Fondation FDJ : déjà 30 ans d’engagement solidaire
Le 8 juin dernier, la Française des jeux célébrait les trente ans de sa Fondation d’entreprise à la Maison de la Radio à Paris. Pour dresser le bilan de trois décennies d’engagement solidaire se sont succédé à la tribune du studio 104 les représentants de la plus ancienne Fondation de France et les bénéficiaires, qui sont autant de témoins de l’impact social du mécénat de la Fondation FDJ.
Devant 300 personnes, Flavie Deprez, cofondatrice et directrice générale de Carenews, a tenu le rôle de l’animatrice aux côtés de Charles Lantieri, président de la Fondation d'entreprise FDJ. Pour introduire la soirée en musique, c’est l’orchestre de jeunes musiciens de Démos Philharmonie de Paris - Est Ensemble emmenés par Mohamed Najem qui a été choisi. Après des applaudissements mérités, Gilles Delebarre, son directeur, a détaillé les vertus du dispositif qui œuvre « en faveur de l’égalité des chances, en offrant à des enfants des quartiers populaires un accès immédiat et facile à cette forme de culture qu’est la musique classique ». Côté résultats, le programme, fort des 6 500 enfants accompagnés, fournit des données objectives : selon une étude menée dans l’Académie de Strasbourg, les bénéficiaires du programme Démos affichent à leur entrée en 6e des capacités en français 20 % au-dessus de la moyenne académique. Un impact fort souligné par Charles Lantieri pour ce programme soutenu par la Fondation depuis 2010.
La solidarité : ADN de la FDJ depuis 90 ans
Le président résume en ces mots la mue de la Fondation FDJ : « En 30 ans, la société a évolué, ses besoins ont changé et les actions de la Fondation également. » Les 20 premières années, le mécénat sportif était l’objectif central, avec un volet double : « La solidarité dans le sport et la solidarité par le sport », résume Charles Lantieri. Pour sa mise en œuvre, trois axes : le haut niveau, l’accompagnement du handicap et la solidarité. Parmi les 420 athlètes soutenus par la Fondation comptent Stéphane Diagana, Tony Estanguet ou Laura Flessel… Au titre du handicap, c’est l’histoire de Damien Seguin, skipper handisport, qui illustre le mieux ce second volet. Pendant trois ans, la Fondation FDJ l’a accompagné pour former un équipage handivalide dans l’objectif de courir le tour de France à la voile… pour finalement remporter le titre ! Dans le sillage de cette première victoire, l’association Des Pieds et Des Mains, soutenue par la Fondation, a permis à 160 personnes en situation de handicap moteur de découvrir la pratique de la voile. Troisième volet, le volet social autour des valeurs du sport, l’esprit d’équipe et le respect des autres, autant de « piliers pour construire des actions solidaires », insiste Charles Lantieri. Pour illustrer son propos, il cite le projet coconstruit avec le Secours Populaire, « les oubliés du sport » qui a permis en 15 ans à 15 000 enfants de partir pour une journée de vacances, pour voir passer la caravane du Tour de France, mais aussi de s’initier au BMX.
L’égalité des chances et l’impact : les deux virages de la Fondation
« L'histoire évolue, mais pas la vocation ni nos convictions », résume Charles Lantieri pour expliquer le tournant emprunté par la Fondation FDJ en 2018. Désormais, l'objet social de la fondation est orienté vers l'égalité des chances. « Chacun doit pouvoir trouver sa place dans la société », poursuit-il. Cette nouvelle orientation s'inscrit parfaitement dans l'ADN de la Française des Jeux qui portait l’objectif de soutenir financièrement les soldats blessés au cours de la Première guerre mondiale, les « gueules cassées ». Parmi les publics cibles, les jeunes qui « ont beaucoup souffert de la pandémie ». Dans cette vocation, la Fondation peut aussi compter sur ses collaborateurs. En effet, 5 % d’entre eux sont mentors et plus de 10 % sont engagés dans le programme de mécénat de compétences de la Fondation, pour un total de près de 200 missions effectuées en 2022.
C’est Isabelle Delaplace, déléguée générale Fondation d'entreprise FDJ, qui évoque le second tournant amorcé par la Fondation.
L’impact : la signature de la Fondation FDJ
Pour mesurer l’impact social de son mécénat, la Fondation s’est dotée d'outils propres. Pour illustrer l’effet domino du soutien financier de la FDJ pour les associations et les bénéficiaires des projets, Isabelle Delaplace évoque une étude menée il y a 18 mois : « Pour un euro de soutien accordé, une valeur sociale de 3,4 euros est créée. » Est compris dans cette dernière somme le coût évité pour la société, mais c'est aussi le gain de pouvoir d'achat pour les individus. Pour accentuer cet effet, la Fondation a fait le choix depuis 2017 de concentrer son budget sur un nombre limité de grands projets. Par la mise en place d’un appel à grands projets, un nombre choisi d’associations reçoit des dotations qui s’échelonnent de 200 000 euros à un million d’euros sur trois ans.
Ces appels à projets, qui s'opèrent désormais tous les ans, permettent « un changement d’échelle, d’autant plus qu’au-delà de la dotation financière, nous apportons aux associations un soutien humain, logistique, stratégique... », précise Isabelle Delaplace. Un des moments phares de la soirée fut la révélation des associations lauréates de l’appel à grands projets 2023.
Appels à grands projets : un accompagnement jusqu’au pied du jury
Accompagnées en amont de leur candidature, les associations sont soutenues pendant plusieurs mois par la Fondation. Après quelques échanges qui peuvent être complétés par une visite de terrain, le dossier de candidature proprement dit est constitué. Après l'audit de celui-ci s'ouvre alors la dernière phase : la soutenance devant le conseil d'administration de la Fondation.
