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Par Carenews INFO - Publié le 8 mars 2021 - 09:00 - Mise à jour le 10 mars 2021 - 11:00
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Quand Môm’artre veut grandir… mais pas trop !

Dix-neuf ans après son lancement, Môm’artre continue de fournir une éducation artistique et culturelle aux enfants. La structure a bien grandi avec bientôt vingt antennes, mais ne souhaite pas aller au-delà pour maintenir la qualité nécessaire dans un contexte social difficile.

Chantal Mainguené est lauréate du TOP 50 de l'entrepreneuriat à impact. Crédits : Môm’artre
Chantal Mainguené est lauréate du TOP 50 de l'entrepreneuriat à impact. Crédits : Môm’artre
Top 50 de l'entrepreneuriat à impact

Cet article est issu du Top 50 de l’entrepreneuriat à impact. Initié par Carenews, piloté par HAATCH et l'ESSEC et soutenu par BNP Paribas, ce classement dévoile les 50 structures (entreprises, associations, coopératives) les plus impactantes de 2020.

 

Découvrez le détail du Top 50 et ses lauréats dans le livre de 136 pages qui présente la méthodologie, les critères d'évaluation, les portraits, les chiffres, les analyses et dossiers de fond sur les réseaux de l'ESS ou la mesure d'impact.

 

« On ne peut pas être entrepreneur si l’on n’est pas optimiste, car tous les jours on n’a plus de raison de s’arrêter que de continuer », lâche Chantal Mainguené. De l’optimisme, la fondatrice de Môm’artre tente d’en avoir tous les jours depuis plus de 19 ans lorsqu’elle a fondé cette structure associative d’éducation artistique et culturelle dans son quartier de Montmartre. 

 

20 antennes Môm’artre au maximum

À l’époque, mère célibataire et « citoyenne engagée », elle veut aider les familles débordées à prendre le relai après l’école, pendant les week-ends et les vacances. Aujourd’hui, la structure a bien grandi. De Paris, Môm’artre a fait des petits : en Île-de-France, mais aussi dans le Grand Ouest près de Nantes jusqu’au Sud-Est avec plusieurs antennes à Marseille et ses alentours. Il existe aujourd’hui 18 centres et il devrait en y avoir vingt prochainement. Pour autant, la fondatrice ne veut pas essaimer davantage. Il faut maintenir la qualité dans un contexte qui a beaucoup évolué depuis les débuts de l’aventure. 

 

La fondatrice constate que pour les enfants et les parents, il y a aujourd’hui une sorte de «  décrochage  » plus important. Elle voit plus d’individualisme, de « repli sur soi », une « paupérisation » des parents, débordés et donc moins « impliqués ». Les enfants peuvent aussi connaître dès leur plus jeune âge – et de plus en plus – les affres des inégalités sociales. « Tout est cher aujourd’hui et il y a une sorte de privatisation de l’accès à la culture », regrette-t-elle. Si au Louvre comme dans d’autres musées il peut y avoir des démarches de gratuité, ce n’est pas pour ça que les parents emmèneront leurs enfants sur place. « Il faut en face des catalyseurs, des gens qui vont les emmener. Nous on fait partie de ces traits d’union là », explique-t-elle avec un ton combatif au cours d’une conversation téléphonique. Et d’ajouter, au sujet des enfants désormais surinformés : « Il faut permettre aux enfants de continuer de rêver et d’être encore un peu des enfants. »

 

« On est tous un peu usés, mais il y a une source d’espoir »

Môm’artre est aujourd’hui une structure importante avec près de 135 salariés – dont 75 équivalents temps plein – près d’une trentaine de volontaires et fait intervenir chaque année près de 200 intervenants artistiques ponctuels. Son budget prévisionnel en 2021 est de près de quatre millions d’euros dont la moitié provient de facturation, le reste venant de fonds publics et du mécénat privé. Un modèle économique « où tous les œufs n’ont pas été mis dans le même panier  » comme le qualifie Chantal Mainguené et qui permet à la structure d’être plus solide. Mais ce n’est pas le cas de tous les acteurs. « La politique publique est en train de bouger depuis la crise après nous avoir mis par terre », estime celle qui a été Fellow 2010 d’Ashoka, une aventure humaine et entrepreneuriale qui lui a permis de lui donner la « force » de se lancer dans ce projet. 

Alors que la crise de la Covid-19 a des conséquences durables sur la précarité des plus fragiles et que plusieurs structures associatives connaissent des difficultés, elle appelle à la mobilisation générale du secteur. « Il faut que nos entreprises d’intérêt général ne lâchent pas prise, ce n’est pas le moment », explique-t-elle, déterminée. Et d’ajouter, évoquant le rôle des associations, leurs engagements et leurs résultats : « On est tous un peu usés. Mais il y a une source d’espoir ». C’est dans ce contexte difficile pour les associations que Môm’artre va se rapprocher prochainement de l’association «  Chemin d’enfances ». 

 

Pierre-Anthony Canovas 

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