Des inégalités « encore criantes » entre les femmes et les hommes cadres, selon l’Apec
Avec un baromètre publié le 27 février, l’association montre les inégalités persistantes en matière de salaire et d’accès aux responsabilités entre les femmes et les hommes cadres. L’Apec estime que la directive européenne sur la transparence salariale, qui doit être transposée d’ici à juin 2026, aura des effets positifs sur la question des rémunérations.

Les inégalités entre les femmes et les hommes cadres persistent, pointe l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) avec un baromètre publié le 27 février, en prévision de la journée internationale des droits des femmes.
Ces inégalités s’expriment d’abord dans les salaires : la rémunération brute annuelle des femmes cadres s’élève à 50 000 euros en prenant en compte les rémunérations variables, contre 56 000 euros pour les hommes. Cela signifie qu’ils gagnent 12 % de plus qu’elles ; cette proportion s’élevait à 15 % en 2020 et 2022.
À profil identique, la différence s’établit à 7 %, un chiffre « quasiment constant depuis 2015, année où il a été mesuré pour la première fois », indique l’Apec.
Assez logiquement, 51 % des femmes et 59 % des hommes ont le sentiment d’être rémunérés justement au regard de leur investissement au travail.

Le sexisme en cause dans la persistance d’un plafond de verre
L’Apec observe également le maintien d’un « plafond de verre » pour les femmes cadres. 42 % des hommes cadres sont managers, contre 38 % des femmes cadres. Elles étaient 39 % en 2022. Seules 12 % ont la responsabilité d’une équipe de plus de dix personnes, contre 21 % des hommes cadres.
Le « niveau d’ambition » des répondants et des répondantes est pourtant similaire, note l’Apec, puisque 53 % des femmes et 56 % des hommes interrogés souhaitent évoluer vers un poste de niveau hiérarchique supérieur.
« À rebours de ce qu’on entend régulièrement sur le sujet, les femmes cadres ne sont pas freinées par leur supposé manque d’ambition. En revanche, leur vie professionnelle, et ce, dès le début de carrière, se voit pénalisée par des inégalités qui perdurent d’année en année. Elles font encore trop souvent face au sexisme persistant, dans leur entreprise ou lors des processus de recrutement », commente Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.
Une directive européenne sur la transparence salariale
En effet, 43 % des femmes, 37 % de l’ensemble des personnes sondées et 33 % des hommes disent avoir été témoins de propos ou de comportements sexistes. 21 % des mères ont le sentiment d’avoir déjà été pénalisées par leur situation familiale, contre 6 % des pères. 70 % des femmes ont le sentiment d’être écoutées lorsqu’elles s’expriment, contre 77 % des hommes.
Face à cette situation, l’Apec promeut la transparence salariale. Celle-ci constitue « une opportunité, à la fois pour l’égalité salariale mais aussi pour l’attractivité des entreprises encore confrontées aux difficultés pour recruter et fidéliser des compétences », indique Gilles Gateau.
75 % des femmes et 60 % des hommes sont favorables à une transparence sur la grille de rémunération, fait valoir l’association. Une directive sur le sujet doit être transposée par la France, comme tous les pays de l’Union européenne, d’ici à juin 2026. Elle impose notamment aux entreprises de communiquer à la demande d’un salarié ou d’une salariée les niveaux moyens de rémunération des personnes réalisant un travail de même valeur.
Célia Szymczak