21 femmes de l’ESS à suivre en 2021
De l’activisme aux fondations, de l’entrepreneuriat à l’associatif, Carenews vous présente 21 femmes qui construisent l’économie sociale et solidaire et son écosystème. Notre sélection de femmes engagées à suivre pour décrypter l'actualités de l'ESS.
Si les femmes constituent 68 % des salarié·e·s de l’économie sociale et solidaire, elles s’y heurtent à un plafond de verre et y ont moins de chances d’être cadres que hors ESS. Nous avons souhaité mettre en lumière celles qui construisent l’économie sociale et solidaire en étant militantes, entrepreneuses, présidentes ou directrices d’associations, de fondations ou encore de fonds d’investissement à impact.
Voici 21 de ces femmes qui font aujourd’hui l’ESS de demain, un échantillon bien entendu tout sauf exhaustif : nous avons voulu montrer une diversité des engagements, des fonctions (hors gouvernement) et des structures.
- Alice Barbe, directrice et co-fondatrice de l’association Singa France
Alice Barbe dirige l’association Singa, qu’elle a co-fondée en 2012 pour créer du lien entre personnes réfugiées et locaux, et qui est désormais présente dans 22 villes de dix pays. En 2018, elle a reçu le prix de l'entrepreneure sociale de l'Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ), et a été sélectionnée comme Obama Scholar, Emerging leader de l'Obama Foundation, qui lui a offert une année à l’université Columbia à New York pour y développer Singa. L’activiste a en parallèle, à partir de 2014, participé à la fondation et au développement de l'association féministe #StopHarcèlementDeRue.
- Soazig Barthélémy, fondatrice et directrice de l’association Empow'Her
Soutenir l'entrepreneuriat féminin dans le monde via des programmes de formation et d'accompagnement, c’est l’objectif de l’association Empow’Her, fondée en 2013 par Soazig Barthélémy. Trois ans plus tard, elle a décidé de se consacrer à plein temps au développement du réseau international d’Empow’her, qui a désormais des bureaux en Côte d’Ivoire et au Niger. En septembre dernier, il a organisé son premier festival, à Paris, pour « célébrer les femmes qui façonnent le monde de demain ».
- Lucie Basch, CEO de l’application Too Good To Go
Ingénieure engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, Lucie Basch a cofondé en 2016 la version française de l’application Too Good To Go, qui connecte les commerçants ayant des invendus aux citoyens du quartier qui peuvent les acheter à petit prix. Membre du board de France Digitale, Lucie Basch a notamment obtenu le prix Margaret 2018 lors de la Journée de la femme digitale où elle a été qualifiée de « Femme entrepreneure de l’année ». En juillet 2020, Lucie Basch a intégré le top des 40 Femmes Forbes et été citée par le magazine Challenges parmi « les 100 femmes qui changent le monde ».
- Miren Bengoa, déléguée générale de la Fondation Chanel
Après s’être consacrée pendant dix ans à des projets de santé maternelle et infantile en Amérique latine et en Afrique au sein d’ONG internationales puis aux Nations unies, Miren Bengoa a été nommée déléguée générale de la Fondation Chanel en 2011. La fondation œuvre à améliorer la situation économique et sociale des femmes en participant au financement de projets à l’international, mais également en promouvant des activités d’inclusion économique, de formation professionnelle et d’accompagnement d’entreprises sociales en France. En 2013, Miren Bengoa a en outre créé le Comité ONU Femmes France, une association de défense des droits des femmes et de l’égalité des genres qu’elle a présidée jusqu’en 2018. Elle en est depuis présidente d’honneur et administratrice.
- Laurence Champier, directrice générale de la Fédération Française des Banques Alimentaires
Laurence Champier s’est engagée auprès de la Fédération Française des Banques Alimentaires en 2009. Elle en a été la directrice de la communication durant six ans, puis, en 2016, elle en a pris la direction générale. Le réseau créé en 1984 lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire via ses 79 Banques Alimentaires et 29 antennes. Il redistribue 220 millions de repas par an, et aide, en 2020, 2 millions de personnes.
- Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France
Après plus de dix ans dans l’industrie à des postes de direction chez Peugeot-Citroën ou encore SAGEM, Axelle Davezac a dirigé pendant plus de dix ans l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC), devenue une fondation reconnue d’utilité publique en 2010. En 2016, elle a pris la direction générale de la Fondation de France, le premier réseau de philanthropie en France. Réunissant, en 2019, 888 fondateurs, 431 389 donateurs, 560 bénévoles et 220 salariés, il a alors consacré 190,7 millions d’euros à la mise en œuvre et au suivi de 9 868 projets.
- Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
Après avoir milité près de 15 ans auprès des Verts, Cécile Duflot a quitté la sphère politique en 2018 pour devenir la directrice générale d’Oxfam France. L’urbaniste de formation, notamment ministre de l’Égalité des territoires et du Logement en 2012, est à la tête de l’antenne française de l’organisation internationale humanitaire et de développement qui mobilise le pouvoir citoyen contre la pauvreté. Oxfam France, composée de 49 salarié·e·s et de plus de 500 bénévoles, a notamment fait partie des quatre ONG qui ont lancé la pétition « l’Affaire du siècle », un recours juridique contre l'État pour inaction contre le dérèglement climatique.
