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Par Carenews INFO - Publié le 22 mai 2025 - 10:57 - Mise à jour le 22 mai 2025 - 15:29 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Le collectif Les 400 000 mobilisé pour améliorer la protection de l’enfance

Engagé dans la protection de l’enfance, le collectif des 400 000 s’est réuni dans plusieurs villes françaises jeudi 15 mai. Le rassemblement parisien s’est déroulé sur l’esplanade du Souvenir français, à proximité de la place des Invalides.

Des membres de la fondation Apprentis d'Auteuil ont participé au rassemblement du collectif Les 400 000. Crédit : Léanna Voegeli
Des membres de la fondation Apprentis d'Auteuil ont participé au rassemblement du collectif Les 400 000. Crédit : Léanna Voegeli

 

« Les enfants doivent être protégés », peut-on lire sur une grande pancarte maintenue par deux peluches. La symbolique des « doudous » a été choisie par le collectif des 400 000 pour mettre en lumière les défaillances systémiques de l’aide sociale à l’enfance (ASE), objet du rassemblement de ce jeudi 15 mai. Le rassemblement parisien s’est déroulé sur l’Esplanade du Souvenir français, non loin de la place des Invalides. 

Réunissant des associations, institutions, fédérations et acteurs de la société civile engagés dans la protection de l’enfance, les 400 000 ont également manifesté dans huit autres grandes villes telles que Bordeaux, Lille ou Mamoudzou (Mayotte). Le collectif avait été initié par la Convention nationale des associations de protection de l’enfant (Cnape), une fédération nationale d’associations, au lendemain des élections législatives de juin 2024. Une première mobilisation s’était tenue le 25 septembre. 

 

Les professionnels du secteur déplorent la non-application de la loi Taquet 

 

Des stands proposent des animations interactives pour alerter sur la situation de la protection de l’enfance. Parmi eux, un jeu de la roue intitulé « Cause majeur, que t’arrive-t-il à 18 ans ? ». Le cercle en bois multicolore indique plusieurs possibilités. Parmi elles : « Projet indéfini ? Pas d’accompagnement. Reviens quand tu sauras quoi faire de ta vie » ou encore « Dispositifs saturés, refus d’accompagnement. Tu n’es pas prioritaire ». Ces suggestions font référence au peu de moyens alloués à l’application de la loi Taquet. Cette loi qui date de 2022 est censée mettre fin aux sorties « sèches » des jeunes majeurs de l’ASE en assurant un accompagnement pour les 18-21 ans sous certaines conditions.  

 


À lire également : Jeunes majeurs sortant de l’Aide sociale à l'enfance : les difficultés d’une population précarisée


 

« Cette loi nous a donné beaucoup d’espoirs mais il faut que le financement soit à la hauteur des besoins », s’exclame Sandy, vêtue d’un t-shirt rouge aux couleurs de la Fondation des Apprentis d’Auteuil. Travaillant désormais dans le département des ressources humaines de la structure, elle a été éducatrice spécialisée et chargée d’insertion pendant 13 ans. Les collègues de Sandy brandissent différentes pancartes : « Prévenir aujourd’hui, c’est moins de placements pour demain ! », « Sortir un enfant du danger c’est sans délai », peut-on lire. 

 

Stand France Terre d'Asile

L'association France Terre d'Asile a proposé un stand à l'occasion du rassemblement du 15 mai. Crédit : Léanna Voegeli

 

Un secteur qui fait face au manque de moyens 

 

Alors que les participants pique-niquent ou échangent avant les prises de parole, Jean-Marie Poujol, président du Comité de sauvegarde de l’enfant à l’adulte qualifie le secteur de « sinistré ». « C’est bien de s’émouvoir mais maintenant il faut agir ! », s’exclame-t-il après avoir évoqué le manque d’attractivité des métiers de la protection de l’enfance. De son côté, Lilie, éducatrice spécialisée en formation chez France Terre d’Asile estime que les drames qui touchent les enfants de l’ASE ne sont pas suffisamment mises en lumière. « Ce sont des affaires traitées comme des faits divers et non pas comme des problèmes systémiques », fustige-t-elle. 

De son côté, Pierre-Alain Sarthou, directeur général de la Cnape met en lumière les revendications du mouvement des 400 000. « Nous réclamons une meilleure prévention des maltraitances. Mais pour apporter ce soutien aux familles en difficulté, encore faut-il avoir les moyens nécessaires », fait-il valoir. Il souligne également la nécessité de faire face au déclassement des travailleurs sociaux, mais aussi d’améliorer l’accompagnement des jeunes majeurs sortant de l’ASE et d’exécuter plus rapidement les mesures de protection ordonnées par les juges.  

 


À lire également : Le Comité de vigilance des enfants placés réclame un « #MeToo de l’ASE »


 

La fin des « listes d’attente » dans l’application de ces mesures parle tout particulièrement à Alice Grunenwald, première vice-présidente en charge des fonctions de juge des enfants (JDE) au tribunal judiciaire de Saint-Étienne. « Les juges des enfants doivent faire face à des mesures ineffectives ainsi qu’à un épuisement professionnel. Le bureau du JDE est l’Observatoire du manque de prévention », argue-t-elle déterminée et micro en main.   

Parallèlement à la mobilisation du collectif des 400 000, les salariées du secteur social et médico-social e ont également manifesté le même jour. 

Léanna Voegeli  

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