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Par Carenews INFO - Publié le 20 juillet 2020 - 09:00 - Mise à jour le 21 juillet 2020 - 10:25
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Railcoop, la coopérative de trains qui veut relier Lyon et Bordeaux

Comme chaque lundi, Carenews vous présente une initiative inspirante pour bien commencer la semaine. Le saviez-vous ? Depuis la fermeture de la ligne Lyon-Bordeaux en 2014, la seule manière de voyager entre ces deux villes en train est de passer par Paris ou Marseille. Née en 2019, la coopérative ferroviaire Railcoop a fait le pari de rouvrir cette ligne et compte faire circuler ses premiers trains d’ici la mi-2022.

Railcoop prévoit de mettre en service trois trains par jour au départ de Bordeaux Saint-Jean. Crédit photo : GordonBellPhotography.
Railcoop prévoit de mettre en service trois trains par jour au départ de Bordeaux Saint-Jean. Crédit photo : GordonBellPhotography.

 

« On va redévelopper les petites lignes de trains parce que ça permet de faire des économies et (...) de réduire nos émissions » a déclaré Emmanuel Macron lors de son allocution du 14 juillet. Une annonce qui a réjoui Railcoop, la première coopérative ferroviaire en France créée en 2019.

L’objectif de Railcoop n’est pas de concurrencer les différents opérateurs ferroviaires sur des lignes déjà existantes. « Notre but est de recréer des lignes supprimées comme le fameux Bordeaux-Lyon », explique Alexandra Debaisieux, membre de la direction collégiale de Railcoop. Un projet rendu possible grâce  à l’ouverture totale à la concurrence du transport ferroviaire en France, qui sera effective en décembre 2020.

Railcoop est une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) où chaque sociétaire correspond à une voix lors des prises de décision en assemblée générale. Comptant aujourd’hui 1 367 sociétaires, Railcoop souhaite mettre autour de la table tous les acteurs du territoire concernés par le projet : « les collectivités locales qui ont un rôle d'aménageur et d’inclusion sociale, les citoyens qui ont un intérêt à revoir les trains circuler sur leur territoire, les entreprises du territoire pour transporter des marchandises ou permettre à leurs salariés de se déplacer et les associations », commente Alexandra Debaisieux. Tous les bénéfices sont également réinjectés dans l’objet social de l’entreprise. 

Notre but est de recréer des lignes supprimées comme le fameux Bordeaux-Lyon. 

Lyon-Bordeaux pour 38 euros

La logistique de la circulation des trains en France est pilotée par SNCF Réseaux, une structure publique, indépendante des opérateurs ferroviaires. Railcoop vient de notifier à cette dernière, ainsi qu’à l’Autorité de régulation des transports (ART), ses besoins. La coopérative souhaite faire circuler six trains par jour, avec trois départs de Bordeaux et de Lyon. « L’objectif est de prendre des parts de marché au covoiturage et à l’autocar », précise Alexandra Debaisieux. 

Selon ses prévisions, le tarif moyen pour un Lyon-Bordeaux sera de 38 euros, un prix qui s’aligne volontairement sur celui du covoiturage. Ce tarif a été calculé sur la base d’un volume de voyageurs qui permet à la coopérative d’être à l’équilibre. Aussi, Railcoop compte co-construire avec ses sociétaires une grille de tarification sociale ou d'autres avantages qui garantiraient l’accès à ce service au plus grand nombre. 

La future ligne de train Lyon-Bordeaux desservira plusieurs autres villes du territoire. (Crédit photo : Railcoop.)
La future ligne de train Lyon-Bordeaux desservira plusieurs autres villes du territoire. Crédit photo : Railcoop.

Atteindre un capital social de 1,5 million d’euros pour utiliser le réseau ferré

Actuellement, Railcoop n’est pas encore un opérateur ferroviaire. Pour ce faire, elle attend que l’État lui délivre une double licence ferroviaire qui l’autorisera alors à effectuer des trajets non seulement pour les voyageurs mais aussi pour le fret de marchandises. Pour obtenir ce « laissez-passer », la coopérative doit accumuler un capital social de 1,5 million d’euros. « C’est une garantie que l’État nous demande », illustre Alexandra Debaisieux. Cette licence, qu’elle espère obtenir d’ici la fin de l’année 2020, lui donnera l’autorisation d’emprunter les voies ferrées de SNCF Réseaux en contrepartie d’une redevance. 

Elle leur permettra également d’amorcer la location du matériel ferroviaire. « Aujourd’hui, une rame de train coûte 11 millions d’euros, et nous avons besoin de six. Les loueurs nous demandent des garanties de la part d’acteurs publics et de banques. On est en train d’activer différents leviers pour les trouver et faire rapidement la commande du matériel ferroviaire pour qu’il soit livré en juin 2022 », ajoute Alexandre Debaisieux. Des démarches qui seront facilitées une fois la licence ferroviaire obtenue. Railcoop est sur la bonne voie et espère faire circuler les premiers trains d’ici mi-2022.

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