L’ANTISÈCHE – Au fait, c’est quoi le mécénat en nature ?
Le soutien d’entreprises ou de particuliers à des œuvres et organismes d’intérêt général peut se faire par le prêt ou le don de biens et de services. C’est ce qu’on appelle le mécénat en nature, qui se développe.

Le mécénat est un soutien matériel apporté sans contrepartie directe à un projet ou un organisme d’intérêt général. Ce soutien peut venir de particuliers mais aussi d’organisations et notamment d’entreprises.
Sa forme la plus répandue, et probablement la plus connue, est le mécénat financier, le don monétaire. Mais il peut aussi se traduire par des dons ou une mise à disposition de biens ou de services. C’est cette modalité de mécénat qui est appelée mécénat en nature.
Les biens prêtés et donnés peuvent être des objets, consommables ou non, produits ou non par l’entreprise mécène : des voitures, des vêtements, des ordinateurs ou des produits alimentaires, par exemple. Le don ou le prêt de biens immobiliers fait aussi partie du mécénat en nature.
Le mécénat de compétences, qui consiste en la mise à disposition de collaborateurs d’une entreprise sur leur temps de travail au service de projets d’intérêt général, est un type particulier de mécénat en nature. En effet, il s’agit d’une forme de « prêt » de moyens humains.
Une forme de don en croissance
28 % des entreprises mécènes pratiquent des actions de mécénat en nature, hors mécénat de compétences, et 16 % du mécénat de compétences, contre 90 % pour le mécénat financier, selon le Baromètre du mécénat d’entreprises 2024 de l’association spécialisée Admical. En valeur, le mécénat en nature représente 13 % des montants donnés et le mécénat de compétences 5 %.
Un quart des petites et moyennes entreprises (PME) pratiquent du mécénat en nature, contre 28 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) et la moitié des grandes entreprises (GE). Une PME sur dix (9 %), près de la moitié des ETI (42 %) et près des trois quarts des GE (73 %) pratiquent par ailleurs du mécénat de compétences, selon la même étude.
Les entreprises peuvent faire des dons en nature directement, ou mobiliser leurs collaborateurs à l’occasion de collectes. C’est le cas de 43 % des fonds et fondations d’entreprises interrogés par le Centre français des fonds et des fondations (CFF), Les entreprises pour la cité et EY dans le cadre du Panorama des fonds et des fondations créés par des entreprises mécènes de 2024.
Le mécénat en nature progresse, d’après les données d’Admical comme celles publiées par le CFF, Les entreprises pour la cité et EY. La part de fonds et de fondations d’entreprises pratiquant cette forme de mécénat est passée, selon ces derniers, de 38 % en 2022 à 41 % en 2024. Aux yeux des auteurs de l’étude la progression de cette forme de mécénat ainsi que du mécénat de compétences, « démontre une volonté confirmée des entreprises de soutenir leurs partenaires à 360°, au-delà du domaine financier, pour envisager leurs actions de façon de plus en plus intégrée et rester au plus près de leurs besoins ».
Une réduction fiscale pour les entreprises
Le mécénat en nature, comme le mécénat financier, ouvre droit à une réduction d’impôt.
À noter, la loi oblige les grandes surfaces, les opérateurs de restauration collective préparant plus de 3 000 repas par jour, les opérateurs de l’industrie agroalimentaire et les grossistes dont le chiffre d'affaires est supérieur à 50 millions d’euros à proposer une convention de don aux associations pour leurs invendus alimentaires. Par ailleurs, la loi interdit aux producteurs, importateurs ou distributeurs de détruire leurs invendus non-alimentaires et les invite notamment à les réemployer, au moyen de dons. Ces dons peuvent aussi faire l’objet de la réduction d’impôt pour les entreprises.
Célia Szymczak