- Clara Gaymard, cofondatrice du Groupe RAISE
Clara Gaymard a cofondé en 2013 le Groupe RAISE, notamment composé de la société d’investissement dans des projets à impact RAISE Impact, dotée de 100 millions d’euros. Son objectif : l’accompagnement – en actionnaire minoritaire mais actif – d’entreprises engagées, à mission et en transition environnementale et sociale. Membre du Conseil d’Administration de Veolia, Bouygues, Danone et LVMH, Clara Gaymard a notamment présidé le Women’s Forum de 2015 à 2018. La même année, elle a cofondé le Mouvement pour une Economie Bienveillante (MEB), visant à mobiliser et réunir les entreprises et citoyens autour d’un « nouveau modèle d’entreprise bienveillante, engagée et inclusive ».
- Hortense Harang, cofondatrice et CEO de Fleurs d’Ici
Ancienne reporter à la BBC, Hortense Harang dirige Fleurs d’Ici, une entreprise à mission qu’elle a cofondée en 2018 pour commercialiser des fleurs locales et de saison. Chevalier de l’Ordre national du Mérite, elle a reçu en 2019 la médaille de l'Ordre National du Mérite par Nicolas Hulot pour son travail de sauvegarde de l'horticulture française et été, en 2020, la lauréate du prix de l’Entrepreneur Social du BCG. Hortense Harang est par ailleurs administratrice du Mouvement IMPACT France (ex-Mouves).
- Laurence Lepetit, déléguée générale de France générosités
Après différents postes à responsabilité au sein d’associations comme le réseau international de dessinateurs de presse engagés Cartooning for Peace ou l’association de sauvegarde du patrimoine international Patrimoine sans frontières, Laurence Lepetit a été nommée déléguée générale de France générosités en 2018. Ce syndicat professionnel défend les intérêts des organismes faisant appel aux générosités et promeut la philanthropie en France. Ses 113 membres sont des associations et fondations d’intérêt général, entre lesquelles France générosités développe l’échange et le partage.
- Manœlle Lepoutre, directrice de l’engagement société civile du groupe Total et déléguée générale de Total Foundation
Ingénieure géologue de formation, Manoelle Lepoutre a réalisé l’ensemble de sa carrière dans le groupe pétrolier français Total, dont elle fut à l’époque la plus jeune femme ingénieure embauchée. Manoelle Lepoutre y a notamment créé TWICE, un réseau de femmes interne à Total pour que les plus jeunes bénéficient de l’accompagnement des plus expérimentées via des formations ou événements. En 2016, elle est devenue directrice « Engagement Société Civile », une nouvelle direction du Groupe Total, ainsi que déléguée générale de Total Foundation. Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur, Manoelle Lepoutre est également administratrice d’Admical, l’association pour le développement du mécénat en France, et de la Fondation Villette-Entreprises (Fondation internationale pour la promotion des entreprises à la Cité des sciences et de l’industrie).
- Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes
Anne-Cécile Mailfert est la présidente de la Fondation des Femmes, une organisation engagée dans la promotion de l’égalité femmes-hommes, des droits des femmes et la lutte contre les violences conjugales, qu’elle a fondée en 2016. Engagée dans l'entrepreneuriat social, elle a, entre autres, été la directrice du développement du Mouvement Impact France (ex-Mouves) durant quatre ans ainsi que la déléguée générale France de l’ONG blueEnergy entre 2009 et 2011. Entre 2013 et 2015, Anne-Cécile Mailfert a en outre été la porte-parole de l’association féministe Osez Le Féminisme !.
- Chantal Mainguené, présidente-fondatrice du réseau Mom'ârtre
Diplômée de l’Institut Supérieur de Gestion (ISG), Chantal Mainguené a notamment été consultante et formatrice en création d’entreprise tout en fondant, en 2001, l’association Réseau Môm'artre, à laquelle elle se consacre à plein temps depuis 2007. Le concept : proposer un mode de garde artistique aux enfants âgés de 6 à 11 ans. Lauréat de La France s'engage en 2015, le réseau a aujourd’hui 17 lieux d’implantation à Paris, Bondy, Argenteuil, Marseille, Arles, Nantes et Bordeaux. En 2018, l’association a créé le fonds de dotation Môm’ârtre pour soutenir des projets visant à démocratiser l'éducation artistique après l'école, et favoriser le vivre-ensemble dans les quartiers.
- Laurence Méhaignerie, présidente-cofondatrice de Citizen Capital
Entre 2003 et 2005, Laurence Méhaignerie a été chercheuse associée à l’Institut Montaigne où elle a co-écrit le rapport Les oubliés de l’égalité des chances, puis elle a co-rédigé et coordonné le lancement de la Charte de la diversité dans l’entreprise en 2004. Après avoir été conseillère technique auprès du Ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances, Laurence Méhaignerie a bifurqué et cofondé, en 2008, Citizen Capital. Elle préside depuis ce fonds d’investissement spécialisé dans l’impact investing, parmi les premiers fonds d’investissement en France qui allient recherche d’impact social et de rendement financier. Citizen Capital a notamment accompagné la plateforme de crowdfunding Ulule, l’école en ligne OpenClassrooms ou encore la startup make.org.
