge est aussi l’âge de la retraite. C’est lorsque les bougies commencent à se faire abondantes sur notre gâteau d’anniversaire que nous récupérons ce que nous avons de plus précieux dans la vie : notre temps. Utilisé à bon escient, il peut servir à rendre le monde un peu plus beau tout en enrichissant notre propre humanité. De nombreux retraité·es font ce choix en décidant de rejoindre une association ou en décuplant leur implication s’ils sont déjà engagé·es. Ce sont ces femmes et ces hommes que notre article aspire à faire briller aujourd’hui !
3 statistiques pour comprendre le rôle prépondérant des séniors dans le milieu associatif
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Près d’un·e bénévole français sur trois est à la retraite (Source : Franceinfo)
- 48 % des président·es d’association sont des retraité·es. (Source : Carenews)
- 75 % des retraité·es participant à une association l’avaient rejoint avant la retraite. (Source : Les retraités et la vie associative en France – François JEGER, Unité de recherche sur le vieillissement, CNAV)
On comprend donc que les séniors représentent une part considérable des bénévoles des 1 300 000 associations françaises. Leur expérience ainsi que leur disponibilité sont des atouts leur permettant de s’investir jusqu’aux fonctions de gouvernance comme membre du conseil d’administration, trésorier, secrétaire ou président·e. Autrement dit, que ferait-on sans Marie-France, sans Jean-Yves, sans Brigitte et sans Alain ? Tiens, et si on leur laissait la parole ?
Pluie d’étoiles de témoignages : ils sont retraités et rayonnants !
« Quand on a cumulé des expériences, des compétences et lorsqu’on a la liberté de son temps, c’est extraordinaire de faire valoir toutes ces connaissances. C’est valorisant pour soi et extrêmement utile à toute la société. »
Jean-Yves Flaux, urbaniste bénévole
« Je ne voulais pas devenir une retraitée sclérosée, repliée uniquement sur ce que j’aimais et pensais quand j’étais jeune. Mes engagements associatifs m’ont ouvert de nouveaux horizons et ont fait de moi une citoyenne »
Marie-France, bénévole chez La Cimade
« […] j’ai pris une retraite anticipée à 57 ans et la perspective de grandes vacances perpétuelles ! C’est agréable… pendant 3 mois ! Une fois la fatigue effacée, et la jeunesse retrouvée, que faire de toute cette énergie ? C’est le moment où on cherche à donner un sens à notre vécu et pourquoi pas à notre futur…[…] Je voulais être utile et j’imaginais transformer mon expérience douloureuse en une aide active au sein d’une association. »
Brigitte, bénévole via le réseau France Bénévolat
« J’ai lu une étude selon laquelle la tranche d’âge la plus heureuse était celle entre 60 et 68 ans… Je confirme ! Et j’espère que cela sera un peu plus que 68 ans. Le jour de mon départ à la retraite, j’ai ressenti un sentiment de liberté […]. Une fois à la retraite, on fait ce qu’on veut quand on a envie de le faire. Mais il faut un peu de dynamisme : quand on travaille tous les jours, on se réveille le matin, on part au travail et on ne réfléchit plus, alors que maintenant, il faut trouver une routine et prendre sa vie en main. […] Je voulais recréer une routine comme celle du travail et surtout me sentir utile. Je retrouve cette sensation quand je donne [bénévolement] des cours. À la fin, les personnes me remercient pendant cinq minutes. On dit : “Le bénévolat, c’est pour donner aux autres”, mais c’est aussi pour se faire plaisir à soi. »
Alain, bénévole chez Emmaüs Connect
Source : Témoignages. Ces retraités utiles, engagés, heureux – l’Humanité
Fin de vie professionnelle n’est pas synonyme de fin de vie !
On peut se demander si ce n’est pas une mauvaise habitude de langage que de désigner celles et ceux qui travaillent par le terme d’« actifs », car cela laisse sous-entendre que les retraité·es font partie de la catégorie des « inactifs ». Notre langage commun ne changera pas du jour au lendemain, mais nous pouvons d’ores et déjà remettre en cause ces idées reçues qui ne sont bonnes pour personne.
Il faut avoir conscience que le passage à la retraite est une étape bouleversante, car elle laisse face à une vague de temps dont il n’est pas inné de savoir quoi faire. Nombreux sont ceux qui perdent une partie de leur identité le jour où ils cessent de travailler. La vie associative est une façon de se refaire une place dans la société tout en occupant son temps utilement.
C’est aussi à nous qui travaillons encore d’arrêter d’allier le moment de la retraite avec la notion de passivité. En faisant cela, nous entretenons le mythe. Notre regard sur nos aîné·es n’est pas inoffensif : si nous reconnaissons leur valeur, nous les aidons à ne pas l’oublier.
Faciliter la transition emploi-retraite grâce au mécénat de compétences des séniors
Comme mentionné précédemment, la période de transition entre le travail et la retraite est souvent marquée par une remise en question de l'identité et par un désir de reconnaissance personnelle. Le bénévolat apparaît comme une voie prometteuse pour aborder cette période de transition. En s'engageant dans des activités bénévoles, les individus ont l'opportunité de redéfinir leur identité et de retrouver un sentiment de valeur et d'utilité sociale. En offrant leur temps, leurs compétences et leur expérience aux causes auxquelles ils sont sensibles, ils renouent avec l'idée de contribution et de reconnaissance.
Toutefois, tant qu’ils restent employé·es, les séniors ne disposent pas pleinement de leur temps. On sait d’ailleurs que le manque de temps est le premier frein à l’engagement bénévole. Il existe heureusement ce qu’on appelle le mécénat de compétences pour les fins de carrière, un dispositif grâce auquel une entreprise peut décider de mettre ses ressources humaines à disposition d’une association. Les collaborateurs réalisent leur mission solidaire sur leur temps de travail et sans perte de salaire.
Faire du bénévolat quand on avance dans l’âge, cela permet de :
- Rester en mouvement (aussi bien physiquement que mentalement) et par conséquent se maintenir en bonne santé
- Expérimenter quelque chose de nouveau (on peut apprendre à tout âge)
- Rencontrer de nouvelles personnes (de tous âges) et grâce à cela lutter contre la solitude, se sentir utile, transmettre ses connaissances et son expérience.
- Le saviez-vous ?
Une étude américaine réalisée sur 12 998 participants durant 4 ans conclut qu’un adulte de 50 ans consacrant en moyenne 2 heures par semaine à une association a un risque réduit de mortalité et de limitations du fonctionnement physique, ainsi que de meilleurs résultats psychosociaux (optimisme plus fort, sentiment de solitude et dépressions plus faibles).
Nous pouvons tous faire quelque chose pour que nos étoiles françaises continuent de briller, rien qu’en modifiant un peu notre langage et notre regard. Les séniors, quant à eux, doivent prendre enfin conscience du monde de possibilités qui s’offre à eux une fois arrivée la retraite. En joignant retraite et bénévolat, ils poursuivent l’exploration du monde et de leur personnalité, et peuvent avoir un impact sur les deux. Grâce au mécénat de compétences, les entreprises peuvent opter pour une approche encourageante envers leurs talents séniors, leur permettant ainsi de faire une transition en douceur vers la retraite tout en insufflant un nouveau sens aux fins de carrière !
