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Par Carenews INFO - Publié le 24 octobre 2023 - 15:41 - Mise à jour le 24 octobre 2023 - 16:50 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Caracol : une colocation solidaire multiculturelle en plein cœur de Paris

Créée en 2018, l’association Caracol propose des colocations temporaires qui font vivre ensemble jeunes français et étrangers. Un nouveau projet, lancé en août, accueille 29 habitants pour une durée d’un an.

Laure, Gabriel et Carlos, trois colocataires Caracol. Crédit : Théo Nepipvoda.
Laure, Gabriel et Carlos, trois colocataires Caracol. Crédit : Théo Nepipvoda.

 

Carlos, Vénézuelien, est arrivé en France en 2018. Récemment, une rupture amoureuse l’a poussé à chercher un nouveau logement. Qui plus est à Paris puisqu’il vient de débuter un CAP dans une boulangerie solidaire de la capitale. 

Pour lui, le nouveau projet de l’association Caracol est tombé à point nommé. « J’avais besoin d’un logement stable pour suivre mes études tranquillement car ce n’est pas évident de faire des études, un stage, et de ne pas avoir un lieu pour vivre », considère le jeune homme. Il a emménagé début septembre dans la colocation Caracol qui réunit 29 jeunes, Français et étrangers, en plein cœur du 19e arrondissement de Paris.

 

22 colocations ouvertes sur le territoire

Créée en 2018, l’association propose des colocations interculturelles entre jeunes français et étrangers. Pour l’instant, 22 ont été ouvertes sur l’ensemble du territoire. Il s’agit d’occupations temporaires, d’une durée d’un minimum d’un an, de logements mis à disposition par des propriétaires. 

Pour ce nouveau projet, le bailleur social Paris Habitat a proposé à l’association d’occuper les lieux un an avant qu’ils soient complètement rénovés. Les premiers habitants sont arrivés mi-août. Colocation de 29 personnes ? Presque… Il s’agit plutôt de neuf appartements répartis dans différents immeubles voisins accueillant également des logements sociaux. Chaque appartement accueille entre deux et cinq personnes. 


 

Les colocations solidaires, une réponse durable au mal-logement des plus précaires ? 


« On se soutient énormément »

Parmi les 29 occupants, 14 sont étudiants au campus Mode Métiers d’Art et Design, partenaire du projet. Le thème de la colocation est d’ailleurs l’art : « On a demandé aux candidats s’ils avaient une appétence pour la musique ou tout ce qui tourne autour de l’art », précise Zoé Royer, chargée de communication pour l’association. 

« Quand j’ai entendu parlé du projet, je me suis dit que ça correspondait à mon esprit, que j’avais ma place là dans ce projet d’habitat solidaire », se souvient Carlos qui apprécie l'émulation artistique, mais surtout l’aspect multiculturel et solidaire du projet. Aujourd'hui, il occupe un logement avec deux Français, Jules et Jess : « On se soutient énormément. Pendant le déménagement par exemple, on s’est beaucoup aidé », se réjouit Carlos.

 

Un chantier participatif en novembre

De la solidarité au sein des appartements, mais également entre les différentes colocations. Une crémaillère organisée dans un bar leur a permis à tous de faire connaissance. Autre événement phare en novembre : un chantier participatif. Il réunira tous les habitants et permettra de réaliser les travaux nécessaires dans chaque appartement : « on va recenser les besoins auprès de chaque colocataire. On trouve le matériel en amont. Ainsi, le jour J, il n’y a plus qu’à se lancer dans les travaux », explique Zoé Royer.

Laure, 27 ans, qui travaille dans la communication, a immédiatement été conquise par le volet solidaire du projet. La Franco-Vénézuélienne partage un appartement avec une seule colocataire. En revanche, elle connaît déjà une grande partie des autres habitants. Il y a quelques semaines, elle a mis la main à la pâte en tentant d’aider un autre appartement à installer un verrou sur la porte : « J’ai essayé avec ma perceuse, mais la mèche s’est cassée en deux. J’aime bricoler, mais il y a aimer et savoir faire », s’amuse la jeune femme. 

Arrivée cette année à Paris après des études à Lyon, Laure a eu peur de ne pas trouver de logement sur un marché saturé : « Caracol permet d’avoir un logement accessible et cela sans garant. Ce n’est pas envisageable d’habiter à Paris si tu n’as pas de garants, car même avec, c’est déjà compliqué », explique-t-elle.

 

Quatre candidatures pour une place

Même sentiment chez Carlos. Il pointe un autre avantage du projet. Il s’agit du prix, aux alentours de 350 euros par mois : « Quand on a des revenus modestes comme moi, c’est très compliqué de trouver un logement à Paris. Sans Caracol, en tant que smicard travaillant dans une boulangerie, j’aurais dû vivre en banlieue lointaine et faire deux heures de trajet pour bosser. »

Ces conditions ont permis d’attirer au moins quatre candidatures pour une place disponible. L’association a mis en place un processus de recrutement en plusieurs phases : un dépôt de candidature puis un entretien individuel avec un membre de l’association.

 

Que deviennent les occupants après un an ?

Gabriel, un autre colocataire, vient de finir ses études en cinéma. Il n’a pas peur de qualifier le tarif proposé par Caracol d’incroyable. Le Nantais d’origine estime que « cela a été une façon simple et avantageuse de trouver un appart à Paris. La localisation est incroyable, à côté du canal de l’Ourcq, pas loin du métro ». Pendant un an, il va filmer la vie de tous les colocataires dans le but d’en faire un documentaire. 

En août 2024, après un an d’occupation, les locataires Caracol seront dans l’obligation de trouver un autre lieu de vie: « Je ne vais pas vous mentir, je m’inquiète », tempère Carlos. « Le marché est déjà saturé. Les Jeux olympiques représentent une pression supplémentaire sur le marché de l’habitation, ce qui va davantage précariser les personnes qui le sont déjà ». Ils pourront bénéficier de l’accompagnement proposé par Caracol pour aider les habitants à trouver une solution pérenne de relogement : « Notre but est que tout le monde trouve quelque chose à la suite de la colocation », explique Zoé Royer.

 

Théo Nepipvoda

 

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