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Par Carenews INFO - Publié le 18 juin 2024 - 15:27 - Mise à jour le 19 juin 2024 - 12:53 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Dans l’ESS et l’impact, les salaires des cadres progressent

Selon le baromètre publié par Jobs that make sens, Orientation durable et On purpose, les salaires des cadres dans le secteur de l’ESS et de l’impact ont augmenté en moyenne de 8 % en deux ans. L’écart avec les rémunérations de l’économie traditionnelle se réduit mais persiste, ainsi que les inégalités entre les femmes et les hommes.

Le baromètre réalisé par Orientation durable, On purpose et Jobs that make sens analyse les salaires de 1961 professionnels en poste dans l'ESS et dans des organisations à impact en 2024. Crédits : Carenews
Le baromètre réalisé par Orientation durable, On purpose et Jobs that make sens analyse les salaires de 1961 professionnels en poste dans l'ESS et dans des organisations à impact en 2024. Crédits : Carenews

 

Quel salaire peut espérer gagner un cadre exerçant dans l’économie sociale et solidaire (ESS) ou dans l’impact aujourd’hui ? 

Jobs that make sens, le cabinet de recrutement Orientation durable et On purpose ont publié le 13 juin l’édition 2024 de leur baromètre des salaires de l’ESS et des métiers à impact, qui répond en partie à cette question. 

Fondée sur une collecte menée entre avril et mai 2024 auprès de 1961 professionnels en poste dans l’ESS et dans des organisations à impact, l’étude fournit des données en rémunérations annuelles brutes sur les salaires des cadres de l’ESS et du secteur de l’impact et les compare avec ceux appartenant à l’économie traditionnelle. Elle se penche également sur les conséquences du confinement, et du phénomène de « la grande démission » sur les rémunérations du secteur ainsi que sur les différences de rémunération entre les femmes et les hommes. 

 

 salaires de l'ess et de l'impact Crédits : Carenews
Crédits : Carenews

 

Un écart de 17 % par rapport à l’économie classique  

En comparant les données du baromètre avec ceux de l’enquête publiée en 2023 par l’association pour l’emploi des cadres (Apec), Jobs that make sens, Orientation durable et On purpose relèvent un écart moyen de 17 % sur les salaires médians (fixe + variable), avec de fortes disparités en fonction des métiers.  

Autrement dit, en moyenne les salaires médians des cadres de l’ESS et des métiers à impact sont inférieurs de 17 % aux salaires médians relevés par l’Apec dans 111 familles de métiers différentes en 2023.   

Cet écart varie toutefois en fonction des branches d’activités. Par exemple, dans le domaine de l’accompagnement des publics, le salaire médian établi par le baromètre des salaires de l’ESS et des métiers à impact s’établit à 27 600 euros brut par an, contre 36 000 euros du côté des métiers étudiés par l’APEC, soit un écart de 23 %.  

Pour la communication et le marketing, l’écart entre le baromètre et l’étude de l’Apec est de 9 % pour les fonctions de communication, avec un salaire médian brut annuel de 38 400 euros côté ESS et l’impact contre 42 000 euros chez les entreprises sollicités par l’Apec. Cet écart se hisse à 20 % pour les fonctions de gestion de projets marketing et de marketing digital, avec un salaire médian porté à 48 000 euros au sein de l’économie traditionnelle. 

L’écart de salaire le moins important se trouve dans les ressources humaines (RH) où le salaire médian du côté de l’ESS et de l’impact s’établit à 44 000 euros brut annuel selon le baromètre. Selon l’étude de l’Apec, il est de 43 000 euros pour les cadres RH généralistes et de 45 000 euros pour les cadres en charge du recrutement et de la gestion de carrière, soit un écart de plus ou de moins 2 % entre le secteur de l’ESS et de l’impact et l’économie traditionnelle.  

Mais cet écart se creuse concernant les fonctions de responsable des ressources humaines. Selon l’Apec, le salaire médian pour ce poste s’établit à 53 000 euros brut par an, soit un chiffre supérieur de 17 % au salaire médian établit par le baromètre qui ne donne qu’un chiffre général pour le secteur des ressources humaines. 

