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Par Carenews INFO - Publié le 26 juillet 2023 - 12:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:04 - Ecrit par : Célia Szymczak
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H&M, Nike, Uniqlo… les fausses promesses des marques en matière de seconde main révélées grâce à des traqueurs Bluetooth

La Fondation Changing Markets, Zero Waste France et Zero Waste Alliance Ukraine ont souhaité savoir ce que dix marques de fast fashion font d’articles déposés dans les dispositifs de seconde main qu’elles proposent. Les résultats sont préoccupants.

Une partie des vêtements récupérés sont en réalité jetés. Crédits : iStock.
Une partie des vêtements récupérés sont en réalité jetés. Crédits : iStock.

 

Cas pratique de greenwashing. La Fondation Changing Markets, Zero Waste France et Zero Waste Alliance Ukraine ont testé les dispositifs de seconde main de dix marques de fast fashion. Le bilan s’avère plutôt décourageant selon un rapport publié en juillet : sur 21 articles testés, seuls cinq ont été revendus en Europe. Elles observent un « fossé existant entre les allégations des marques et le réel devenir des vêtements collectés ».

Les trois ONG en question ont déposé, via les dispositifs prévus par les enseignes, des vêtements usagés, mais « de bonne qualité (...), considérés comme pouvant être réemployés ». Elles avaient placé sur ces produits des traceurs AirTag, cet accessoire de la taille d’un porte-clés qui permet de localiser l’objet sur lequel il a été fixé grâce à la technologie Bluetooth. L’enquête a été menée entre août 2022 et juillet 2023 sur des produits des marques H&M, Zara, C&A, Primark, Nike, Boohoo, New Look, The North Face, Uniqlo et M&S.  

Qu’advient-il des vêtements ? 

Dans le détail, seuls cinq vêtements ont été revendus ou proposés dans des boutiques de seconde main en Europe, pour la plupart dans d’autres pays que celui dans lequel ils ont initialement été déposés. Parmi les autres, sept articles « ont été rapidement détruits, jetés ou décyclés », c’est-à-dire transformés en produits de moindre qualité. Cinq ont été stockés « dans des lieux et des entrepôts indéterminés », voire n’ont pas quitté leur lieu de dépôt, ajoutent les ONG. 

Quatre articles ont été expédiés en’Afrique. Aucun de ceux-là n’a été revendu. Il est probable qu’ils aient été jetés ou détruits, selon le rapport. 

« Même si notre enquête s’est concentrée sur 21 articles suivis, il est raisonnable de penser que les pratiques identifiées révèlent des problèmes systémiques plus larges et la nature profondément défaillante des systèmes de seconde-main », précisent les ONG. 

 

Dépasser un système délétère

Les organisations soulignent aussi que « pour 13 des 21 articles suivis, les marques de mode offrent des réductions ou des bons d’achat, sous une forme ou une autre ». Cela perpétue « le même modèle de fast fashion qui alimente la consommation excessive et le gaspillage ». 

Pour sortir de ce cycle délétère, les ONG effectuent un certain nombre de propositions à destination des pouvoirs publics et des consommateurs, mais aussi des entreprises. Elles leur recommandent notamment de faire preuve d’une plus grande transparence et de s’assurer de la traçabilité des vêtements collectés. Par ailleurs, elles rappellent la nécessité de proposer des réparations, des garanties plus longues, et de « s’éloigner du modèle insoutenable de fast fashion ». 

 


À lire aussi : Empreinte carbone, pollution des eaux, droits humains... quel est l'impact de la fast fashion ? 


 

Célia Szymczak 

 

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