5 dates à connaître sur l'insertion professionnelle
Quelles sont les grandes dates clés du développement de l’insertion professionnelle en France ? Éclairage avec Fabien de Castilla, co-directeur général du groupe Ares, l’Association pour la Réinsertion Économique et Sociale.
Qu'est-ce que l'insertion professionnelle ?
L'insertion professionnelle se définit par « le processus qui permet à un individu, ou à un groupe d'individus, d'entrer sur le marché du travail dans des conditions favorables à l'obtention d'un emploi. L'insertion professionnelle découle d'une stratégie à la fois volontaire et individuelle ». Aujourd'hui, il est commun d'utiliser le terme d'inclusion.
Au fil des décennies, l'insertion professionnelle a connu des évolutions majeures, notamment à travers les principales lois et politiques publiques qui ont été mises en oeuvre par les gouvernements successifs pour favoriser l'insertion des personnes les plus éloignées de l'emploi. Découvrez les dates clés à connaître.
insertion professionnelle : 5 dates clés
- Fin des années 70
C’est l’émergence des premières structures d’insertion et des enjeux de l’insertion pour les personnes en grande précarité. Un exemple en 1978, l’Association Départementale du Nord pour la Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence (ADNSEA) crée, dans la métropole lilloise, sa première entreprise d’insertion : Réabat Bâtiment, qui deviendra dans les années 80’ le groupe Vitamine T.
- Les années 80’
C’est l’époque qui voit naître l’essor des entreprises d’insertion et les grandes questions liées à l’insertion du point de vue des publics visés et des politiques publiques.
1985
Le Groupe SOS, entreprise sociale, organisée sous la forme d’une association, décide de s’engager pour lutter contre toutes les exclusions. Les associations, entreprises et structures qui composent le groupe agissent encore aujourd’hui sur le terrain pour fournir des réponses aux difficultés sociales et sociétales.
1988
Création du RMI, revenu minimum d'insertion, qui avait pour objectif de garantir un niveau minimum de ressources et faciliter l'insertion ou la réinsertion de personnes disposant de faibles revenus.
La circulaire du 20 avril 1988 précisa que les Entreprises d’Insertion devaient accueillir prioritairement des personnes en situation de marginalité (toxicomanes, sortants de prison ou d’hôpitaux psychiatriques). Une autre circulaire datée du 31 mars 1989 va plus loin et indique que les personnes prioritaires de ce dispositif seraient celles au chômage de longue durée.
- Les années 90’
La loi du 3 janvier 1991 a créé à l’époque le Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE) et reconnaît la démarche d’insertion par l’activité économique.
C’est le début des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui permettent à des personnes sans emploi en difficultés sociales et professionnelles de bénéficier d'un contrat de travail.
1991
Création d'Ares, l’Association pour la Réinsertion Economique et Sociale, acteur important de l’insertion par l’activité économique dont la vocation première est de favoriser l’insertion de personnes en grande exclusion (SDF, jeunes sans qualification, personnes handicapées…).
1998
La loi relative à lutte contre l’exclusion entre dans le Code du travail. Elle garantit, sur l'ensemble du territoire, l'accès à tous aux droits fondamentaux dans les domaines de l'emploi, du logement, etc. Son article 4 précise que : « Tout chômeur âgé de seize à vingt-cinq ans ou tout chômeur de longue durée ou rencontrant des difficultés d'insertion professionnelle a le droit à un accueil, un bilan de compétences et une action d'orientation professionnelle afin de bénéficier d'un nouveau départ sous forme d'une formation, d'un appui individualisé ou d'un parcours vers l'emploi ou la création ou la reprise d'entreprise ».
- 2009
Le revenu de Solidarité active (RSA), en vigueur le 1er juin 2009 en France métropolitaine, se substitue au revenu minimum d'insertion (RMI). Il se donne comme but de remédier aux principaux défauts du RMI. Il a comme principal objectif d’inciter au retour à l'activité les bénéficiaires des minima sociaux.
- 2019 / 2020
Le 10 septembre 2019, Thibaut Guilluy, président du Conseil de l’Inclusion dans l’Emploi, a remis « le Pacte d’ambition pour l’insertion par l’activité économique (IAE) – Permettre à chacun de trouver sa place » à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
À ce moment-là, le secteur a connu une forte accélération avec la promesse de soutenir, par l’État, la création de 100 000 postes en insertion. Cela a représenté un effort budgétaire colossal et un ensemble de réformes qui a permis de fluidifier le secteur et de créer de nouveaux dispositifs en lien avec l'entreprise”.
2020
C’est la nomination, pour la première fois, d'une ministre déléguée à l’Insertion, Brigitte Klinkert. Autre fait marquant, l’intitulé de la ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion. Il faut remonter à 1984 pour lire une mention assez proche dans le titre d'un ministre du Travail et de la formation professionnelle.
Ces deux dates, très récentes, sont symboliques pour le secteur. On est passé d’une période difficile où on devait constamment se battre pour obtenir des budgets à un État qui nous encourage et nous dit allez-y. On n'avait jamais vu ça en 30 ans !”, nous explique Fabien de Castilla.
Pour lui, qui est dans le secteur de l’insertion depuis 10 ans, les temps ont vraiment changé. Il se réjouit de ce changement de paradigme, d’un point de vue politique avec un ministère dédié avec qui il est possible d’échanger sur les perspectives du secteur. Autre avancée, celle de voir un budget en croissance alloué à l’insertion.
Fin 2020, on était sur un chiffre de 140 000 postes dans l’insertion. L’État annonce, en pleine période de crise sanitaire et de restriction budgétaire, la volonté d’accueillir 240 000 personnes en parcours d’insertion par an dès 2022 ”, conclut Fabien de Castilla.
Christina Diego
Voici les articles du dossier complet sur l'insertion :
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