L’écart de salaires médians le plus important est observable quant à lui pour les fonctions de développement commercial. Selon le baromètre ESS et impact, le salaire médian brut annuel dans ce secteur s’établit à 40 525 euros. Selon l’Apec, il s’établit à 60 000 euros pour les fonctions de développement commercial et à 61 000 euros pour les fonctions de management commercial, soit des écarts de respectivement 32 et 34 % entre les deux secteurs. 


À regarder également : Vidéo : Qu’est-ce qu’un métier qui a du sens ? 


 

Depuis 2 ans, des salaires en augmentation mais des inégalités de genre qui persistent 

Le baromètre se penche également sur l’impact de la « grande démission », c’est-à-dire d’une chute drastique des candidatures pour de nombreux postes, sur les salaires dans les différentes familles de l’ESS. Là encore, l’évolution est variable en fonction des secteurs et des postes. 

Entre 2022 et 2024, le baromètre dépeint une augmentation générale des salaires. Sur l’ensemble des secteurs et des postes, les salaires ont augmenté en moyenne de 8 %. 

Cette hausse s’observe par exemple dans le domaine de l’éducation populaire et de la jeunesse, où les salaires ont augmenté de 8 % en moyenne. Concernant l’emploi et la formation, ils ont augmenté de 5 %. Un chiffre porté à 9 % dans le secteur de la finance responsable, ou encore à 7 % dans le secteur de l’insertion professionnelle.  

Dans le secteur médico-social en revanche, le baromètre note aucune augmentation des salaires entre 2022 et 2024. La progression la plus importante concerne la protection de l’enfance et la transition écologique, deux secteurs qui voient chacun une augmentation de 16 % des salaires entre le baromètre 2022 et le baromètre 2024.  

Mais le baromètre pointe également un autre phénomène : celui des inégalités persistantes dans l’ESS entre les femmes et les hommes, concernant le niveau de salaire et le type de poste.  

En se fondant sur le rapport sur l’égalité femmes-hommes dans l’ESS rédigé par le Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire, Jobs that make sens, Orientation Durable et On purpose affirment que « malgré les valeurs d’équité et de justice sociale prônées par l’ESS, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les postes de direction ».  



 

Sur les 27 % d’hommes et 73 % de femmes qui ont répondu, le baromètre fait état d’un écart de salaires entre les genres de 19 % en moyenne, un chiffre certes « légèrement inférieur à celui observé dans l’économie conventionnelle » où l’écart entre les salaires est de 25 %, mais qui reste significatif. 

Selon le baromètre, cet écart est le plus fort parmi les membres de comité de direction. Le salaire médian des femmes y est de 53 476 euros bruts annuel, contre 65 176 euros pour les hommes, soit un écart de 22 %. L’écart est le moins important parmi les salariés « responsables de » qui gagnent 43 990 euros pour les hommes contre 42 724 euros pour les femmes, soit un écart de 3 %.  

 

Le manque de données pour les salariés non-cadres 

Le baromètre détaille encore des moyennes de salaires dans l’ESS et les métiers à impact en fonction des régions, des salaires et des niveaux de responsabilité. Sans grande surprise, l’Île-de-France est la région où les salaires sont les plus élevés avec un salaire moyen de 60 255 € pour un poste de directeur ou directrice générale. 

Il aborde également la question du statut de la structure employeuse et de son influence sur le niveau de salaire. La mutuelle est la structure la plus rémunératrice avec une moyenne des salaires annuels bruts de 68 479 euros. La coopérative et l’association (hors ONG et réseau) sont les formes les moins rémunératrices, avec une moyenne des salaires à respectivement 40 555 et 42 117 euros pour les cadres.  

Un tableau de synthèse par secteur et par niveau de responsabilité est également présenté, recensant les salaires moyens dans quatorze secteurs et selon cinq types de postes, de la direction au poste de « chargé de ». 

Néanmoins le baromètre ne prend en compte que des emplois de cadres, minoritaires dans le secteur de l’ESS, excluant ainsi les salaires des ouvriers et des employés. Il ne prend pas non plus en compte l’inflation, en forte hausse ces dernières années. Un choix « qui pose question politiquement », a commenté Antoine Détourné, délégué général d’ESS France, sur le réseau social LinkedIn.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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