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Par Carenews INFO - Publié le 15 mai 2023 - 14:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:21 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Alimentation saine et durable : que demandent 70 organisations du secteur au gouvernement ?

Un collectif adresse une lettre ce lundi 15 mai à la Première ministre, appelant à des mesures politiques qui assurent une alimentation saine et durable à toutes et tous.

Crédits : iStock.
Crédits : iStock.

 

Action contre la Faim, Alternatiba, Commerce Équitable France, France Nature Environnement, Greenpeace, Oxfam France, UFC-Que Choisir, Vrac… Ces associations font partie des 70 organisations qui adressent ce lundi 15 mai une lettre à Elisabeth Borne. Elles lui demandent une stratégie pour l’alimentation « à la hauteur des enjeux écologiques, sociaux et de santé publique. » 

 

À l’origine de ce courrier, la définition par le gouvernement de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) prévue en juillet prochain. Selon la loi Climat & Résilience promulguée en 2021, celle-ci « détermine les orientations de la politique de l'alimentation durable, moins émettrice de gaz à effet de serre, respectueuse de la santé humaine, davantage protectrice de la biodiversité, favorisant la résilience des systèmes agricoles et des systèmes alimentaires territoriaux et garante de la souveraineté alimentaire. » Plusieurs acteurs, comme l’IDDRI ou le Conseil National de l’Alimentation ont émis des recommandations dans cette perspective. 

 

Les 70 organisations signataires du courrier appellent quant à elles l’État à réguler « plus strictement le secteur agroalimentaire pour assurer une alimentation saine et durable à toutes et tous. » 

 

Plusieurs exigences

 

Selon elles, la Stratégie devra concerner la hausse de la consommation de fruits et légumes, légumineuses, céréales complètes et fruits à coques issus de l’agroécologie, et la baisse de la consommation de produits trop gras, trop sucrés, trop salés, ultra-transformés, ainsi que de viande et de produits laitiers. Ces mesures correspondent à la fois aux recommandations nutritionnelles établies par le passé par les programmes nationaux nutrition santé (PNNS), mais aussi aux impératifs écologiques. À ce titre, le Conseil National de l’Alimentation rappelle par exemple que « la viande et les produits laitiers représentent 85% des émissions de GES de l’alimentation au stade agricole en France. » L’alimentation constitue le troisième poste le plus émetteur en France, derrière le transport et le logement. 

 

Les politiques établies dans le cadre de la SNANC devront aussi favoriser « l’accès de tous et toutes à une alimentation saine et durable » avec une attention aux « populations les plus précaires socialement. » En effet, l’insécurité alimentaire touche 8 millions de personnes en France. Le collectif suggère d’interdire la publicité « pour les produits nocifs pour la santé et la planète », de rendre obligatoire le Nutri-score et de mettre en place un « véritable étiquetage environnemental. » Les organisations appellent aussi à « augmenter les moyens dédiés à l’éducation, la formation des professionnels de santé et à la sensibilisation de l’ensemble de la population. » 

 

Autre requête : encadrer les marges de la grande distribution. Pour favoriser la transition, les politiques publiques devront enfin « renforcer le soutien économique au secteur de la restauration collective ainsi qu’aux agriculteurs et agricultrices. »

 

Impacts du système alimentaire

 

La lettre rappelle aussi le rôle de l’alimentation dans le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité et « l’explosion des maladies chroniques. » Ses signataires considèrent que « les causes de ces problèmes sont connues », citant par exemple l’agriculture intensive, la difficulté d’accès à des aliments sains et durables, ou encore l’exposition aux perturbateurs endocriniens. 

 

« Malgré ces facteurs systémiques, les politiques publiques continuent de reposer sur les “engagements volontaires” des entreprises du secteur alimentaire et sur le mythe du “consommateur responsable” » ajoutent les associations. Il faut ainsi que le gouvernement résiste « à la pression de certains lobbies » pour suivre les recommandations des scientifiques et acteurs de la société civile.

 

Célia Szymczak 

 

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