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Par Fondation groupe EDF - Publié le 25 juin 2025 - 11:25 - Mise à jour le 25 juin 2025 - 16:42
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each One : ouvrir les portes de l'emploi aux réfugiés

À Montreuil, une nouvelle école pas comme les autres vient d'ouvrir ses portes : un campus entièrement dédié à la formation des personnes réfugiées et primo-arrivantes. C’est une initiative du fonds de dotation each One for Society, qui œuvre à l’insertion des demandeurs d’asile dans le monde de l’entreprise. Son fondateur, Théo Scubla, en est convaincu : « on peut créer de la réussite là où on ne voyait pas de potentiel. »

Ouvrir les portes de l'emploi aux réfugiés - Crédit : each One
Ouvrir les portes de l'emploi aux réfugiés - Crédit : each One

 

L’histoire d’each One commence en 2015, en pleine crise syrienne. « J’ai rencontré des personnes qui venaient d’obtenir le statut de réfugié, avaient le droit de travailler… mais qui étaient bloquées, livrées à une attente absurde », raconte Théo Scubla. « Il fallait parfois jusqu’à 10 ans pour retrouver un emploi stable. »  

each One nait dans la foulée, avec une idée simple mais ambitieuse : reconnecter des personnes éloignées de l’emploi à un monde du travail qui, lui, cherche désespérément des talents. Pour créer un pont solide entre les entreprises en tension d’un côté, et les personnes prêtes à travailler de l’autre.  

Si le premier obstacle reste la langue, il n’est que la partie émergée de l’iceberg, explique Théo Scubla. « Les freins périphériques sont les plus difficiles à lever : la garde d’enfants, le logement, la précarité administrative… » Et d’ajouter les freins invisibles que sont les préjugés : « Beaucoup de recruteurs ne comprennent pas les parcours des réfugiés. Ils ont besoin d’être accompagnés eux aussi », insiste-t-il. C’est pourquoi each One mise sur une approche systémique grâce à un accompagnement global, qui englobe aussi bien les candidats que les entreprises. 

 

Une méthode qui marche 

 

each One propose des formations intensives, un accompagnement personnalisé et un lien direct avec l’entreprise. Forte d’un réseau de partenaires associatifs, l’organisation est aussi en lien avec France Travail, de nombreuses collectivités et plus de 200 entreprises.  

Chaque année, près de 1 000 personnes sont formées par each One. Les programmes durent trois mois et demi. Chaque classe (15 à 20 personnes) bénéficie de coachs sociaux, de formateurs expérimentés, de mentors issus du monde professionnel. On apprend le français, mais aussi à décoder les codes de l’entreprise, à communiquer en équipe, à comprendre sa place dans un collectif. Chaque parcours est pensé pour acquérir un savoir-faire technique spécifique au métier visé, pour que la personne soit opérationnelle dès le premier jour sur son futur poste. « Nos trois secteurs principaux sont le commerce de la grande distribution, les services à la personne – notamment les métiers d’auxiliaire de vie – et l’hôtellerie-restauration. Mais on accompagne aussi des personnes dans des métiers plus qualifiés, comme la data ou les conseillers en agence bancaire. » 

Une particularité de cette démarche : le supercoach, un expert de l’accompagnement dédié à chaque promotion (rapport de 1 pour 12) permettant d’accompagner et de lever l’ensemble des freins périphériques afin d’assurer que l’insertion professionnelle ne soit pas entravée. 

L’efficacité du dispositif est démontrée : 77 % des participants retrouvent un emploi durable à la sortie. Et ce n’est pas qu’un bénéfice individuel. « Chaque euro investi dans nos formations fait économiser 4,30 € à l’État, en TVA générée, logement durable ou sorties des dispositifs sociaux », souligne le fondateur. 

 

Changer le regard des entreprises 

 

Pour Théo Scubla, l’enjeu est autant culturel qu’économique. « Beaucoup d’entreprises comprennent aujourd’hui qu’elles ne peuvent plus se priver de talents. Mais il faut qu’elles engagent toute leur chaîne opérationnelle ». Du DRH au responsable de rayon, each One fait un travail de pédagogie. « On aide les entreprises à voir qu’il ne s’agit pas d’une ‘bonne action’ humanitaire, mais d’une réponse concrète à leurs besoins. » 

each One agit comme tiers de confiance. Elle facilite la médiation entre recruteurs et candidats, forme les managers et montre que l’inclusion n’est pas un coût mais un investissement gagnant-gagnant. « Dans certains cas, on a même une meilleure rétention de personnel avec des profils réfugiés », affirme Scubla.  

 

Un engagement pragmatique 

 

Presque 10 ans après ses débuts et 5 000 personnes accompagnées depuis sa création, each One entame aujourd’hui une nouvelle étape. Le 19 juin, l'association a inauguré son premier campus à Montreuil : un lieu symbolique où regrouper ses formations, accueillir davantage de personnes et renforcer son ancrage territorial. « On veut changer d’échelle, mais sans perdre l’accompagnement humain qui fait notre force. Pour continuer à créer de la réussite à contre-courant des idées reçues », conclut Théo Scubla. « Le soutien de fondations comme la Fondation groupe EDF est précieux et nous permet de consolider notre dispositif et d’accompagner plus de personnes. »   

Dans un climat politique souvent crispé sur les questions migratoires, Théo Scubla l’admet : « On n’a pas le vent dans le dos ». En mettant en avant des solutions concrètes, each One défend, sans angélisme ni militantisme, l’idée que l’inclusion n’est pas une utopie mais une solution pragmatique face à un monde du travail en mutation.  

 

 

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