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Par Carenews INFO - Publié le 31 mai 2021 - 17:00 - Mise à jour le 2 mars 2023 - 16:56 - Ecrit par : Christina Diego
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Back Market : l'essor du matériel reconditionné et de l'économie circulaire

Le marché du matériel reconditionné explose. La startup Back Market s'est imposée comme leader mondial d'autant plus depuis sa récente levée de fonds qui la propulse dans le club des licornes françaises. Décryptage d'un phénomène en faveur de l'économie circulaire.

L'engouement du matériel reconditionné . Crédit : iStock
L'engouement du matériel reconditionné . Crédit : iStock

 

276 millions d’euros. Back Market a fait la une de l’actualité il y a quelques jours avec cette levée de fonds qui assoit sa position de leader sur le marché du reconditionné. Le spécialiste du matériel informatique reconditionné entre donc dans le club très prisé des licornes françaises. Explications. 

 

La crise sanitaire : un accélérateur pour le reconditionné

 

La startup Back Market, qui ambitionne de devenir B Corp en 2022, propose des produits reconditionnés sur sa plateforme rassemblant près de 1 500 revendeurs de produits d’occasion (testés, réparés) dans 13 pays, en Asie, Europe et aux US.

Et la crise sanitaire a été un véritable accélérateur pour le succès du smartphone reconditionné, révélait en novembre 2020 un baromètre IFOP. 60 % des Français déclaraient vouloir acheter ou avoir l’intention d’acheter un smartphone reconditionné. Un succès qui favorise l'économie circulaire et son développement.  Un engouement que nous confirme Thibaud Hug de Larauze, co-fondateur de Back Market : 

 

Le marché du matériel reconditionné croît beaucoup plus vite que celui du neuf, entre 11 et 13 % de croissance par an pour les produits reconditionnés. Aujourd’hui, on estime que 7 à 10 % des produits vendus sont reconditionnés donc la majorité des produits électroniques vendus sont neufs. La mission de Back Market est d’inverser ce ratio et d’arriver à une consommation de plus de produits reconditionnés que de neufs. » 

 

Le reconditionné au service de l’environnement ?

 

Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cet engouement. Les consommateurs ont acquis une meilleure connaissance du produit et savent très exactement à quoi correspond un smartphone reconditionné. Le critère le plus important reste le prix jugé plus attractif par rapport à du matériel neuf. L’enquête démontre que 56 % des personnes ayant acheté ou l’intention d’acheter un téléphone reconditionné citent en premier cet élément comme facteur d’achat. Vient ensuite la contribution à la préservation de l’environnement, pour 15 % des personnes interrogées.

Pour Thibaud Hug de Larauze, il est clair que le succès de la plateforme Back Market permet de remplir aujourd'hui ces deux objectifs. 

« Tout d’abord, nous avons l'objectif de redistribuer du pouvoir d’achat aux consommateurs, car les produits reconditionnés sont deux fois moins chers. Deuxièmement, il s’agit de contribuer à la lutte contre les émissions de CO2. La Tech est émettrice de 5 % des émissions globales qui sont liées à la production de matériel technologique neuf, soit 1,7 milliard de tonnes par an. La part des consommateurs qui venaient sur Back Market pour une raison écologique la première année représentait 3 %. Et cela a dépassé les 20 % fin 2020. Cela donne beaucoup d'espoir pour la transition écologique. Ces 20 % de consommateurs écoresponsables me rendent très enthousiaste, car c’est vraiment le signe d’une envie de consommer mieux, de façon plus responsable. » 

 

 

Un marché du reconditionné florissant 

 

Le marché mondial du reconditionné est estimé à plus de 50 milliards d’euros, dont 22 milliards d’euros concernent essentiellement les smartphones. Le marché pourrait même peser 52,7 milliards de dollars d’ici à 2022, selon une étude de Remade Group, une entreprise française de reconditionnement. En France, plus de 2 millions d’appareils auraient été vendus en 2020, représentant 10 % des ventes des téléphones portables dans le pays. Un chiffre qui a presque doublé en moins de deux ans. 

Une étude réalisée par la société de sondage YouGov, fin 2020, confirme cette explosion du marché du reconditionné, porté par le smartphone. Un tiers des Français interrogés (28 %) déclaraient offrir une seconde vie à leurs appareils électroniques en les recyclant. Malgré tout, il s’avère que bon nombre de ces produits dorment encore dans les tiroirs des consommateurs, 19 % des interrogés disent les conserver chez eux, même lorsqu’ils ne s’en servent plus. Une habitude qui concerne particulièrement les 18-24 ans. Les personnes de plus de 55 ans répondent les recycler (31 %).

 

Le succès de la reprise des appareils

 

Une deuxième activité que les équipes de Back Market ont également su saisir dès cette fin d’année. Le service de reprise de produits auprès des particuliers a lui aussi connu un boom sur la plateforme et représente aujourd’hui 10 % de l’activité.  « Nous avons une seconde activité de reprise de produits des particuliers pour approvisionner les reconditionneurs. Depuis fin 2020, on a lancé deux autres catégories de produits comme les consoles de jeux et plus récemment les casques audio, notamment en France et en Allemagne et cela marche très bien. Ces programmes de buy back, de reprise de produits, n’existaient pas sur les produits autres que les smartphones. Cette activité grossit d’ailleurs plus vite que la vente de produits reconditionnés. Notre intention est de continuer à développer ce secteur de la reprise », nous détaille Thibaud Hug de Larauze.

Le gouvernement a également annoncé dans sa feuille de route « Numérique et environnement » l’objectif de 20 % des achats d'appareils électroniques (téléphones, ordinateurs portables et fixes, accessoires) qui devront se faire progressivement à partir de matériel reconditionné. 

 

Démocratiser l'économie circulaire

Pour Back Market, la récente levée de fonds va permettre d’accélérer le développement de la startup sur l’international, notamment pour créer des services à fortes valeurs pour démocratiser l’économie circulaire, comme des services de logistiques, de reprises de produits usagés et étendre l’offre de la plateforme à encore plus de catégories de produits. 

« Notre souhait est d’investir dans la qualité des produits reconditionnés. Pour ne plus donner de raisons aux consommateurs d'acheter du neuf, on doit investir encore plus sur ces nouveaux services pour offrir du reconditionné de qualité », explique Thibaud Hug de Larauze. 

L'entreprise souhaite créer un laboratoire d’innovation avec des ingénieurs qui testent les pièces détachées et qui vont les certifier pour les vendre ensuite à l’écosystème des reconditionneurs. La qualité des pièces détachées est un élément déterminant dans le reconditionnement des produits pour qu’ils soient fiables et qu’ils puissent durer dans le temps. « Nous allons leur fournir ce service de qualité qui est très important pour qu’ils soient assurés de revendre des produits reconditionnés de qualité », conclut le cofondateur de la plateforme. 

 

 

Christina Diego 

 

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