#PrenezSoinDeVous : le confinement de Barnabé Louche
La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 (coronavirus) nous oblige tous à rester confinés afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Le média est vecteur d’informations, mais aussi créateur de lien. Aussi, chez Carenews, nous avons lancé une série de discussions quotidiennes entre confinés. « Prenez soin de vous » crée une rencontre engagée et permet une aération virtuelle. Aujourd’hui, on se rend chez Barnabé Louche, directeur des partenariats et de la communication pour l'ONG Bibliothèques Sans Frontières.
- Barnabé, à quoi ressemble votre confinement ?
Je suis confiné avec ma compagne dans notre appartement à Paris. Depuis le début du confinement, je télétravaille en liaison constante avec nos équipes, les partenaires, les médias et bien d'autres.
Élu en Ardèche (mandat prolongé à cause de l’épidémie!), je suis de très près les urgences de mes mandats.
Ma compagne est médecin pneumologue à l’hôpital Bichat, je l’amène et la ramène chaque jour à l’hôpital, encore ce week-end… Elle est un soldat de la première ligne.
- Qu'est-ce que vous faites pour vous changer les idées ?
Je m’occupe chaque soir de mes nombreuses plantes de notre terrasse. J’ai notamment commandé fin mars des graines chez Kokopelli: la première récolte de radis « made in confinement » est proche! Je me suis remis au violon quotidiennement.
Je me sais privilégié par rapport à beaucoup de Français, ces deux activités me permettent de m’évader.
- Un conseil pour prendre bien soin de soi ?
Aller chez le coiffeur ! (rire)
Dans ce contexte d’incertitude, il semble important de se reconstruire tant bien que mal des petites habitudes que l’on aime et maîtrise. Et prendre soin de soi, c’est bien sûr prendre soin de l’autre, prendre soin de ses proches.
- Une lecture / un film / une série / un podcast / un compte à suivre / une musique/ qui vous a redonné le sourire ? Ou plusieurs !
Nos bibliothèques virtuelles ou physiques et les artistes sont très précieux en ces temps de confinement.
Où atterrir : comment s'orienter en politique de Bruno Latour. Bruno Latour propose de nouvelles matrices de pensées par rapport aux enjeux de globalisation, des migrations et d’environnement. Un livre éclairant dans la période.
Le soin est un humanisme de Cynthia Fleury. J’ai offert ce petit livre (trois euros le prix d’un café!) à plein de gens autour de moi et vais continuer dès que possible.
La série qui me fait sourire depuis des mois est Grace and Frankie avec Jane Fonda. Sur un ton léger et très drôle, cette série réussit à faire passer des messages très intelligents sur la vieillesse ou le féminisme par exemple.
La nouvelle saison de The New Pope de Paolo Sorrentino est aussi magnifique, c’est un confinement succulent dans le monde impitoyable du Vatican.
La playlist Spotify de Juliette Armanet « L’heure d’été » est belle et et très variée, les lives actuels de M et sa fille Billie sont aussi géniaux pour le fan que je suis.
Lire assidûment chaque jour Le Gorafi.
Et enfin le podcast France Inter Lettres d’intérieur proposé depuis le confinement par Augustin Trapenard, parrain fantastique de BSF. Les lettres de J.M.G. Le Clézio, Cécile Coulon ou Annie Ernault sont très touchantes et réchauffent le cœur.
- Une idée pour continuer à s'engager depuis son canapé ?
Devenir donateur mensuel de Bibliothèques Sans Frontières! L’accès à la culture, à l’éducation et à l’information est un combat essentiel, encore plus durant ce confinement qui exacerbe les inégalités sociales.
- Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars) ?
De très nombreux citoyens se sont approvisionnés directement auprès des producteurs pour les soutenir et manger local. Des groupes Facebook ses sont créés spontanément dans de nombreux territoires et permettent de développer des circuits courts. J’espère que cette dynamique citoyenne s’amplifiera après le déconfinement.
- Une proposition pour changer le monde après le confinement ? Et pour construire le jour d'après.
Il ne faut surtout pas se précipiter pour construire le monde d’après et rester prudent.
Comme le dit si bien Edgar Morin, il faut apprendre à vivre avec l’incertitude. Personne ne connait ni la suite de la pandémie, ni les conséquences durables sur nos économies, nos libertés ou nos démocraties.
Une seule certitude : sans la prise en compte sérieuse de l’urgence climatique dans la construction du monde d’après, ce sera un échec pour notre civilisation.
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Le site de Bibliothèques Sans Frontières : https://www.bibliosansfrontieres.org/