Ces acteurs de l’engagement qui se présentent aux élections législatives
Plus de 4 000 candidats se présentent dimanche 30 juin dans les 577 circonscriptions pour être élus députés. Parmi eux, plusieurs noms d’acteurs de l’engagement qui tentent de passer de la société civile à la vie politique.

De l’engagement en faveur d’une cause ou au sein d’une association à la politique, n’y-a-t -il qu’un pas ? Pour ces différents acteurs repérés par Carenews, le rubicond qui sépare les différentes sphères de la vie démocratique a en tout cas été franchi à l’occasion des élections législatives. Issus de la société civile, engagés en faveur des droits de l’enfant, de la réduction des déchets ou encore de l’inclusion des personnes en situation de handicap, leurs noms seront inscrits parmi les candidats à la députation ce dimanche 30 juin.
Lyes Louffok, candidat du Nouveau Front populaire dans le Val-de-Marne
Le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok se porte candidat sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP) dans la 1ère circonscription du Val-de-Marne.
Ancien enfant placé et auteur du livre Dans l’enfer des foyers, Lyes Louffok prend depuis régulièrement la parole pour dénoncer les défaillances de la protection de l’enfance et interpeller les représentants politiques. L’étudiant en droit et ancien éducateur spécialisé a déjà côtoyé la sphère politique en tant que membre du Conseil national de la protection de l’enfance de 2016 à 2023, puis en créant début 2024 un comité de vigilance chargé d’appuyer la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance.
« Face à la menace que représente l’extrême droite pour les droits des enfants, j’ai décidé de prendre part à cette bataille en acceptant l’investiture du Front populaire », a-t-il déclaré sur X pour présenter sa candidature.
Boris Tavernier, cofondateur de l’association Vrac et candidat dans le Rhône
Cofondateur de l’association Vers un réseau d’achat en commun (Vrac) et engagé depuis vingt ans dans la lutte contre la précarité alimentaire, Boris Tavernier se présente pour la première fois en politique, investi par le NFP dans la deuxième circonscription du Rhône.
Lyonnais depuis plus de vingt ans, Boris Tavernier y a fondé Vrac, une association qui permet d’acheter des produits issus de l’agriculture paysanne et biologique à prix coûtant, grâce à des groupements d’achats. Le réseau compte désormais 18 branches locales en France et en Belgique et est présent dans plus de 100 quartiers populaires en France Sa candidature est le fruit d’une décision prise le lendemain des élections européennes. « Je n'avais pas envie de me réveiller le 8 juillet avec Bardella au pouvoir », a-t-il déclaré au journal Lyonmag.
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Charlotte de Vilmorin, candidate sans étiquette et militante pour l’accessibilité de l’espace public aux personnes en situation de handicap
Entrepreneuse dans le but de favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, Charlotte de Vilmorin se présente comme candidate, sans étiquette, aux élections législatives dans la 10ᵉ circonscription de Paris.
Atteinte d’une maladie génétique, elle a créé en 2015 Weeliz, un site de location de voitures adaptées aux personnes en fauteuil roulant, par la suite racheté par l’Association des paralysés de France. Après avoir obtenu le prix du meilleur projet d’innovation sociale par la Commission européenne en 2016, elle a depuis lancé Newav, une start-up qui vise à adapter les voitures électriques aux fauteuils roulants.
Sa candidature a été motivée par la volonté de « rendre visible le handicap » face au constat du peu de mentions des sujets de handicap lors des élections européennes.
Raphaël Kempf, avocat engagé et candidat dans la 1ʳᵉ circonscription de Paris
Avocat du mouvement Les Soulèvement de la terre, des Gilets jaunes ou encore des victimes de violences policières, Raphaël Kempf se porte candidat pour le NFP dans la première circonscription de Paris.
Avocat pénaliste au Barreau de Paris, spécialiste des libertés publiques et engagées pour le droit des activistes victimes de répression, Raphaël Kempf a pris la parole pour s’opposer à « l’état d’urgence permanent », à la loi sécurité globale et à la loi contre le séparatisme.
Face à la poussée de l’extrême droite, « j’ai eu la sensation d’être face à une responsabilité historique. Je n’avais pas d’autre choix que de m’engager dans cette campagne », a-t-il déclaré au média Streetpress, tout en tenant à être considéré comme un candidat de la société civile.
Ludovic et Nadine Larré, des candidats dans le Gers pour défendre le droit des animaux
Dans la 1ère circonscription du Gers, Ludovic et Nadine Larré, respectivement vice-président et présidente de l’association Chapatoune, se portent candidats à la députation sous la bannière du parti centriste Le mouvement pour les animaux.
Le parti politique, créé en 2022 pour succéder au Parti citoyen pour les animaux, a la particularité de ne recruter en son sein que des responsables associatifs de terrain ou des spécialistes des animaux familiers, des animaux d’élevage ou des équidés. Il est également membre de la coalition de partis « Tous unis pour le vivant », qui contient six partis politiques « indépendants des partis traditionnels » ayant pour ambition de défendre « ensemble l’homme, l’animal et la nature ».
Adel Amara, un candidat engagé contre les rixes dans le Val-de-Marne
Candidat du NFP investi par La France insoumise dans la quatrième circonscription du Val-de-Marne, Adel Amara s’est fait connaître pour son engagement contre les rixes entre deux cités. Engagé depuis son adolescence dans le monde associatif, l’ancien éducateur sportif et culturel a ensuite développé des actions d’éducation populaire dans sa région.
À la suite de l’agression d’un lycéen à Champigny-sur-Marne, Adel Amara a lancé un collectif pour mettre fin à la rivalité qui opposait depuis des décennies des jeunes de Champigny-sur-Marne et de Villiers-sur-Marne. Une réussite qui l’a poussé à entrer au conseil municipal de sa ville où il mène ce qu’il qualifie d’« une opposition associative ». Pour les législatives, il se présente comme une figure de la société civile qui veut vaincre le fatalisme et l’abstentionnisme et continuer de s’engager pour la jeunesse.
Élisabeth Crépin-Leblond