Greenwashing : plus de 7 Français sur 10 expriment leur méfiance envers les entreprises qui se disent « engagées »
Difficile pour les entreprises de convaincre les Français en matière d’engagements environnementaux. Un dernier sondage révèle une forte méfiance des consommateurs face aux promesses de « zéro carbone », « compensation », « cosmétique green », mises en avant par certaines entreprises à propos de leurs produits.
Dans un dernier sondage Poll & Roll pour Goodvest, la question de la véracité des engagements des entreprises souvent vantés dans leur communication est soumise aux Français. Premier résultat important : 75 % des Français se disent méfiants à l’égard des promesses écologiques des entreprises. À l’heure où celles-ci mettent en avant des promesses vertes à tout va sur leurs produits ou services, le consommateur quant à lui reste assez prudent sur les risques de greenwashing que cela comporte.
Des messages trop « écolos » jugés « trompeurs »
En effet, effet rebond, 70 % déclarent que les messages jugés trop « écolos » (mais trompeurs) ne les incitent aucunement à se tourner vers leurs offres de produits et services. Les Français ne seraient que 16 % à croire aux engagements sociétaux vantés, 25 % les trouvent « opportunistes » et 50 % purement un « effet marketing » pour redorer leur image. Et 9 % tout de même les perçoivent comme « de la publicité mensongère ».
Des résultats qui devraient interpeller les entreprises qui dépensent des sommes astronomiques pour diffuser leurs messages engagés, alors que les consommateurs en doutent massivement surtout quand il n’y a, à l’appui, aucune preuve des effets annoncés, précise l’étude. Près de 61 % des Français considèrent « qu’ aucune entreprise n’a jamais apporté la moindre preuve concrète de son action écologique ».
La finance, l’automobile et le transport, les moins convaincants
Parmi les secteurs considérés comme les plus problématiques, le secteur financier arrive en tête. Seuls 4 % des Français ont confiance en leurs discours, et 41 % expriment une « forte défiance » envers les « promesses écoresponsables » des acteurs de la finance. Une des raisons évoquées est le manque de « transparence en matière environnementale ».
Arrivent ensuite l’automobile et le transport qui sont des secteurs dits « polluants » par définition. Les Français ont répondu être (respectivement) à 37 et 31 % méfiants. Vient ensuite le secteur de la mode pour un tiers des jeunes répondants âgés de 18 à 34 ans, les premiers consommateurs de ce secteur. Signe qu’ils sont bien conscients des effets d’annonce peu probants.
Concernant l’alimentation, l’étude dévoile un paradoxe. Il serait autant un signe de confiance que de méfiance de la part des répondants. Les discours écologiques de l’industrie agroalimentaire arrivent à convaincre une bonne partie des consommateurs grâce aux labels de confiance notamment, mais en déçoivent une autre grande proportion à cause des différents scandales du secteur.
Des attentes fortes sur les engagements
Malgré ces résultats très tranchés, les Français attendent beaucoup de ces entreprises qu’elles soupçonnent de greenwashing. 30 % des personnes interrogées considèrent « qu’il est du rôle des entreprises elles-mêmes d’assurer cette régulation ».
Finalement, les Français sont tout de même fortement convaincus (72 %) de la nécessité de mieux réguler les engagements environnementaux avancés par les entreprises. Deux répondants sur trois l'attendent de la part des pouvoirs publics français (40 %), plutôt que l’Union européenne (21 %).
La rédaction