Les Experts, le podcast : Pourquoi être trop efficace peut nuire à votre carrière ?

• Cette affirmation est paradoxale, ne recherche-t-on pas l’efficacité au travail ?

Flavie Deprez éclaire cette apparente contradiction en deux points :

1. La primauté au respect de la règle

On constate que les postes à responsabilité ne sont pas forcément occupés par des personnes incompétentes, mais surtout par des individus, selon l’auteur, qui ont toujours fait ce qu’on leur demandait, en adoptant les codes, les règles, sans rien remettre en question. L’idée de leur carrière est de gravir les échelons plutôt que de faire bouger toute l’organisation. Flavie Deprez pense, avec ce premier point, à des personnes qui ont réfléchi à leur modèle business et social pour qu’il devienne meilleur et qui ont défriché les terrains organisationnels, comme Léa Thomassin et Ismaël Le Mouël, cofondateurs d’HelloAsso. 

2. Conformisme vs compétence

L’auteur dénonce le manque de diversité flagrant en France. Flavie Deprez cite en exemple Saïd Hammouche, fondateur de Mozaik RH, qui prône la diversité, essaie de faire évoluer les carrières pour qu’on sorte du schéma du cadre blanc, quinquagénaire, issu de grandes écoles ou encore Radoine Mebarki, de Tous repreneurs.

• Quel est le profil de ce collaborateur différent ?

François Mattens, l’auteur de l’article, appelle ce collaborateur nécessaire qui dérange « l’impertinent constructif ».

Parce qu’ils posent les questions qui dérangent, les profils atypiques sont ostracisés, qualifiés d’ingérables, voire de nuisibles. Pire, ils osent rechercher l’accomplissement de l’objectif plutôt que l’application stricte des processus édictés, ils font peur par leur remise en question de ce qui est le plus important dans nos organisations : la règle. N’étant pas en quête de mimétisme pour plaire à la norme, leur motivation est guidée par une vision progressiste pour rendre plus efficient leur écosystème, prêts à interpréter différemment voire, quand nécessaire, tordre la règle.

Flavie Deprez y reconnaît le mantra de Fred Bardeau, fondateur de Simplon, qui affirme : « Je préfère demander pardon que demander l’autorisation. » Cette audace l’a mené vers des innovations, un développement fort de son entreprise en notoriété et en commercial. Mais il a aussi affronté quelques tempêtes.

• L’ESS ne serait donc faite que d’impertinents constructifs ?

Tout le monde ne correspond pas forcément à cette définition. Cet article résonne cependant avec le profil de nombreux leaders inspirants et d’entrepreneurs sociaux.

En effet, l’ESS est composée de petites structures, où sans doute l’agilité est mieux accueillie. Beaucoup de jeunes et primo-entrepreneurs, n’ayant personne pour les freiner ou les remettre dans le cadre, peuvent s’épanouir dans leur personnalité et porter leurs convictions et leur manière d’être. Enfin, ceux qui sont en reconversion et qui ont souffert par le passé de ce cadre enfermant en profitent pour vraiment essayer de changer les choses.