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Par Carenews INFO - Publié le 6 juillet 2022 - 12:00 - Mise à jour le 7 juillet 2022 - 11:55 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Marlène Schiappa à l’Économie sociale et solidaire : pourquoi elle?

La médiatique Marlène Schiappa fait partie du gouvernement d’Élisabeth Borne. Elle hérite du poste de secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Portrait.

Marlène Schiappa revient au gouvernement. Crédit : Nantilus.
Marlène Schiappa revient au gouvernement. Crédit : Nantilus.

 

Elle était à deux doigts de quitter la vie politique. Après un exil de deux mois à New-York, Marlène Schiappa devait annoncer la création de son entreprise à mission. Une des figures féminines du premier quinquennat Macron souhaitait développer une activité autour de la mesure d’égalité et de la performance extra-financière. 

Mais la politique, on ne la quitte pas si facilement. Moins de 24 heures avant l’annonce officielle du gouvernement d’Élisabeth Borne, la femme de 39 ans reçoit un appel lui proposant de devenir secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative. Mission acceptée. Un poste qui fait écho à son souhait avorté d’entreprise à mission sur la thématique de l’extra-financier.

 

Une nomination qui surprend

Cette nomination a laissé le secteur de l’économie sociale et solidaire pour le moins pantois. Auparavant secrétaire d’État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, puis ministre déléguée à la Citoyenneté durant le précédent quinquennat, Marlène Schiappa n’a pas pour habitude de laisser indifférent.

Tout le monde a un avis sur la femme politique qui a même co-animé des émissions de Cyril Hanouna sur C8. Elle a fait parler d’elle en 2021 en organisant les États-généraux de la Laïcité sans en avertir les autres membres du gouvernement, ce qui lui aurait valu une remontrance d’Emmanuel Macron. Elle a également fait la une en invitant des influenceuses place Beauvau et en se retrouvant dans des stories Instagram, en décalage avec la nécessaire retenue gouvernementale. 

 

Mettre la lumière sur l’ESS

Art de la petite phrase, franc-parler, mais également fidélité totale à Emmanuel Macron. L’Économie sociale et solidaire et la Vie associative héritent donc d’une personnalité polémique, mais dont la présence médiatique pourrait mettre les projecteurs sur ce secteur absent des plateaux télés. Au deuxième semestre 2020 par exemple, Marlène Schiappa était la personnalité politique la plus invitée des matinales télé et radio. 

Jean Moreau, coprésident du réseau des entrepreneurs à impact, espère que cette nomination mettra le secteur en avant : 

On trouve positif le fait que soit nommée une ministre qui ait de la surface médiatique et qui va pouvoir contribuer à porter nos combats, nos missions et nos modèles qui sont encore peu connus auprès du grand public et de la classe politique avec de la vigueur », Jean Moreau, coprésident d'Impact France.

Une rencontre entre Impact France et Marlène Schiappa est prévue dans les prochains jours.

Même constat pour Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif qui représente 700 000 associations : « Marlène Schiappa est une personnalité connue, elle peut contribuer à donner de la visibilité à nos sujets. »

 

Les divisions du contrat d'engagement républicain

Mais de quelles expériences peut-elle se prévaloir ? Avant la politique, en 2008, elle a ouvert le blog Maman Travaille, devenu par la suite un réseau structuré en association Loi 1901. Elle l’a présidé de nombreuses années et a donc, de ce fait, fréquenté le monde associatif. Dans le gouvernement, elle a dû travailler successivement avec les associations féministes, LGBTQI+ puis celles du champ de l’asile et de l’intégration des étrangers lorsqu’elle était chargée de la citoyenneté. Des relations qui n’ont pas toujours été au beau fixe.

Par exemple, en 2021, elle a provoqué l’ire du monde associatif en collaborant à l’élaboration de la loi contre le séparatisme qui a notamment institué le contrat d’engagement républicain. Un texte auquel les associations et fondations doivent désormais souscrire, sous peine de se voir retirer les subventions. 

« Le Mouvement associatif est totalement contre. Je suis en capacité, lorsque je la rencontrerai, de lui présenter de façon concrète les effets de bord de cette loi », explique Claire Thoury.

 

Quels sont les grands défis pour l'eSS ?

Pour ce qui est de la partie économique, liée à l’ESS, le doute persiste. C’est la première fois que Marlène Schiappa détient un portefeuille lié à un champ de l’économie. Elle arrive pourtant à ce poste de secrétaire d’État à une période charnière pour l’économie sociale et solidaire : développement de la notation extra-financière, crédibilisation de l’économie sociale et solidaire et balbutiements d’une politique européenne en la matière. 

 

Le rattachement à la Première ministre relativement bien vu

Point positif : le secteur voit plutôt d’un bon œil le rattachement de l’ESS directement à la Première ministre : « la dimension interministérielle est très précieuse, cela permettra de faire vivre le secteur », estime Claire Thoury qui se réjouit également de la présence spécifique de la vie associative dans l’architecture gouvernementale, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Sur Twitter, Jérome Saddier, président d’ESS France estime que « Son rattachement auprès de la Première ministre reconnaît le caractère transversal de l’ESS. (…) ». Avant de rappeler que « Les acquis du passage de l’ESS à Bercy ne doivent pas être perdus : nous sommes des acteurs économiques. L’Etat doit soutenir notre développement au même titre que les autres. La transition écologique est aussi notre affaire, par l’engagement innovant d’acteurs de terrain. »

 

Théo Nepipvoda

 

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