Présidentielle : ONG, associations et collectifs se mobilisent pour peser dans le débat !

Des ONG s’adressent aux jeunes

• #TaVoixCompte, collectif de jeunes engagés 

Ashoka France a sélectionné douze jeunes âgés de 15 à 23 ans, porteurs de projets pour construire le monde de demain et qui proposent des idées innovantes sur des sujets de société, environnementaux, d'éducation, etc...  Objectif : faire entendre leur voix auprès des candidats à la présidentielle. Ils seront accompagnés et formés par des mentors fellows d'Ashoka ( François Taddei, fondateur du CRI, Stéphane de Freitas de chez Eloquentia, Moussa Camara, président de l’association Les Déterminés, Marie Trellu-Kane, directrice générale de UnisCités, etc). 

« Plus de la moitié des 18/25 ans n'ont pas voté aux dernières élections présidentielles mais paradoxalement la plupart sont bénévoles dans des associations et disent leur volonté de s'engager pleinement pour des causes humanistes ayant un impact durable sur le changement d'une société plus inclusive et à l'écoute des évolutions climatiques », nous explique Elsa Grangier, directrice Ashoka France.

• A Voté, l’ONG qui s’engage pour la démocratie

A Voté est une organisation non gouvernementale dédiée à la défense des droits civiques. Cette initiative citoyenne a été créée en coalition avec des associations locales et des universitaires, à la suite des dernières élections régionales et du constat alarmant de l’abstention. L’ONG a engagé depuis la rentrée une campagne pour la démocratie et combattre l’abstention en se focalisant sur les non-inscrits.

« On est parti du constat suivant : 5 millions de personnes sont non-inscrites sur les listes électorales et 7,6 millions mal-inscrites. Des jeunes principalement et primo-votants. Ce buzz démocratique correspond à 25 % du corps électoral soit un électeur sur quatre qui a un sujet d’inscription sur les listes ce qui crée une barrière administrative et technique au vote » nous précise Dorian Dreuil, cofondateur de A Voté et président-associé à la Fondation Jean Jaurès.

Une campagne de sensibilisation numérique va être déployée pour cibler les jeunes sur le sujet du parcours du votant. Dorian Dreuil indique « que l’organisation va lancer un chatbot dans les prochaines semaines pour permettre aux jeunes de vérifier qu’ils sont bien inscrits, connaître les délais limites d'inscription et les dates de scrutin de la présidentielle et des élections législatives ». L'ONG publiera un plaidoyer post-présidentielle pour faire bouger les règles des inscriptions, les rendre plus accessibles et les simplifier. 

Des associations pour mobiliser la société civile

• La Primaire Populaire pour rassembler la gauche

La gauche apparaît plus dispersée que jamais à l’approche de l’élection présidentielle. La Primaire Populaire s’est donnée pour mission de réunir la gauche autour d’un socle commun qui comporte dix propositions sociales et écologiques. « On souhaitait réfléchir à comment permettre au social et à l’écologie d’être présents au second tour sans passer par des accords qui rebutent les citoyens, tout en permettant une expression large avec un consensus des idées », explique Clément Pairot, responsable de la formation pour la Primaire Populaire. 

Dix personnalités, cinq hommes et cinq femmes, ont émergé grâce au plébiscite de citoyens inscrits. Un vote inédit aura lieu du 13 au 16 janvier au jugement majoritaire pour désigner le candidat qui portera le socle commun à la présidentielle et ainsi esquisser un début d’équipe gouvernementale. 

Le jugement majoritaire est une méthode de vote qui se base sur des jugements, d’« Excellent » à « À rejeter », pour chaque candidat. 

Reste à convaincre notamment Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon, faisant partie des dix personnalités retenues. Une tâche qui ne s’annonce pas des plus faciles.

Pour peser et convaincre les candidats de gauche de la nécessité d’une primaire, 55 groupes locaux tentent de rassembler le plus de citoyens possible en leur faisant signer l’appel de la Primaire Populaire : « Le but c’est d’être un maximum pour que les candidats acceptent d’être départagés », justifie Clément Pairot.

• Make.org veut formuler des propositions qui rassemblent les Français

Au-delà des divisions, certaines propositions font consensus chez les Français. C’est le point de départ de Make.org, une organisation indépendante et neutre qui propose aux citoyens des consultations en ligne. Ces consultations permettent de dégager des propositions qui font consensus auprès des citoyens consultés. Chaque participant peut proposer de nouvelles mesures et voter pour celles des autres. 

