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Par Carenews INFO - Publié le 30 novembre 2020 - 12:00 - Mise à jour le 30 novembre 2020 - 12:00
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Et si on interdisait les voitures dans les villes ?

Selon l'ONU, 60% de la population mondiale vivra en ville en 2030. À l’heure où des villes emblématiques françaises telles que Lyon, Bordeaux et Strasbourg ont élu des maires écologistes lors des élections municipales de 2020, n’est-il pas grand temps de transformer ces zones urbaines en environnements plus harmonieux pour nos besoins quotidiens ? On trouve en ville de nombreux exemples d’actions qui vont toutes dans le même sens : le péage urbain de Londres qui taxe les voitures qui entrent dans la ville, la journée sans voiture ainsi que la piétonisation des quais de Seine à Paris et la création de coronapistes : des pistes cyclables créées pendant la crise sanitaire partout dans le monde. La place de la voiture en ville paraît dépassée. Ainsi, que se passerait-il si on les interdisait dans les villes ?

 

Un gain de place considérable

Il nous est presque impossible d’imaginer un paysage urbain sans la présence de voitures. La plus grande partie d’entre elles n’est pas en circulation mais en stationnement. Des parkings gigantesques ont été construits suite à la demande d’emplacements pour garer ces véhicules. Imaginons donc le gain de superficie considérable auquel il faudrait redonner une nouvelle vie. Nous pourrions alors réinventer la place des espaces verts au sein de nos villes, et ce, par l’instauration de potagers écoresponsables et collectifs par exemple. Les parkings souterrains représentent un espace de prédilection qui viendrait repenser les pratiques culturelles et leur apporterait une dimension novatrice et intéressante. 

 

Une ville qui respire et écoute

C’est aujourd’hui une évidence que l’air est d’une qualité inférieure en zone urbaine que dans nos campagnes. Cette caractéristique est principalement liée aux déplacements intensifs dans nos villes où l’on retrouve trop souvent des embouteillages. Beaucoup de citadins choisissent de se déplacer en voiture, en dépit de l’offre importante de transport en commun déjà mise à leur disposition. L’interdiction de la voiture aurait donc pour conséquence une amélioration considérable de l’air. De plus, c’est aussi la pollution sonore qui serait  fortement réduite. Lorsque nous respirons mieux et que le bruit ne nous oppresse pas tout au long de nos journées, nous nous sentons mieux et moins stressés. 

 

Une aire de jeu urbaine

Lorsque les rues sont libérées des places de stationnement et du danger que représente la circulation, cela offre une liberté de mouvement sécurisée pour les citoyens de tout âge. Les parents se trouvent alors libérés de la peur de laisser leurs enfants sans surveillance dans la jungle urbaine. Les accidents mortels deviendront une exception, et la rue, un espace de rencontre créant un nouveau lien social. Les familles pourront réinvestir les centres villes.

 


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Des dépenses transformées

Repenser la vie urbaine signifie aussi repenser les dépenses de ses habitants. En effet, le budget des déplacements des citoyens serait accordé aux moyens de transports en commun par le biais d’abonnements. Aujourd’hui, ces systèmes sont en grande partie financés par les villes, mais ce transfert de budget viendrait permettre un autofinancement intégral pour ces infrastructures. Les villes pourraient investir cet argent dans d’autres domaines. Certains marchés seraient impactés par ce changement comme la vente de vélo qui connaîtrait un engouement ou le domaine de l’immobilier qui serait transformé. Les emplacements à proximité des grands axes routiers ne seraient plus mal aimés et ceux près des arrêts de métro ou des grandes gares seraient privilégiés.

 quelle place pour la périphérie ? 

L’interdiction des voitures dans la ville ne devrait pas aboutir à un enclavement de la ville mais devrait intégrer les habitants des zones périphériques et rurales. La création de grands parkings relais aux portes des villes serait indispensable pour maintenir le lien entre les villes et la périphérie. Il faudrait donc des idées novatrices pour lutter contre le renforcement de ce clivage entre les zones où la voiture reste le moyen privilégié de déplacement et celles où elle est interdite. Toutefois, si ce pari est réussi, cette interdiction ne serait pas un sacrifice mais un gain au service de notre qualité de vie. 

 

Alizée Klein et Luis Krings

Etudiants du cursus Economie sociale et Environnementale

Partenariat Sciences Po et Carenews
Dans le cadre de ce partenariat entre Sciences Po Paris et Carenews, deux journalistes en herbe imagineront un monde meilleur, résolument tourné vers les principes d'écologie et d'égalité.

 

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