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Par Carenews INFO - Publié le 8 avril 2024 - 18:14 - Mise à jour le 9 avril 2024 - 12:12 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Lancement du service civique écologique : Christophe Béchu appelle les jeunes « à la mobilisation et à l’engagement »

Un événement de lancement se tenait le 8 avril au ministère de la Transition écologique, en présence de responsables politiques, d’entreprises et de jeunes volontaires.

Christophe Béchu introduit l'événement de lancement du service civique écologique, le 8 avril au ministère de la Transition écologique. Crédits : Carenews.
Christophe Béchu introduit l'événement de lancement du service civique écologique, le 8 avril au ministère de la Transition écologique. Crédits : Carenews.

 

« Il n’y a pas de meilleur remède à l’éco-anxiété que l’action », affirme le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en ouvrant l’événement dédié au lancement du service civique écologique, le 8 avril au ministère. Gabriel Attal a annoncé sa création en janvier dernier, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale. 

Le service civique existe depuis 2010 : il propose aux jeunes de 16 à 25 ans - 30 ans s’ils sont en situation de handicap - de s’engager dans des associations, des collectivités ou des établissements publics. 150 000 jeunes réalisent actuellement un service civique, dont 5 641 sur des missions relatives au climat et à la biodiversité. Un chiffre « très faible » selon Christophe Béchu, pour qui « le plus grand besoin » est donc d’augmenter le nombre de jeunes qui désirent s’engager en faveur des sujets environnementaux. Le gouvernement cherche à mobiliser 50 000 volontaires sur ces sujets d’ici à fin 2027. 

 


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Des « ambassadeurs » du service civique

Le service civique écologique peut être un moyen de « convaincre les jeunes » de la nécessité de faire évoluer leurs modes de vie, continue Christophe Béchu. « Jeune ne veut pas nécessairement dire militant du climat (...). Je pense évidemment à l’ultra fast-fashion, aux ventes en ligne et à des sujets comme cela », déclare-t-il. 

Pour atteindre son objectif, il faut donc promouvoir le service civique auprès des jeunes.  Des associations et structures proposent des offres sans succès, déplore Christophe Béchu. C’est le cas de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). L’association accueille 120 jeunes en service civique chaque année et pourrait en accueillir davantage, explique Allain Bougrain-Dubourg, son président. Mais elle ne reçoit pas suffisamment de candidatures. 

L’Ademe, l’agence gouvernementale de la transition écologique, va donc recruter d’ici à l’automne 1 000 jeunes « ambassadeurs », chargés de « sensibiliser leurs pairs à l’existence de ces postes », annonce Christophe Béchu. Au mois de juin, une campagne sera lancée à leur destination, ainsi qu’au sujet du service civique écologique. « C’est l’Ademe avec le ministère de la Transition écologique qui portera financièrement les 1 000 ambassadeurs, ce ne seront pas des crédits en moins pour l’Agence du service civique », garantit le ministre.

 

Des freins financiers

Le budget du service civique est une question essentielle. « Les choses ne sont pas complètement arrêtée mais (...) je ne suis pas certaine que nous ne touchions pas au service civique », a déclaré la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet le 3 avril au sujet des économies de son ministère, lors d’une audition au Sénat. Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles, a tenu à rassurer les personnes présentes à l’événement du 8 avril : « Les ambitions seront maintenues et réaffirmées ; l’effort de réduction budgétaire qui nous est demandé sera porté par la trésorerie de l’Agence du service civique », a fait savoir la ministre. Le financement des missions des jeunes ne devrait donc pas être concerné par les coupes budgétaires. 

« Il y a un vrai problème d'accompagnement financier. »

Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux

Le sujet préoccupe cependant Allain Bougrain-Dubourg. « J’étais venu pour cette question budgétaire », déclare le président de la LPO. Il souligne un « vrai problème d’accompagnement financier » avec le service civique, indiquant que tous les jeunes n’ont pas les moyens de trouver un logement ou de payer les transports pour se rendre sur leur lieu de mission. Les volontaires reçoivent actuellement 620 euros par mois, dont 504,89 sont pris en charge par l’Etat. 

 

Mobilisation au service de la planification écologique 

Pour atteindre les objectifs des pouvoirs publics, il faut également plus de structures proposant des missions, a ajouté Christophe Béchu. 1 200 associations et 300 collectivités locales accueillent actuellement les jeunes dans des missions classées environnement. « Ce n’est pas suffisant », avance Nadia Bellaoui, présidente de l’Agence du service public. 

Les collectivités locales, d’abord, peuvent proposer des postes : elles accueillent actuellement 5 % des jeunes en service civique. Les associations, les entreprises publiques et les opérateurs de l’Etat, comme Météo France ou l’Office français de la biodiversité, sont aussi appelés à augmenter le nombre de postes proposés. « Les missions peuvent être directement corrélées à la planification écologique au sens large ou à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la biodiversité », a noté Christophe Béchu. 

Les ministres mettent en effet le service civique au service des objectifs écologiques gouvernementaux. « C’est une mobilisation générale que nous sommes en train de bâtir », a estimé le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, également présent à l'événement. 

 

Proposer plus de débouchés

Le service civique « peut créer des vocations » dans les métiers de la transition écologique, abonde Nadia Bellaoui. La directrice communication et RSE d’Enedis, Catherine Lescure, salue quant à elle un « vrai moment d’échange entre les entreprises et ces jeunes », « très utile » pour leur orientation. Les volontaires sont parfois « très hésitants » au sujet de leur carrière future, explique-t-elle. En partenariat avec l’association Unis-Cité, Enedis a fait appel à 200 jeunes chaque année entre 2015 et 2020, pour accompagner le déploiement des compteurs communicants Linky. Pour Catherine Lescure, ces expériences peuvent donner aux jeunes une confiance nécessaire pour poursuivre leur parcours. 

Gilles Vermot-Derosches, directeur développement durable de Schneider Electric et représentant du Medef à la rencontre, estime quant à lui qu’un engagement de ce type peut être valorisé dans les entreprises. Au passage, il note qu’on peut effectuer un service civique dans « toutes les structures françaises sauf les entreprises, mais peut-être qu’un jour, on pourra y réfléchir ».

 

« L’idée (...) c’est que chaque jeunes ait la proposition ou d’un emploi ou d’un stage digne de ce nom avant la fin de son service civique »

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique

Les six à douze mois de missions permettent d’acquérir « des prédispositions pour quantité de métiers » confirme Christophe Béchu. Il appelle ainsi à ce que chaque jeune en service civique reçoive « une proposition d’emploi ou de stage digne de ce nom » avant la fin de sa mission, soulignant la « présence de patrons d’entreprises importante » dans la salle.

 

Un quart de l’effort pour la transition repose sur les citoyens 

Pour mener la transition écologique, « le chemin ne repose pas uniquement sur le volontariat, mais il repose aussi sur les entreprises », rappelle Antoine Pellion. Selon lui, l’action des entreprises représente 50 % de l’effort nécessaire. L’État et les collectivités d’une part, et les citoyens de l’autre, 25 % chacun. « C’est le message de justice sociale que je voulais faire passer », a avancé le secrétaire général à la planification écologique, tout en précisant aux volontaires présents que leur engagement est « indispensable ».

« Quand Antoine Pellion dit que 50 % de l’effort sera porté par les entreprises, il dit en creux que 50 % sera porté par ceux qui ne sont pas les entreprises », a ajouté Christophe Béchu. « Le message qu’on envoie est un appel à la mobilisation et à l’engagement », a-t-il conclu. 

 

Célia Szymczak 

 

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