Abeer Alfares, aux arômes d’Alep
The Human Safety Net, la fondation de Generali, accompagne les personnes réfugiées qui souhaitent créer leur entreprise ou association en France. Pour cela, elle se base sur l’expertise de deux associations partenaires : Singa et La Ruche. Abeer Alfares a suivi un accompagnement vers l’entrepreneuriat de plusieurs mois au sein de l’incubateur de Montreuil avec La Ruche.
Portrait d'une entrepreneure venue d'ailleurs
Abeer Alfares a toujours aimé le travail de la matière. Chimiste de formation, cette entrepreneuse syrienne de 53 ans est aujourd’hui artisane, à la tête de son atelier de fabrication de savons. Ambre, laurier, rose, charbon actif, lavande, camomille, graine de nigelle : elle modèle de ses propres mains des produits aux senteurs d’Alep, ville qu’elle a habitée pendant plus de trente ans avant de devoir la quitter.
Dans cette région du nord-ouest de la Syrie, Abeer Alfares a enseigné la chimie à de jeunes Palestiniens via un programme d’éducation porté par les Nations Unies. En 2011, alors qu’elle participe à une manifestation pacifique contre le régime, elle est arrêtée. De nombreuses menaces s’ensuivent et font de la route de l’exil l’unique chemin des possibles. Abeer Alfares fuit alors son pays pour la Turquie où elle commence à élaborer des recettes de savons à la force de ses connaissances scientifiques.
« Grâce à mes compétences de chimiste, je sais exactement quelle est la meilleure huile pour le visage, pour les peaux sèches ou la peau des enfants. »
Puis, elle rejoint la France, où elle les confectionne. En mémoire de sa terre d’origine, elle baptise son entreprise Arôme d’Alep et imagine trois gammes de savons bio à l’huile liquide, à l’huile solide et à la glycérine végétale. Installée dans un atelier à Montreuil, l’entrepreneuse rêve désormais d’ouvrir une boutique pour commercialiser ses créations au juste prix et partager le parfum de la Syrie.
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