Pour la présidentielle, l’organisation a lancé en partenariat avec France Bleu et France 3, « Ma France 2022 : quelles priorités pour notre pays demain ? ». 8 propositions ressortiront finalement et seront soumises aux candidats : « l’élection présidentielle a besoin des idées des citoyennes et des citoyens. Elle a besoin de s’intéresser à eux », estime Alicia Combaz, fondatrice de Make.org. « L’idée c’est de recréer du lien et du liant avec un débat apaisé qui va remettre au centre les sujets qui sont vraiment dans les cœurs des Français et des Françaises ».

Pour l’instant, plusieurs sujets se dégagent de cette consultation : le pouvoir d’achat avec la revalorisation des petites retraites notamment, l’emploi et la réindustrialisation et enfin le fonctionnement démocratique et la probité des élus.

• Le Pacte pour le pouvoir de vivre 

Les propositions du Pacte du pouvoir de vivre vont-elles inspirer la campagne ? C’est en tout cas l’ambition de leurs 60 membres composés des plus importants acteurs des solidarités comme la Fondation Abbé Pierre, APF France Handicap,  ATD Quart Monde, France Nature Environnement, etc… 

Initié en mars 2019, le manifeste présente 90 propositions pour répondre aux urgences sociale et environnementale. Vivre mieux, se nourrir correctement, faire face à la précarité énergétique, travailler dignement, ces champs prioritaires font écho à ce que vivent les citoyens et proposent un vrai projet de société. 

« On s’adresse avant tout aux citoyens, on veut créer du débat à travers des meetings prévus en janvier prochain et démontrer qu’il existe une force qui veut que ça change et qui veut faire changer nos modèles économiques », nous explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Le collectif espère ainsi ouvrir le débat pour créer de l’engagement et de l'ambition. « Nous voulons ramener ces sujets auprès des citoyens, peser dans la campagne pour qu’elle prenne ces questions à bras le corps et suscitent des engagements, et que les candidats s’en saisissent pour prendre des décisions », souligne Christophe Robert. 

Des associations pour former les jeunes 

• L’incubateur politique Open Politics 

Former une nouvelle génération de leaders politiques. Telle est la vocation d’Open Politics, une association créée par Jasser Jebabli, ancien candidat aux élections législatives tunisiennes en 2019 et conseiller climat et jeunesse auprès de l’ONU. Cet « incubateur politique » propose des formations de huit sessions en présentiel. Chaque session se divise en deux parties : un premier temps « inspirationnel » avec des personnalités politiques de l’eurodéputé Raphaël Gluksman au porte-parole d’Impact France Jonathan Jérémiasz en passant par l’ancien conseiller du porte-parole du gouvernement Frédéric Vallois ; et une un second temps davantage dédié à la « pratique » afin de se familiariser avec la prise de parole en public, l’art de débattre ou encore la maîtrise et la compréhension du lobbying politique.

« On les forme d’une façon apartisane. Ce sont des jeunes qui veulent présenter une alternative, c’est pour cela qu’ils s’engagent », précise Jasser Jebabli.

Les premières formations ont débuté en mai dernier. Parmi les jeunes qui sont passés par Open Politics, il y a notamment Anna Agueb-Porterie qui compte parmi les candidats de la Primaire Populaire. 

• Tous Élus contre l’abstentionnisme chez les jeunes 

Créée en 2018, Tous Élus est une association qui a vocation à « redonner un souffle à la démocratie », résume la chargée de relations presse Alice Rousseau. Initialement, l’association propose des formations visant à accompagner et former des citoyens souhaitant se lancer en politique. Ces formations sont dispensées dans le cadre des élections municipales et législatives. 

Pour la présidentielle, Tous Élus va principalement concentrer son action dans la lutte contre l’abstentionnisme. C’est un de son programme phare : éduquer les jeunes des quartiers populaires (QPV) à la politique en animant des ateliers. Deuxième axe de leur mobilisation dans le cadre de la Présidentielle : la lutte contre la mal-inscription électorale en accompagnant les jeunes à s’inscrire ou se réinscrire correctement. Ce nouveau projet, pensé pour la présidentielle est en cours de structuration.

La rédaction