Diversidays annonce avoir accompagné 10 000 personnes vers un emploi dans le secteur du numérique
L’association Diversidays accompagne vers des emplois du numérique, des talents sous-représentés dans ce secteur, avec son programme DéClics Numériques. 10 000 personnes se sont reconverties depuis 2020.
« J’ai adoré ce programme, il m’a révélée », déclare Lucie Russeil, une lyonnaise de 41 ans reconvertie dans la tech grâce à DéClics Numériques. C’était « vraiment un déclic », confirme Dorian Fraizy, 36 ans, qui a lui aussi suivi le programme.
Ces deux rôles modèles, comme les qualifie Diversidays, témoignaient à l’occasion d’une conférence de presse organisée par l’association pour célébrer le cap des 10 000 personnes accompagnées en trois ans.
Diversidays se présente comme une « association nationale d’égalité des chances. » Fondée en 2017 par Anthony Babkine, elle vise à rendre le secteur du numérique plus représentatif de la population française. L’un de ses trois programmes, DéClics Numériques, propose un suivi en ligne et gratuit à des demandeurs d’emplois et personnes en reconversion professionnelle. Celui-ci se décompose en cinq étapes : échange avec des rôles modèles, bilan de compétences, ateliers de découverte des métiers du numérique et de montée en compétences, rencontre avec des entreprises ou centres de formation, approfondissement des compétences. À l’issue de huit jours d’accompagnement, 25 % des bénéficiaires ont intégré une formation dans les six mois, alors que ce n’est le cas que de 11 % des personnes suivies par Pôle emploi. Et 33 % trouvent un emploi.
Diversifier les profils
Au-delà de ces chiffres encourageants, les témoignages des « talents » présents sont dithyrambiques. Si elle prévient être « sans filtre », Lucie Russeil explique qu’elle s'est « épanouie » dans un programme qui a « changé sa vie ». Atteinte d’un handicap invisible à cause d’une opération destinée à soigner son endométriose, Lucie Russeil dispose d’une reconnaissance de qualité de travailleur handicapé.
Les femmes et les personnes en situation de handicap font partie des publics ciblés en priorité par Diversidays, avec les personnes issues des quartiers prioritaires (QPV) ou des zones rurales. Selon une mesure d’impact réalisée par Pôle emploi, 15 % des personnes suivant le programme sont en situation de handicap, 64 % sont des femmes, 14 % sont issus de QPV. Le format numérique permet de toucher des personnes en situation de handicap moteur, des parents ou encore des personnes agoraphobes, explique Anthony Babkine.
Former et accompagner
Un an après avoir suivi la formation, Lucie se forme pour devenir concepteur designer UI, un métier qui consiste à réaliser des outils de communication numérique. Elle n’avait jamais eu d’expérience dans le secteur auparavant, mais « le numérique est apparu comme une évidence » au moment de sa participation à DéClics Numériques. « La formation c’est bien, mais l’information c’est mieux » souligne le fondateur de l’association, qui agit pour faire connaître les métiers du secteur.
Dorian Fraizy décrit son parcours comme « atypique » : électrotechnicien, enseignant, soudeur… Il se forme désormais aux métiers de la data, dans le but d’enrichir ceux de la métallurgie avec une approche par la donnée. « Parfois, lorsque l’on est au chômage, on est un peu perdus », raconte Dorian. Il a bénéficié de l’accompagnement de Diversidays qui lui a permis de définir un projet précis. Une grande partie du travail des équipes consiste à « redonner confiance » à des personnes qui ont souvent « perdu espoir » explique Anthony Babkine.
Des ambitions fortes
Pour les demandeurs d’emploi de très longue durée, « ce programme est une vraie chance et une vraie opportunité », salue Hélène Moutel, directrice régionale adjointe de Pôle emploi Île-de-France. Aymeric Morin, directeur général adjoint en charge de l’offre de service à Pôle emploi France, confirme que Diversidays a « vu juste » et atteint ses objectifs.
« On tente des choses », raconte Anthony Babkine au sujet de son association, « mais on n'est jamais sûrs de notre coup » avant de se lancer. Aujourd’hui, il se réjouit de son bilan, et voit grand pour le futur. Prochaines étapes pour l’association : mesurer le type, la qualité et la durabilité des postes des personnes ayant trouvé un emploi, et accompagner 10 000 personnes de plus d’ici 2025.
Célia Szymczak 