En 2022, 30 projets associatifs ont été étudiés par la Fondation, dix ont été accompagnés jusqu’à la soutenance devant le jury et sept ont été désignés comme lauréats. Groupe Ares (Log’Ins) permet à des personnes handicapées en difficulté d'accéder à l'emploi sur des activités logistiques. France Parrainages, chaque année, accompagne 700 enfants en France et à l'international pour leur donner les moyens de grandir dans les meilleures conditions. Duo for a Job met en contact des jeunes issus de la diversité et réfugiés avec des personnes de plus de 50 ans pour les accompagner dans leur recherche d'emploi. La Fédération française du sport adapté offre à toute personne en situation de handicap mental ou psychique la possibilité de vivre la passion du sport de son choix. Territoires zéro chômeur de longue durée poursuit l’objectif de proposer à un territoire l'ensemble des emplois qui lui manquent pour atteindre le plein emploi via des entreprises à but d’emploi (EBE). Rêv’elles accompagne les jeunes femmes de milieux populaires dans leur épanouissement personnel et professionnel. Enfin, 1001 mots accompagne les parents de tout-petits.
1001 mots : le coup de cœur solidaire
C’est cette dernière association qui remporte le coup de cœur solidaire cette année. Pour comprendre l’élan de l’association, son président, Florent de Bodman, cite un fait : « Chaque année, 20 % des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture. » Motivée par ce constat, l’association aide depuis 2017 les parents à éveiller le langage de leurs enfants « pour cultiver leur potentiel d'apprentissage qui est immense », renchérit le fondateur. Grâce à une équipe composée de chercheurs en neurosciences cognitives et en santé publique, d’orthophonistes et de psychologues, 1001 mots développe une solution inédite contre l'échec scolaire et veille à donner à tous les enfants les mille premiers mots nécessaires à leur entrée à l'école. « 20 000 livres seront envoyées cette année aux enfants, le double l’an prochain », résume Florent de Bodman pour expliquer l’effet de levier de la dotation reçue de la Fondation FDJ.
Accompagnées pendant trois ans par la Fondation, ces sept initiatives seront aidées dans leur action pour un budget global de 5 millions d’euros.
Témoignages inspirants pour le mécénat
La soirée s'est poursuivie par le récit et le témoignage d'autres projets solidaires. Parmi ceux-ci, Jonathan Jérémiasz, fondateur de « Comme les autres » et ancien lauréat de l’appel à grands projets 2020. L'association s’adresse aux personnes devenues handicapées à la suite d’un accident. En assurant aux bénéficiaires la continuité de leur parcours de reconstruction, l’association aide au retour à la vie « ordinaire », par une remobilisation physique, psychique, sociale et professionnelle. « Grâce au soutien de la Fondation, ce sont 173 personnes qui ont ainsi pu être épaulées », précise Jonathan Jérémiasz. « C'est un soutien qui nous a permis d'être ce que nous sommes, 30 salariés partout en France qui accompagnent 200 personnes chaque année », insiste-t-il. Autre dispositif de l’action solidaire de la Fondation FDJ : le Tremplin des Détaillants Solidaires. Isabelle Delaplace détaille son programme : « Chaque année, nous proposons à nos commerçants partenaires de parrainer un projet solidaire qui leur tient à cœur. » Résultat : en 2022, plus de 103 projets ont été soutenus avec un budget global de plus de 300 000 euros. Parmi ces projets, celui de Altygo qui œuvre auprès de publics en situation de handicap moteur. L’association centenaire, représentée à cette soirée par Laurent Le Mercier et Nelly Deniel, a bénéficié d’un soutien de 3 000 euros grâce à Valérie Thomas, détaillante solidaire. Un témoignage remarqué fut celui de l’association Rêv’elles, parmi les associations lauréates 2023. Sous l’œil de leur professeur, Aïda Gueye, Inaya Yoga et Elona Rosier ont d’offert à l’assemblée une démonstration d’éloquence.
Pour clore cette soirée dédiée à la solidarité, Stéphane Pallez, directrice générale de la Française des jeux, a gagné la scène. Pour résumer l’ADN de la FDJ, elle a tenu à rappeler la raison d’être du groupe depuis 2020 : « Le jeu est notre métier, la contribution à la société notre moteur et la responsabilité notre exigence. » Cette raison d’être éclaire les actions à venir. « Ce sont des valeurs de partage et de solidarité qui nous obligent à continuer ce que nous faisons depuis 30 ans et pour les 30 prochaines années… au moins ! », déclare Stéphane Pallez. Action qui se poursuit notamment pour les JO 2024 dont la FDJ est partenaire. La Fondation proposera une dotation d’un million d’euros par association retenue dans le cadre du prochain appel à grands projets. Les projets présentés devront avoir un lien direct avec les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et être portés collectivement, c’est-à-dire par plusieurs acteurs associatifs, à la différence des précédents appels à grands projets de la Fondation.
Dans la perspective de Paris 2024, la Fondation FDJ soutiendra également des travaux de recherche appliquée, qui permettront de réduire les inégalités d’accès à la pratique sportive pour les personnes handicapées, en favorisant l’émergence de solutions nouvelles.
Un grand sportif français, invité surprise, est enfin venu clore la soirée en la personne de Yannick Noah. Le vainqueur de Roland Garros en 1983 est aussi le fondateur de « Fête le Mur », une association socio-sportive pour les enfants et jeunes des quartiers prioritaires de la ville. Le tennisman a tenu à remercier la Fondation FDJ pour ses 20 ans de partenariat.