- Diariata N’Diaye, co-fondatrice de l'association Resonantes et créatrice de l'application mobile App-Elles
Depuis plus de dix ans, l’artiste, activiste et entrepreneuse sociale Diariata N’Diaye lutte sur tous les plans contre les violences faites aux femmes. En 2015, elle décide de créer des outils permettant aux victimes de violences et leurs proches d’accéder facilement à de l’information et de l’aide. Diariata N’Diaye crée alors à Nantes l’association Resonantes, qu’elle préside depuis. La même année, elle a l’idée de l’application App-Elles, depuis enrichie d’un bracelet connecté. Entre autres distinctions, Diariata N’Diaye a reçu le titre de Chevalière de l'ordre national du Mérite en 2018, et App-Elles a décroché le Prix de l'innovation au CES 2019 à Las Vegas.
- Claire Nouvian, présidente-fondatrice de l’association Bloom
Auparavant journaliste, productrice et réalisatrice dans l’audiovisuel, Claire Nouvian a fondé en 2005 l’association Bloom qui lutte activement pour la préservation des océans et contre la destruction des pêcheurs artisans. En 2016, l’association Bloom, que Claire Nouvian préside, est parvenue à faire interdire le chalutage en eaux profondes dans l’Union européenne, ce qui a valu à Claire Nouvian d’être récompensée du prestigieux prix Goldman pour l’environnement. En 2019, l’association a ensuite réussi à faire interdire la pêche électrique en Europe à partir de 2021.
- Anne-Claire Pache, professeure titulaire de la chaire philanthropie à l’ESSEC
A la sortie de ses études, Anne-Claire Pache a cofondé et dirigé Unis-cité, première association d’accueil de jeunes en service civique. En 2001, la chercheuse en innovation sociale a cofondé la Chaire Innovation et Entrepreneuriat Social de l’ESSEC avant d’en devenir la directrice générale adjointe entre 2014 et 2017. Professeure titulaire de la chaire philanthropie à l’ESSEC depuis 2010, elle a coécrit deux ouvrages de référence sur la philanthropie en France, dont le dernier, Vers une philanthropie stratégique, a été publié en 2020.
- Fanny Picard, présidente-fondatrice d'Alter Equity
Fanny Picard a commencé sa vie professionnelle au sein du département fusions & acquisitions de la banque d’affaires Rothschild & Cie, puis a notamment été directrice des opérations financières chez Wendel et chargée de développement chez Danone. Pour mettre la finance au service de l’impact environnemental et/ou humain, elle a lancé le fonds d’investissement à impact Alter Equity en 2007, une démarche alors plus que rare. En 2015, Fanny Picard a reçu le prix Espoir de la femme d'influence économique. Il y a quelques mois, elle a levé 110 millions pour son deuxième fonds Alter equity3P II qui, comme le premier, mesure l’impact social, environnemental et sociétal de ses participations à un double niveau : l’impact de l’activité et les progrès réalisés en matière de responsabilité dans la pratique des affaires.
- Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de Reclaim Finance
Lucie Pinson a commencé sa carrière au sein de l’ONG militant pour l’environnement les Amis de la Terre. Son mode d’action : militer auprès des acteurs bancaires, notamment en pratiquant le name and shame, pour qu’ils coupent les financements de la filière charbon. En mars 2020, elle a créé Reclaim Finance, sa propre ONG dédiée à la finance et au climat, et a reçu en novembre le prix Goldman pour l’environnement pour avoir poussé 16 groupes financiers français, dont le Crédit agricole, Axa, BNP Paribas et la Société générale, à se désinvestir du charbon.
- Éva Sadoun, présidente-cofondatrice de Lita.co
C’est en 2014 qu’Éva Sadoun a cofondé Lita.co (ex-1001pact), une plateforme de financement citoyenne de projets à impact positif. Elle préside depuis cette entreprise de 40 personnes, labellisée ESUS et grâce à laquelle près de 40 millions d’euros ont été investis dans des projets durables et solidaires. En parallèle de ses fonctions, Éva Sadoun copréside IMPACT France, mouvement né de la fusion du Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) et de Tech for Good France. L’un de ses projets pour 2021 : un livre sur l’écoféminisme.
- Maud Sarda, cofondatrice et directrice de Label Emmaüs
Consultante chez Accenture durant quatre ans et demi, Maud Sarda a intégré Emmaüs en 2010, en tant que responsable nationale de l’économie solidaire. Elle y a ensuite été chargée de projet digital et e-commerce puis cheffe de projet « place de marché solidaire ». En 2016, elle a ainsi créé Label Emmaüs, une plateforme d’achat de produits d’occasion qui recrute des personnes exclues de l’emploi. Constituée en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), elle compte aujourd’hui plus de 500 sociétaires et référence un million de produits.
Mélissa Perraudeau